↠ Chapitre 3 ↞

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Frost

Je suis de nouveau au club de strip, seul, et une semaine s'est passé depuis ma venue avec MJ et Cash. Ces derniers avaient un run d'armes à faire ce soir, donc mon père m'a fait venir dans ce trou tout seul. Pas que j'ai besoin d'aide, mais si je me fais repérer, ça peut dégénérer assez vite. Je suis du genre impulsif et j'ai horreur qu'on me manque de respect.

La soirée est calme, cela m'arrange. Il y a peu de personne dans la salle principale, seulement quelques habitués. Alejandro ne s'est pas encore pointé, mais ça ne saurait tarder. Il est bientôt trois heures du matin et s'il ne change pas ses habitudes, il sera là d'une minute à l'autre. En attendant, je profite d'un bon verre de whisky ainsi que des filles qui se dénudent devant mes yeux. Pas que j'en profite vraiment, mais au moins je peux être dans mes pensées sans que personne ne vienne me casser les couilles.

L'une des danseuses, masquée comme toutes les autres, s'approche de moi et commence à dandiner son cul devant mon nez. Je sors un billet de cinquante de la poche arrière de mon jean et le glisse dans la fine ficelle de son string. Malgré son masque, je peux apercevoir un sourire, que je lui rends. Elle semble croire que c'est une invitation à s'asseoir sur mes genoux, puisque c'est ce qu'elle fait.

Je ne bouge pas tandis qu'elle se mouve sur mes cuisses. Ses mains passent dans ma nuque et caressent la base de mes cheveux.

— C'est quoi ton nom, beau gosse ?

— Quel est le tiens ?

La danseuse s'arrête et plonge ses yeux dans les miens. Depuis quelques temps que je viens ici pour garder Alejandro à l'œil, j'ai remarqué que les danseuses avaient pour interdiction de décliner leur identité. Sûrement pour une question de sécurité, ce que je peux comprendre.

— Cela fait plusieurs fois que je te vois ici.

Voilà un médiocre changement de conversation.

— Et ?

— Tu es du coin ?

— Ne pose pas de question dont tu ne pourras pas répondre si on te la pose, poupée.

La danseuse fait une grimace puis reprend son déhanchement.

— Qu'est-ce que tu souhaites, alors, bel inconnu ?

— En voilà une question à laquelle je peux répondre.

Elle sourit puis se redresse avant de prendre ma main et de nous diriger vers les chambres à l'arrière. Vu qu'Alejandro n'a pas l'air de vouloir se pointer, ça me permettra de connaître un peu mieux les lieux.

La jeune femme me conduit près du bar puis ouvre la porte avant de se diriger vers la chambre dont la lumière à l'extérieur n'est pas allumée. Je peux compter une dizaine de chambres et d'après les plans que Hush nous a procuré, je sais qu'elles sont toutes identiques. Il ne me reste plus qu'à voir l'agencement de l'intérieur.

La danseuse tape un code sur un boitier puis ouvre la porte, me laissant entrer en premier. Lorsque j'entends la porte se refermer puis sa main passer dans mon dos, je me retourne et attrape sa main. Mon visage n'a rien de chaleureux, bien au contraire.

— Allonge-toi sur le lit, nue.

La jeune femme sourit puis s'exécute. Elle commence par retirer le peu de fringue qu'elle porte puis s'allonge sur le lit, tendant son cul dans ma direction, un sourire coquin sur le visage.

Je retire ma veste que je pose sur l'une des chaises puis m'approche d'elle en retirant ma ceinture et déboutonnant mon jean. Je vais pouvoir me détendre, finalement.

Vers cinq heures du matin, Alejandro ne s'est toujours pas pointé et malgré l'orgasme que j'ai eu il y a quelques heures, je commence à en avoir sérieusement marre. Je paie donc mes consos puis quitte l'établissement.

Alors que je me dirige vers la caisse de ma sœur, que j'ai emprunter pour la nuit, j'entends un cri provenant de la ruelle qui borde de club de strip. Je suis peut-être un connard, mais j'ai profondément horreur qu'on s'en prenne à une femme.

Comme dirait ma sœur, mon complexe du héro prend le dessus et je soupir avant de me diriger vers la ruelle, la main sur ma lame.

Le club d'Alejandro a beau fouillé chaque personne à l'entrée, les mecs qui lui servent de videurs ne savent pas faire leur job. La preuve en est avec la lame que j'ai planqué à l'intérieur de ma veste en cuir, dénuée du logo du club.

Plus j'avance dans la ruelle, plus mes poings se serrent lorsque je vois l'un des videurs du club frapper une des danseuses au sol. Les insultes y vont de bon train, tout comme les coups.

Je grogne doucement avant de me racler la gorge pour faire savoir ma présence. L'effet est escompté puisque le videur stoppe ses coups et se redresse pour me regarder.

— Dégage, ce ne sont pas tes affaires !

— Non.

Ma réponse est simple et succincte, ce qui ne plaît évidemment pas à l'autre enfoiré. Je profite de l'obscurité qui joue en ma faveur, et fais un pas de plus.

— Je te conseille de déguerpir, connard !

— Pourquoi ? Pour que tu continu à la frapper ? Ta mère ne t'a pas dit qu'on touchait aux femmes seulement pour leur faire du bien, or, d'après la drôle de position de la demoiselle, ce n'est pas le cas. Pourquoi tu n'essaierais pas de t'en prendre à quelqu'un qui puisse te rendre les coups ? A moins que ça te face bander, d'avoir une femme au sol, incapable de se défendre.

Le gorille s'énerve de plus en plus, soufflant fortement par les narines. Ce jeu commençant à m'amuser, je décide de continuer.

— Ton père ne t'a pas montrer comment traiter une femme ? Ou alors, papounet frappait-il maman ? Tu ne dois pas avoir grand-chose sous ton caleçon et encore moins dans le crâne. Ta mère t'a bercé trop près du mur ?

Il n'en faut pas plus au videur pour se jeter sur moi. Il essaie de me foutre un coup de poing, mais je suis plus rapide que lui et je suis surtout plus entraîné, ce qui fait que je le stoppe. Je rapproche son crâne d'œuf près de mon visage en le tirant par son tee-shirt et dit d'une voix calme :

— Si je te revois dans les parages, j'aurais ta peau, c'est compris ?

Pour ponctuer ma phrase, je lui assène quelques coups de poings à des endroits stratégiques tel que les reins, les côtes, le plexus solaire, le service trois pièces et évidement, le visage.

Comme je m'en doutais, le videur ne tient pas la distance et finit par s'effondrer au sol, inconscient, ainsi que quelques dents en moins. J'essuie mes mains qui sont parsemées de sang, sur mon jean avant de m'approcher de la danseuse, qui s'est glissée dans le coin de la poubelle dès que son agresseur a tourné le dos. Je n'arrive pas à voir son visage, mais de ce que j'ai vu tout à l'heure lorsqu'elle était en pleine lumière, c'est une jeune femme rousse.

— Tu peux sortir, il ne te fera plus rien, tu as ma parole.

Je tends ma main pour l'aider à se relever et même si je ne vois pas son visage, je la vois hésiter. Elle finit tout de même par tendre sa main vers moi et j'ai un choc en voyant son visage. Malgré les bleus et le maquillage qui a coulé, je la reconnais.

— Alaska. 

Banshee's Screams - 5 - Frost [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant