Déclaration d'amour

Ce texte a été écrit dans le cadre de l'évent d'été 2020 du Forum Francophone de My Hero Academia. Il a déjà été posté sur un autre compte, mais je l'aime bien, donc je le poste ici.

J'utilise dans ce texte la théorie Dabi=Touya, il y a aussi quelques détails de relations homosexuelles mais rien d'explicit. C'est à ce jour le texte que j'ai écrit dont je suis le plus fier-e, vous faites ce que vous voulez de cette info. Bonne lecture !

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Une étoile filante déchire le ciel, laissant derrière elle une fine poudre argentée ; mais ça, Hawks, tu ne le vois pas. Dehors, dans la nuit noire, il doit être aux alentours de trois heures du matin, voire très certainement plus ; mais ça, Hawks, tu ne le sais pas. Le soleil a laissé sa place à l'astre lunaire il y a des heures déjà et la lune porte sur vous des rayons d'une blancheur telle qu'ils semblent provenir du paradis ; et ça, Hawks, tu en as conscience. Tu observes ce petit spectacle avec délectation. Et pour cause : un de ces halo de lumière caresse avec douceur le visage endormi de Dabi.

Vos corps sont proches, mais tellement moins que ce qu'ils pouvaient l'être il n'y a même pas dix minutes. Le souffle régulier du vilain s'effondre sur tes lèvres et, de peur de le tirer de ses songes, tu n'oses pas le moindre mouvement. Les traits détendus de son visage t'ont toujours fasciné. Lui qui est habituellement si colérique et si sarcastique, il est tellement calme lorsqu'il est assoupi. Même ses cicatrices ne lui confèrent plus cet air si mauvais ; à ce sujet, tu t'es demandé de très nombreuses fois d'où elles pouvaient bien provenir, mais tu n'as jamais osé lui poser la question. Ça n'a pas d'importance. Tant que son corps dort près du tien, tout te convient.

Ça n'a pas toujours été le cas, d'ailleurs. Jusqu'à il y a peu, tu quittais la chambre de Dabi dès que vos affaires étaient terminées. Mais entre quelques instants de calme, certaines caresses trop tendres et d'autres paroles trop sincères.. beaucoup de choses ont changé. Tellement de choses ont changé.

Tu ne te lasses pas d'observer ce visage, Hawks, mais parfois, il te terrifie. Près de toi, il représente tout ce que tu t'étais interdit, en intégrant la Ligue des Vilains : très peu de contacts, pas trop d'implication personnelle, mais surtout, aucune attache, sous aucun prétexte. Il te terrifie, parce que tu ne sais absolument pas comment justifier ce fiasco ; et quand la Commission super-héroïque finira par te réclamer le rapport de ta mission, tu n'as aucune idée de ce que tu pourras leur raconter.

Parce que dire la vérité n'est pas – plus – pensable. Jamais tu ne pourras la révéler, à personne. C'est votre secret, à toi et à Dabi.

Ils ne comprendraient pas comment le héros numéro deux a pu tomber amoureux d'un des vilains les plus dangereux du Japon.

Comment pourrais-tu leur en vouloir ? Tu ne comprends pas toi-même. Tu n'as fait qu'écouter les conseils de la Commission, soit t'approcher d'un membre de la Ligue des Vilains pour être mieux intégré. Twice était un bon compagnon, mais trop naïf et trop peu estimé ; Dabi, lui, n'était dans la Ligue que depuis quelque temps et pourtant, il était déjà reconnu comme le bras droit de Tomura Shigaraki. Vous vous êtes appréciés dès votre première joute verbale.

Puissant, arrogant et belle gueule. Ton parfum préféré.

Dans son sommeil, Dabi se met soudainement à gémir. Tu en sursautes, et par un réflexe provoqué par la sincérité de tes sentiments, tu prends son visage en coupelle. Du bout des pouces, tu caresses tendrement la peau de ses joues, là où il n'y a aucune cicatrice. Dabi semble se détendre, son souffle reprend un rythme normal. Tu es rassuré.

Voilà pourquoi tu t'envolais depuis la fenêtre de sa chambre, après chaque nuit passée dans ses bras brûlés. Dabi fait quotidiennement des cauchemars, mais ça, il ne te l'a appris qu'il n'y a peu de temps, lors d'une soirée dont le souvenir te reste intact. Celle où, après une énième fusion de vos corps, bien trop douce comparée à ce à quoi il t'avait habitué, alors que tu allais te rhabiller, la main de Dabi a retenu ton poignet. Tu te rappelles parfaitement ses mots, « J'veux pas dormir seul ce soir », et la tendresse dont il a su faire preuve lorsque les caresses et les soupirs ont repris.