Chapitre 2 nouvelle version

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Alors que nous sommes tous installés, Justin le patron nous rejoint pour le débriefing. Il donne les tâches à chacun d'entre nous et je me retrouve au service en salle et plus précisément dans la section A avec Shella. De tous mes collègues, c'est celle que j'aime le moins. Elle est superficielle, mauvaise et surtout ne rate pas une occasion pour draguer en particulier les bikers qui viennent parfois manger ici le matin. Voilà une des raisons pour laquelle je déteste travailler le matin, il n'est pas rare de les croiser et plus loin je suis d'eux mieux je me porte. Ils sont violents, trempent dans des choses pas très nettes et surtout ils sont malpolis. La plupart n'hésitent pas à te reluquer comme un vulgaire bout de viande et tenter de te faire tomber dans leur filet juste pour servir de trou afin qu'ils se vident les couilles. Je sais, je ne dépeins pas du tout une belle image d'eux, mais c'est comme ça que sont ceux qui étaient au lycée et parfois ceux qui viennent ici. Shella, elle adore qu'ils soient là et je la soupçonne même d'arpenter leurs différents business juste dans l'espoir de finir avec l'un d'entre eux. Il faut croire que l'attrait du danger est attirant pour certaines, en tout cas une chose est sûre chez moi ça ne fonctionne pas du tout.

Quand le débriefing se termine, nous nous mettons au travail, Shella et moi nous divisons la section en deux afin d'aller plus vite pour la mise en place et le service. Il nous reste quinze minutes avant l'ouverture donc on met tous le paquet pour que tout soit prêt quand les premiers clients entreront dans le restaurant.

La mise en place terminée, Justin change la pancarte et déverrouille la porte. Les premiers clients font rapidement leur entrée et comme si ma vie n'était pas assez merdique il faut que je me retrouve avec les bikers dans ma partie de la salle. Shella peste et moi je désespère. Munie de mon bloc de commande, je me dirige vers eux et tente de ne pas leur montrer que leur présence me déplait. En arrivant à leur table, j'ai droit aux regards poussés et aux petits sourires en coin que j'ignore. Je prends leur commande et pars vers la cuisine sous leurs regards dégoûtants.

Finalement après la partie déplaisante de la présence des bikers, l'avant midi et le rush de midi ce sera bien passé et c'est avec un peu d'appréhension que je rejoins les vestiaires pour me changer avant de rentrer chez moi. Comme chaque fois que je travaille l'avant-midi, je redoute le retour à la maison, car je sais qu'il sera là et sûrement de mauvaise humeur pour ne pas changer. Je préviens Jasmine que je suis sur le point de quitter le restaurant quand elle me répond d'être prudente et de ne pas faire de détour pour rentrer à la maison. Je la rassure rapidement et prends le chemin de l'arrêt de bus. Je sens une présence dans mon dos, mais n'y prête pas attention sauf qu'en passant devant la ruelle un peu plus loin que le restaurant, je me retrouve attrapée et tirée vers celle-ci alors qu'on pose un mouchoir sur mon visage. Je retiens ma respiration le plus longtemps possible, mais je ne peux pas lutter plus longtemps et je m'effondre dans les bras de mon agresseur.

En me réveillant, je me trouve dans une pièce inconnue dont la lumière est tamisée et je me redresse vivement. Les murs sont rouge sang, il n'y a pas de meubles mis à part une commode noire et le lit où je me trouve. J'observe le lit et constate que c'est un lit baldaquin avec des draps de la même couleur que la commode. Il n'y a pas de fenêtre, juste une porte en face de moi que je rejoins rapidement pour sortir sauf que celle-ci est fermée. Je frappe contre en criant pour qu'on vienne m'ouvrir, mais c'est peine perdue et je retourne m'assoir sur le lit en attendant qu'on daigne venir me voir. J'ai peur de ce qu'il va m'arriver, mais j'essaie de me raisonner en me disant que de toute façon ça ne peut pas être pire que ce que je vis tous les jours.

Au bout d'une éternité, la porte s'ouvre enfin et je sais que mon calvaire ne fait que commencer. Josh s'approche de moi un sourire mauvais sur les lèvres.

- Bon anniversaire ma très chère fille. Pour tes dix-huit ans, j'ai un cadeau assez spécial enfin c'est plutôt un cadeau pour moi vu que ta virginité va me rapporter un gros pactole.

La peur augmente d'un cran quand je comprends que je vais me faire violer.

- Ici, tu pourras crier autant que tu veux, personne ne t'entendra et puis personne ne viendra t'aider de toute façon. Sois sage, c'est l'un de mes meilleurs clients alors fais-moi honneur ma fille. Bon amusement.

Il éclate de rire en voyant la peur dans mon regard et sort de la pièce. Je le déteste ! Alors que je suis à nouveau seule, je réfléchis rapidement à comment me sortir de ce merdier. Mais la porte s'ouvre à nouveau sur un homme d'une cinquantaine d'années. Son attitude me donne des sueurs froides et je tente dans un élan de désespoir de m'échapper. Il me rattrape et je me ramasse un premier coup avant d'être repoussée sur le lit. Mes larmes menacent de couler, mais je ne veux pas lui donner cette satisfaction et s'il croit qu'il va pouvoir me violer sans que je me défende c'est mal me connaître.

Malgré toutes mes tentatives pour l'éloigner de moi, je me retrouve rapidement prisonnière sous ce gros porc qui me caresse par-dessus mes vêtements.

- Il avait raison ton père, tu es vraiment magnifique et je suis sûr que tu seras parfaite.

Il me dit ça avec un sourire pervers avant de baisser mon pantalon et de déchirer mon t-shirt. La torture commence et j'ai beau crier, pleurer et me débattre, il continue. La douleur m'arrache des cris et il semble prendre du plaisir à m'entendre hurler. Parfois quand je me débats un peu trop fort à son goût je me ramasse des coups qui finissent par légèrement m'assommer.

Après une éternité, la torture se termine enfin et il se rhabille avant de me détacher puis de sortir de la pièce. Je me recroqueville en boule et me frotte les bras pour essayer d'enlever les traces invisibles qu'il a laissées sur moi. Je hurle et je pleure alors que je me blesse seule pour essayer d'effacer sa trace. Alors que je suis encore dans une sorte de transe, des bruits de balles et des cris me parviennent. Prise d'un moment de lucidité, je sors du lit et me cache entre le mur et la commode en priant pour ne pas qu'on me trouve. J'entends la porte s'ouvrir et des pas s'avancer dans la pièce. Une main posée sur ma bouche, je tente de masquer mes pleurs et ma respiration lorsque je vois deux hommes s'approcher de ma cachette.

Celui qui semble le plus jeune me regarde avec tristesse et prend la couverture sur le lit avant de me la tendre.

- Prends-la, on est là pour t'aider, tu n'as rien à craindre de nous. Me dit-il d'une voix douce.

Je sonde son regard en quête d'une preuve qu'il ment, mais je n'y vois que de la bienveillance alors je tends le bras afin de prendre la couverture et me couvrir. Quand il me tend la main pour m'aider à me lever, j'ai un mouvement de panique et il la retire. Je tente de me lever, mais ma tête me lance et je tangue une fois debout. Je n'ai pas le temps de dire quelque chose que je vomis avant de m'effondrer et alors que je pensais tomber au sol, je me sens soutenue par des bras juste avant de perdre totalement connaissance.   

Apprendre À T'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant