#FictioNvember - Jour 1 : Médaille

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Une main s'abat sur sa joue, déjà rouge. Mrs Patton demandait pardon, sanglotant, d'une voix tremblante. La main de Mr Patton, un grand homme, qui, d'après les dires, était imposant, puissant, respecté et aimable fût un temps, mais qui n'est maintenant qu'un homme ravagé par l'alcool, plonge à nouveau vers ce visage, noyé par les larmes, rongé par le désespoir, ce visage d'une femme qui n'est plus aimée, d'une femme abandonnée, qui ne reçoit plus que des coups et des cris. Avec fracas, ces doigts s'abattent sur cette joue rougeâtre, apportant avec eux cette douleur semblable à un feu, qui ravive les anciennes blessure et apporte tristesse et désespoir. Mrs Patton tombe en arrière, et chute contre ce vieux meuble, qui essaye de décorer, tant bien que mal, ce salon lugubre, délabré, mais ne parvient qu'à y ramener des mauvais souvenirs. Un objet en tombe. Un objet brillant et lourd, lourd de souvenirs, qui, dans sa chute, attire l'œil de Mr Patton. Il tombe sur le sol. Une médaille, qui est tellement altérée par la rouille qu'on ne saurait dire si elle est en bronze ou en or, comme si elle était là depuis une éternité, comme si elle n'était qu'une vieille relique et ne pourrait jamais appartenir au présent. Le visage de Mrs Patton se décompose alors qu'elle regarde l'objet. Elle lève les yeux vers son mari. Il a le regard furieux, le poing serré. Qui aurait cru, que, 20 ans plus tôt, lors de cette course de chevaux qui avait fait la une des journaux, cette blessure handicapa Mr Patton, et qu'il fut disqualifié, lui qui était alors un si grand jockey, et qui voyait sa carrière s'effondrer devant lui ? Cette médaille est le seul souvenir qu'il lui reste de cette époque, un souvenir douloureux, d'un temps qu'il ne reverra jamais, mais dont il ne peut se séparer.

Ce que j'ai écris Où les histoires vivent. Découvrez maintenant