Chapitre 5 : Esclave de l'amour

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Chapitre 5 : Esclave de l'amour

En ce dimanche après-midi, attablé avec son rival au Maji Burger, Kuroko sirotait tranquillement son premier milkshake à la vanille. Car oui, le point guard , qui commençait à connaître le joueur de Seirin, avait pris les devants en commandant d'office deux milkshakes . Le brun aux yeux d'aigle, lui, se saisit de la pochette cartonnée bleue que son vis-à-vis avait d'entrée de jeu posée sur la table et l'ouvrit. Il leva alors son regard bleu métallisé, qui croisa le bleu ciel de Kuroko et ce dernier met lire dans les yeux de l'élève de Shûtoku une certaine défiance incrédule. Le joueur fantôme, lui, faisait montre de son impassibilité à toute épreuve.

« C'est… C'est ça ? Maladroitement Demanda Takao-kun.

-Oui. J'avais plusieurs idées de mise en scène, alors je m'y suis repris à plusieurs fois avant de trouver quelque chose susceptible de te convenir. »

Le brun tendit une main frémissante vers la chemise afin d'en extraire une feuille sous pochette plastifiée, comme la dernière fois. Le passeur de Seirin nota son souffle court et ses lèvres légèrement entrouvertes, ainsi que la délicatesse dont il faisait preuve pour se saisir du dessin et le porter à ses yeux. Pourtant, ce n'était qu'une vulgaire feuille sous plastique.

Preuve que pour le point guard, cela signifiait infiniment plus.

Kuroko soupira intérieurement, avant de lancer de but en blanc :

« Pourquoi tu ne lui dis pas ? Il aboie mais ne mord pas, tu sais ?

-Lui dire quoi ? Demanda Takao-kun sans cesser d'admirer le dessin.

-Ce que tu ressens envers lui.

-Je ne ressens rien de spécial. Il sait déjà que j'aime être avec lui, tout le bahut le sait, de toute façon, je ne passerais pas mon temps à le coller si ça me déplaisait. Surtout quand on voit son foutu caractère !

-C'est sûr… Se dit Kuroko sarcastiquement.

-J'aime le taquiner, il est trop marrant, mais je n'en fais pas un secret.

-Tes sentiments sont plus forts que ça…

-Ecoute… Soupira Takao-kun en reposant le dessin sur la table et en le regardant droit dans les yeux. Tu avais déjà abordé le sujet et j'avais été clair : je ne suis pas gay et Shin-chan encore moins. On est juste de super amis ! On est dans la même équipe de basket, on est dans la même classe… Forcément, on traîne tout le temps ensemble ! Sans compter que je lui sers d'homme à tout faire… Alors depuis le temps, je ne te raconte pas le nombre de rumeurs qui ont circulé sur nous dans le lycée, mais je t'assure, il n'y a rien de plus entre nous. On est juste potes !

-Ta ligne de défense est pitoyable, marmonna un Kuroko laconique, la paille au bec.

-Mais c'est la vérité ! Tant pis pour toi si elle ne te plaît pas, mais les choses sont comme ça !

-Ta peur t'aveugle et tu te mens à toi-même.

-Qu'est-ce que t'en sais ?

-Tu racontes n'importe quoi et tu ne t'en rends même pas compte.

-Comment ça, je raconte n'importe quoi ? Demanda Takao-kun, très calme depuis le début de leur discussion. Bien sûr que non. Je suis moi, je sais ce que je ressens pour Shin-chan et je peux t'assurer que ce n'est que de la camaraderie.

-D'où le fait que tu traînais partout derrière toi le dessin que je t'avais donné ? D'où le fait que t'as des étoiles qui brillent dans les yeux lorsque tu as vu celui-là ?

-Toi… »

Le passeur de Seirin se redressa, mis en alerte par ce seul mot. Le sourire malsain que Takao-kun lui afficha après ce dernier mot lâché ne lui dit rien qui vaille. Les yeux d'aigle, d'un bleu acier, se plissèrent en sa direction et Kuroko retrouva en un instant la pression que le point guard avait su lui infliger à chaque fois qu'ils avaient joué l'un contre l'autre. Son cœur battait à toute allure dans sa poitrine, pourtant il resta de marbre, sûr et certain d'avoir visé juste.

midotaka: les dessins Où les histoires vivent. Découvrez maintenant