Chapitre 2

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Quand j'émerge enfin de mon sommeil, je peine à bouger la tête. Mon crâne me lance tellement que je mets plusieurs minutes avant de pouvoir m'asseoir décemment sur mon lit. Les souvenirs de la soirée d'hier me reviennent peu à peu en mémoire, eh merde, je n'aurais pas dû boire autant.

    J'attrape mon smartphone pour regarder l'heure quand je vois une dizaine de notifications de Louise. Mon premier reflex est de m'inquiéter, il a pu se passer n'importe quoi pendant que je dormais. J'étais un tel déchet hier qu'il aurait pu lui arriver quelque chose sans pour autant que je m'en rende compte. La culpabilité me transperce comme une flèche au milieu de sa cible... Je comprends vite que je me ronge les sangs pour rien en lisant ses messages. Elle m'a dit qu'après m'avoir déposé elle a rejoint d'autres amis pour continuer à faire la fête. C'est bon à savoir, je ne lui ai pas totalement gâché sa soirée hier.

    Je la connais depuis maintenant des années et sa rencontre a littéralement changé ma vie. Je suis passée d'un quotidien morose à un quotidien déjanté. Rire, maladresse et passion. Voilà ce qui nous représente.

    Après avoir répondu à ses messages, je me dépêche de me lever pour prendre une douche, histoire d'avoir l'air un petit peu plus fraîche. Je ne perds pas de temps sous l'eau et me dépêche de m'habiller pour rejoindre mes parents et mon petit frère dans la salle à manger. Il faut dire qu'il est presque midi... ils ont sûrement dû m'attendre pour le petit déjeuner.

    — Alors ma chérie, tu t'es bien amusée hier soir ?

    — C'était super maman ! Lancé-je en feignant la joie et la bonne humeur.

    Elle se fait du souci pour moi depuis ma rupture avec Alexandre, elle fait tout pour que je me change les idées. Je la soupçonne d'avoir missionné Louise de me faire sortir un maximum pour éviter que je broie du noir.

    — T'as fini la soirée seule ? me demande mon frère.

    Le rouge me monte aux joues en entendant ça. Qu'il peut être indiscret, ma parole ! Depuis que j'ai rompu avec Alexandre, il y a quatre mois, il n'arrête pas de me pousser à rencontrer des personnes de la gent masculine. D'après mon frère, ça m'aidera à tourner la page. Il n'a pas tort, je n'en ai simplement pas la force.

    — Non, Gad, je suis très bien toute seule. N'insiste plus pitié, dis-je avec le plus de mépris possible dans la voix.

    — Ne t'énerve pas comme ça, sœurette, répond-il avec un clin d'oeil.

    — Et sinon, comment avancent tes recherches d'appartement ? me demande mon père.

    Aïe, c'est la question délicate.

    — Très bien, assuré-je en sachant pertinemment que je mens, tout va pour le mieux. On devrait m'appeler bientôt pour un entretien.

    Leurs sourires tristes me prouvent qu'ils ne croient pas un seul mot de ce que je leur raconte. Le repas continue et plus personne ne me pose de questions auxquelles je ne veux pas répondre, tant mieux !

    Mon téléphone vibre dans ma poche. Louise doit sûrement vouloir me raconter de nouveaux détails qui lui reviennent en tête à propos d'hier. J'ignore le vibreur, mais Gab s'empare de mon portable pour fouiner, comme à sa grande habitude.

    — Non mais je rêve ! Rends-moi tout de suite mon téléphone !

    Une moue boudeuse se dessine sur son visage tandis qu'il me rend mon portable.

    — C'est même pas intéressant, juste un numéro inconnu qui voulait te joindre.

    Étrange, de toute façon, si c'est important la personne laissera un message. Le repas reprend et mon téléphone vibre pour la deuxième fois. Un message vocal. Ma curiosité étant piquée, je fais un signe à ma famille pour leur dire que je dois écouter et je m'éloigne dans la cuisine.

    — Bonjour, je m'appelle Clara Vidal. Je vous appelais concernant l'annonce de colocation à laquelle vous avez répondue. Vous êtes retenue pour un entretien cet après-midi, à l'adresse indiquée sur l'annonce. Veuillez me rappeler le plus vite possible pour me confirmer votre présence, sans cela, je me verrais obligée de passer au candidat suivant.

    Bordel. Je n'en crois pas mes oreilles. C'était inespéré. Je ne peux pas m'empêcher de retenir un cri de joie. Je la rappelle immédiatement et lui confirme ma présence, je ne peux pas me permettre de laisser passer cette chance, c'est ma seule option pour suivre mon cursus l'année prochaine et, enfin, changer d'air. Finalement, agir en étant alcoolisée n'était pas forcément mauvais, j'ai bien fait de candidater hier soir.

    Mes parents débarquent dans la cuisine en panique, pensant sûrement qu'il vient de m'arriver quelque chose. Mais, quand ils voient mon visage radieux, ils comprennent que la nouvelle n'est pas mauvaise.

    Je leur raconte ce qui vient de m'arriver, mais ils n'ont pas l'air aussi ravis que moi.

    — Ma chérie, commence ma mère, Paris est à deux heures d'ici en train et il est déjà 12h57. Même si cette jeune femme n'a pas stipulé l'heure exacte du rendez-vous, je doute que tu puisses arriver à l'heure que tu veux.

    Elle a raison, je n'y avais pas du tout pensé. La panique me gagne tout à coup et je commence à perdre mes moyens. Je décide de rappeler cette jeune femme, mais c'est sans succès, cette dernière ne décroche pas. Je lui envoie donc un message pour lui dire vers quelle heure je devrais arriver et je cours dans ma chambre pour me préparer. C'est ma chance, et je refuse de la laisser passer.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 05 ⏰

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