Chapitre 1

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 Je crois bien que c'est la première fois que je suis autant en retard. Quelle idée de sortir un samedi soir. Sur le coup enchaîner les verres étaient sans doute une bonne idée, mais j'aurais dû penser au lendemain. Dans le miroir ce matin, les cernes avaient élu résidence sous mes yeux. J'espère que Kyan est autant dans un sale état que moi.

« Connard, tu peux pas avancer ta caisse ! »

Si tu ne sais pas conduire ne sort pas de chez toi merde ! Et dire qu'aujourd'hui c'est l'arrivage. Je vais être grave dans la merde. À peine garé je prends à bout de bras mes affaires et avance d'un pas presser vers l'arrière-boutique. Je vois Kyan porter les roses vers l'atelier.

« Je vois que monsieur nous fait l'honneur d'enfin arriver ! T'as de la chance qu'il n'y ait pas eu du monde. On a pris du retard et le patron n'est pas très content, il veut te voir. »

Je ne lui réponds rien et part directement mettre mon tablier avant d'aller voir mon patron. Manu se tiens devant le comptoir, l'air sévère sur son visage. Il souffle avant de me réprimander dans les règles de l'art. Mais je l'ai cherché, j'ai joué avec le feu et j'ai perdu.

« Non mais sérieusement Laurent, tu ne peux pas te permettre d'arriver en retard un jour comme celui-ci ! La Saint-Valentin est demain et on est en retard dans les commandes. Tu sais très bien ce que représente cette fête ! »

Oui Manu ! Je sais que c'est la deuxième fête avec le plus d'influence. Ça représente un sixième de notre chiffre d'affaires annuel. Tu nous le rabâches depuis déjà quelques années déjà.

« Désolé, Manu ça ne se reproduira plus. »

Je sais que je n'ai pas été hyper pro depuis ce matin. Si ça n'avait tenus qu'à moi, je serrai rester chez moi au lieu de sortir boire un verre avec Kyan et Olivier. Mais je ne pouvais pas ne pas fêter l'anniversaire de mon frère. Je soupire en partant aider mon ami à faire l'arrivage. Les manches retrousser et mon couteau à la main, je prépare les végétaux les coupants en biseau. Un coup précis et répétitif. Titre. Je pouffe à cette pensée légère et immature.

« Laurent, je prends ma pause. Prend la caisse s'il te plaît. » La voix de Manu arrive jusqu'à moi malgré qu'il soit asses loin de l'atelier.

Je lui réponds favorablement et prend sa place après avoir fini de préparer les Lys. Je les place dans l'un de nos vases à l'intérieur du magasin. Étonnamment, c'est asses calme pour un samedi doubler d'une veille de jour de fête. En attendant un client ou éventuellement un coup de téléphone, je m'occupe d'une commande. Bouquet rond, Rose rouge, Hypericum, Hellébore et Renoncule. Je souris quand j'ai fini, je l'aime beaucoup. C'est le genre de bouquet que j'adorerai recevoir.

« Laurent tu aurais vu le Gypso ? Cri Kyan depuis l'atelier.

-Dans la chambre derrière les feuilles d'Aspidistra.

-Qu'est-ce que ça fou dans le feuillage ?

-Ce n'est pas toi qui avais rangé la chambre la dernière fois ? »

Il passa sa tête par la porte de l'atelier et fronça les sourcils avant que je lui sourie de mes plus belles dents. Le pic de tout à l'heure, n'était toujours pas passé pour ma part. Comme on dit qui aime bien châtie bien. Notre confrontation en interrompue par la sonnette de l'entrée. Je me concentre sur notre nouveau client.

« Bonjour, je peux vous aider ? » Mon plus beau sourire professionnel est sur le visage.

L'homme s'approche avec une sorte de dossier dans ses mains. Il n'a pas l'air commode. Visage froid et fermé, il me tend le dossier.

« Mon patron aimerait un devis pour l'inauguration du nouvel hôtel. »

Je me glace sur place. L'hôtel dont il parle, est à l'origine de ma plus grosse dispute avec papa. Et ce connard a le culot de venir demander nos services pour fleurir l'inauguration du bâtiment qui va dénaturer le charme de notre ville. Je commence à bouillir intérieurement, Manu arrive juste après et me sort de cette entrevue, pas du tout plaisante. J'ai besoin de sortir un peu et de prendre l'air. Dans la petite cour-arrière Kyan est déjà en train de fumer. Il me tend son feu et me sort une cigarette. Je l'accepte sans rechigner. Il faut que je me calme. Je prends une taffe avant que mon ami m'interroge du regard.

« Le connard qui a acheté le "Sommet du monde" veut qu'on fleurisse l'inauguration.

-Tu sais que cet hôtel n'est pas forcément une mauvaise chose, ça va augmenter le tourisme et par la même occasion augmenter le chiffre d'affaires des petite boutique du centre dont nous ?

-Kyan, t'a pas grandi ici, tu peux pas savoir ce que cette colline représente. »

Faut que je me calme. Faut vraiment que je me calme. Mes mains tremblent comme pas possible.

« Je pense surtout que ça à avoir avec Guil...

-Je t'interdis de prononcer son nom. » Je l'avais attrapé par le col de son pull sans m'en rendre compte.

« Pardon, désolé... dis je en le relâchant

-Okay pardon, je ne parlerais plus de ton Voldemort. Je te laisse. Le dessus de cercueil ne va pas se terminer tout seul. »

Mais qu'est-ce qu'il m'est arrivé pour m'en prendre à mon meilleur ami de cette façon ? Je termine ma cigarette avant de retourner à mes bouquets laissant ce sentiment de mal être, prendre un peu plus de place dans mes pensées.  

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 13, 2022 ⏰

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