Chapitre 4 : L'absence

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Chapitre 4 : L'absence

« Sensei, veuillez m'excuser pour ce retard. Je vous promets que ça n'arrivera plus, dit Midorima en s'inclinant devant son professeur, principal, en plus.

-Ce n'est clairement pas dans tes habitudes d'arriver en retard à un cours, Midorima. Tu peux aller t'asseoir. A ce propos, saurais-tu où se trouve Takao ?

- Il est malade et m'a demandé de l'excuser, répondit l'adolescent aux yeux verts entre ses dents. Je récupérerai ses cours.

-Bien. Tu peux aller t'asseoir, lui dit son professeur en désignant son siège encore vacant.

-Merci, Sensei.

- En revanche, l'interrogation ayant déjà commencé, tu n'auras pas de temps supplémentaire, lui dit paisiblement l'enseignant en lui donnant la feuille d'exercice.

- Je comprends, Sensei », fit-il en s'inclinant une dernière fois avant d'aller rejoindre sa place et de s'y asseoir.

Il ne prit que sa trousse de son sac et la posa sur le bureau, il en sortit ses stylos, son porte-mine et sa gomme et les disposa méticuleusement devant lui afin de dissiper sa colère et son stress et de se concentrer sur l'épreuve à venir.

Takao n'était pas venu le chercher ce matin.

Midorima regarda agressivement la feuille posée sur la table, qui trembla… comme une feuille.

Il était sorti de chez lui à sept heures trente comme d'habitude. Il avait été étonné de ne pas voir son taxi de fortune ainsi que son fidèle chauffeur garés devant le portail, mais il ne s'en était pas formalisé et l'avait attendu. A sept heure quarante, il avait dégainé son portable et l'avait appelé. Une bonne dizaine de fois et en vain. De sept heure cinquante à huit heures, il avait rivé ses yeux à l'écran de son téléphone. A huit heures une, il s'était enfin résigné et avait évacué la rage qui lui tordait les boyaux en courant pour récupérer les transports en commun afin d'aller au lycée. Trop en retard, il n'avait même pas pu acheter son porte-bonheur du jour selon Oha Asa : un petit train en bois. Il était arrivé en classe et s'était présenté devant son professeur principal en sueur, haletant et l'uniforme défraîchi.

Voilà ce qu'il arrivait lorsque l'on comptait sur les autres ! On n'était jamais mieux servi que par soi-même et une fois de plus, cet adage se vérifiait. Takao l'avait laissé en plan, comme ça, sans rien lui dire, sans un message d'excuse pour le prévenir. Sans l'appeler pour lui dire qu'il avait un souci. Sans rien dire, Takao l'avait abandonné.

Ce qui n'était pas possible. Son point guard avec lequel il avait surmonté tous les obstacles, avec lequel il avait relevé les défis tout au long de cette année scolaire, ne pouvait pas lui avoir fait faux bond. D'autant plus qu'il n'était pas venu à l'école. Il s'était forcément passé quelque chose. Il était arrivé quelque chose à Takao, quelque chose de suffisamment grave pour qu'il ne se montre pas aujourd'hui. Quelque chose de suffisamment grave pour qu'il ne puisse pas le prévenir. Sauf que Midorima ne savait pas quoi et cette question le turlupinait depuis qu'il avait quitté son domicile pour rejoindre l'école.

Il se saisit de son stylo et prêta enfin attention à l'interrogation. C'était un vulgaire questionnaire à choix multiple. Pfff… Ce serait vite fait, même sans son objet chanceux du jour. Il se focalisa sur les questions et torcha le tout dix minutes avant la fin du cours tellement il était énervé. Il n'avait qu'une hâte, que sa journée scolaire se termine pour qu'il puisse aller sonner les cloches de cet imbécile de Takao qui avait osé lui faire faux bond, le laissant avoir la honte de sa vie devant la classe entière en arrivant à l'école en retard et complètement débraillé. Cette idée le réjouissait tant qu'il se surprit à serrer entre son poing son stylo, le fléchissant légèrement. Ce soir, il lui collerait une rouste dont il se souviendrait !

midotaka: les dessins Où les histoires vivent. Découvrez maintenant