« Pompier, ce n'est pas que rire »
Cette phrase lâchée par ma femme sous le trait de l'humour a tout déclenché.
Habituée à mes récits débridés de retour d'intervention où les situations les plus dramatiques sont tournées en dérision.
Après un quart de siècle à exercer cette activité , c'est le déclic.
La réponse était là , sous mes yeux.
Bien sûr que pompier , ce n'est QUE rire.
Des années à se poser des questions du pourquoi et la réponse apparaît , clairement dans mon esprit.
Tour à tour , je m'étais convaincu que je cherchais la gloire. Puis que cela était mon destin, qu'apporter du soutien à mes concitoyens était dans mes gênes.
Et longtemps, je fus persuadé que ce n'était que la recherche d'adrénaline, avoir ce sentiment de passer en quelques secondes du cocooning familial à une situation de stress.
Et finalement la vérité était devant moi.
Je fais ça QUE pour rire.
Dans chaque intervention, il y a un moment de cocasse , qui suivant avec qui on le vit , est soit ,anodin , soit ,hilarant.
Ce moment, cet instant où tout bascule, il faut savoir le capter.
Les partenaires de jeu sont importants pour réussir ce challenge.
On peut mettre en parallèle , le triangle du feu et le triangle du rire .
Pour créer le feu , il faut trois éléments indispensables: le comburant, le combustible et la chaleur.
Pour la théorie du triangle du rire sur intervention, il en va de même.
Un départ en intervention se fait généralement à trois. Si la composition aléatoire nous donne la chance d'avoir cette alchimie , alors , nous voilà partis pour une formidable aventure.
L'important est de détecter l'étincelle , cette seconde à ne pas rater. Cela peut être une phrase , un geste, une réponse absurde où la situation devient un moment à part.
A contrario, si un des trois éléments, composant l'équipage n'a aucun humour , et n'est pas dans l'état d'esprit, ce moment rare , n'arrive jamais. La composition idéale existe. Deux boutes-en-train, complétés d'un troisième élément appelé « bon public ».
Évidemment, il existe des règles à respecter. Il ne faut démarrer l'expérience qu'à partir de l'instant où la situation est sous maîtrise. L'arrivée sur les lieux puis l'abordage de la victime se font dans le plus grand sérieux. Une fois que l'abordage est réalisé et que la mort s'est éloignée avec sa grande faux , on peut commencer à se détendre et surtout à détendre l'atmosphère générale .
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Pompiers, ce n'est pas que rire
Short StoryRécit drôle et entraînant dans l'intimité des sapeurs pompiers. « Ce n'est pas que rire » est plus qu'un leitmotiv, c'est une raison d'être , une identification à un processus de connaissance de soi du héros. Ce récit , bourré d'anecdotes, vraies o...