the secrets of two girls in love

Chapitre 4: Pourquoi m'avoir caché ça ?!

26/07/xx

J'écoute donc la conversation mais c'est alors que j'entends de la bouche de Lux une phrase qui restera à vie dans ma mémoire :

« Ne dis rien à Hana mais, je crois que je l'aime. Je suis amoureuse de Hana. »

Pardon ? Mais c'était bien après ma première confession d'amour ! Mais alors pourquoi elle ne m'a jamais rien dit ? J'avoue que j'ai du mal à comprendre. J'éjecte la cassette et je range le caméscope soigneusement. Moon arrive et me regard avec son regard qui signifie :

« J'ai faim esclave, nourris-moi. Et ensuite, caresse mon royale popotin.»

Je suis encore surprise de ce que je viens d'entendre alors je prends un temps fou à comprendre. Je m'empresse de lui servir des croquettes toujours bouleversée. En réalité j'ai du mal à poser des mots sur ce que j'ai entendu. Je mets ma tête sous l'eau pour me remettre les idées en places.

Je ne peux pas le nier, elle a bien dit ce que j'ai entendu. De toute façon il est hors de question de lui en parler. Mais j'aimerais en parler avec Dona. Pourquoi elle m'a rien dit ? C'est bête ! Si j'avais su cela il y a longtemps, tout aurait été différent.

J'ai invité Dona à la bibliothèque à 17 heures pour lui rendre son caméscope et avoir des explications en échange. C'est du chantage mais ça ne compte pas entre amies, si ? Ce choix de lieu est assez ironique car je n'aime pas tellement lire. Elle arrive 5 minutes en retard en m'expliquant que son petit ami avait du passer à la pompe à essence. Je m'en fiche un peu, ce n'est pas vraiment le sujet. Elle prend le caméscope, me remercie et s'apprête à partir mais je la retiens. Je lui explique comment j'en suis venue à voir cette vidéo d'elle et Lux. D'une voix peu assurée, elle me dit qu'elle n'a pas filmé cette vidéo. Vraiment Dona ?

Je la regarde, désabusée. Elle est mal à l'aise je le sens. Je ne dois pas crier, le lieu est très mal choisi. Je lui dis juste de m'expliquer tout depuis le début mais elle refuse. Je me dirige alors vers la porte pour rentrer chez moi mais elle se lève et me demande de garder ce qu'elle va me dire pour moi. Je la regarde un sourcil levé. Elle me demande de m'approcher puis murmure à mon oreille.

« Je suis désolée de te le dire comme ça mais Lux t'aime et ça crève les yeux. Elle ne te disait rien pour cacher ses problèmes de santés. Je suis presque sure qu'elle t'aime encore mais ne lui en parle pas. Elle s'en veut beaucoup tu sais, rien n'est facile pour elle. »

Là tout de suite j'ai encore du mal à comprendre. J'ai fait une déclaration d'amour à Lux qui m'a dit non même si elle m'aimait parce qu'elle voulait me protéger du danger de ses problèmes de santé. C'est bien cela ? C'est le monde à l'envers. Je n'arrive même plus à y croire. Et pourquoi donc ? J'ai 19 ans, je suis assez grande pour comprendre ses problèmes désormais. On en a parlé pendant un moment. Sa voix avait repris son assurance habituelle. Parfois, je tortillais une mèche de ses cheveux pendant qu'elle m'expliquait tout. Comment lui en vouloir longtemps ?

Dona doit partir, son petit ami l'attend dehors. Elle m'embrasse sur les deux joues comme elle le fait assez souvent et me met un livre sous mes yeux. Quel pavé, je n'arriverais jamais à lire tout cela ! Je la regarde pour chercher une explication. Elle me dit de le lire uniquement les Post-it, encore heureux. Je caresse la couverture de mon pousse, elle est vraiment très abimée. Harry Potter et la Chambre des Secrets était écris.

Je sors de la bibliothèque et le ciel devient orangé. Il est déjà 19 heures ? Le temps est passé extrêmement vite. Alors que je commence la route pour rentrer chez moi, je reçois un message de Lux. Je manque de faire tomber le livre. Elle dit me voir de son balcon et me propose de venir chez elle pour le diner. Il est vrai que je suis arrivée dans sa rue sans m'en rendre compte. Est ce que je devrais lui parler de la confession de Dona ? Non, je ne devrais pas. Dona m'a bien dit de tenir ma langue.

Je monte les escaliers de son immeuble, les mains moites et la respiration rapide due à mon effort physique. Une fois devant sa porte, j'hésite un instant, les joues brulantes mais je toque doucement. Elle m'ouvre rapidement et me dit d'entrer. Elle frotte ma tête avec sa main comme elle a l'habitude de le faire.

Je remarque alors les bandages sur ses bras. Lors de son opération, on lui a finalement enlevé ses ailes. Je savais qu'elles lui avaient été enlevées puisqu'elle portait un pull moulant à la soirée chez moi, chose qu'elle ne pouvait pas porter en temps normal.

Elle me propose d'aller à sa cuisine pour prendre à boire, je ne refuse pas. Je pose le livre sur son plan de travail et accepte le jus de raisin qu'elle me tend. Elle regarde le livre longuement. Je me demande pourquoi, peut être l'a-t-elle déjà lu ? Puis soudain elle inspecte la couverture et se met à rougir légèrement. Elle me demande alors :

« Ou as-tu trouvé ce livre ? dit-elle, un peu gênée.

-C'est Dona qui me l'a confié, ai-je répondu. Elle m'a conseillé de le lire. »

Elle s'est mise à rougir mais s'est calmée tellement rapidement que j'ai presque douté de son malaise. Elle prend le livre dans ses mains délicatement, comme si il s'agissait d'une bombe à retardement. Elle ouvre et regarde les premières notes en rougissant. Elle ferme le livre rapidement à la sensation de ma main sur son épaule. Elle me regarde longuement, j'ai presque cru qu'elle voulait m'embrasser. Elle détache brusquement son regard du miens et se dirige vers sa chambre.

Pendant qu'elle range le livre, je me perds dans mes pensées. Lux me cache encore des choses ? C'est étrange mais maintenant que Dona m'a tout dis, je vois Lux différemment. Ce n'est plus une simple amie, elle est bien plus à mes yeux désormais.

Elle revient vers moi, plutôt sereine étonnament et propose de cuisiner quelque chose. J'accepte en lui disant que tout me vas. Pendant qu'elle prépare des pâtes, elle me demande si j'ai lu le livre et les notes sur les pages. Je n'ai jamais vu Lux devenir aussi embarrassée en si peu de temps. Je lui réponds que je n'ai pas lu une seule phrase du livre ni même un seul Post-it. Elle prend alors la parole.

« Connais-tu ce livre ? m'a-t-elle demandé.

- Et bien, pas vraiment, ai-je répondu rapidement, J'ai simplement lu la quatrième de couverture et vu le premier film mais ça a l'air assez intéressant.

- C'est très intéressant, a-t-elle avoué, ce livre est précieux pour moi. Je l'ai eu lors d'un voyage au lycée avec Dona. Seulement, il contient des notes assez personnelles dedans. Dona est la seule qui est au courant de l'existence de ces notes mais comme elles te concernent... Enfin bref, oublie ça.

Je ne savais pas que Lux et Dona étaient si proches à cette époque et je dois avouer être un peu jalouse de Dona qui a eu la chance de lire ces notes. Et pourquoi devais-je lire les notes en particulier ? Après tout, je ne la prenais pas comme une amie mais clairement pour la fille que j'aime. Avec le temps j'avais réussi à la prendre comme une amie mais dès aujourd'hui je n'y arriverai plus jamais.

On a mangé les pâtes aux champignons qu'elle a préparés en silence. Je sentais bien qu'elle était gênée et moi aussi en même temps. J'ai juste réussi à dire que sa maison était belle et le repas délicieux. À un moment elle m'observait, longuement, doucement, calmement, amoureusement... J'ai sentis mes joues devenir écarlates. J'ai bu un verre d'eau et j'ai essayé de calmer mes battements de cœur, en vain. Je pensais à cette tension entre nous dans la cuisine.

Après 7 longues minutes à me faire observer, je décide de partir. Je la remercie pour le diner, elle me ramène mon manteau, je mets mes chaussures et je suis à la porte. En me relevant, je suis presque collée à elle. Mon cœur est sur le point d'exploser. Je la regarde longuement, elle me regarde en retour et je prends ma décision. Je me mets sur la pointe des pieds et je pose mes lèvres sur les siennes. Elle passe sa main sur ma taille et je lâche mon étreinte. Je la regarde, elle avait les joues rosée et la bouche entrouverte.

« Je... Je suis désolée Lux », ai-je dis. Je suis partie, presque en courant. J'avais tellement honte de moi, je ne me suis pas retournée une seule seconde.