alzheimer. [nomin]

𝐩𝐡𝐚𝐬𝐞 𝟔

"partout à la fin des temps"

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rien, rien, rien, rien, rien, rien, vide.
vide, vide, vide, vide de vie, vide d'âme.
RIEN, ABSOLUMENT RIEN PUTAIN, VIDE, SILENCE, silence, silence, VIDE, rien, rien, rien, silence, vide. néant, NEANT, néant, néant, silence, silence, vide, rien, NÉANT, SILENCE, rien, rien,
vraiment rien.

plus rien n'existait.

le souvenir est là,
il est juste là,

mais il est inatteignable.

jeno n'est plus qu'un corps,

la conscience n'est plus.

une confusion si épaisse que tu oublies que tu oublies.
une béatitude brutale au delà d'une vie de défaite.
le long déclin est fini.
la place dans le monde disparait.

le vide est tellement gigantesque, si engloutissant que l'on se sent ridicule,
comme écrasé à l'intérieur d'un tombeau

alors que la vie se poursuit.

les silences sont alors beaucoup plus menaçants,

d'un calme qui crie à s'arracher la gorge.

quelque chose de dissonant,

mais pour une fois, jeno ne semble pas enfermer.

un espace qui apparaît après énormément de temps passer cloîtré dans sa propre tête.

puis la lucidité terminale.

apercevant une chevelure rosé à ses côtés,
il ne put que prononcer:

«jaemin..
je t'aime.»

et enfin juste une mort pitoyable,
jeno qui s'effondre et ses chœurs complètement détruits,

résonnent comme des anges
amenant un corps au paradis.

il sens la vie humaine le quitter comme un vêtement usé; mais à mesure qu'il dépouille cette enveloppe terrestre,

sa conscience se donne l'intime certitude de son immortalité.

son immortalité dans le cœur de jaemin.

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le monde manque tous petit à petit de temps, nous échappe entre les doigts,
et la maladie choisira l'un d'entre nous pour nous détruire, nous faire disparaitre avant la mort.