Prologue

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- T'étais parti où encore ?

- Parce que ça t'intéresse maintenant ?

Nico claqua la porte d'entrée avant de déposer ses clefs sur le meuble. Il vit Hazel passer furtivement la tête depuis le salon avant de partir vers sa chambre, sentant la dispute arriver. Nico soupira, il savait que sa sœur ne supporte pas les cris et s'en voulait de lui faire subir ça. C'est pourquoi il ne leva même pas la tête vers son père et monta les escaliers.

- Nico reste ici, je n'ai pas terminé. Une journée ! T'es parti toute une journée ! Pas une seule explication, même pas un message pour dire que tu pars ! T'étais où ?

Celui-ci ne prit même pas la peine de se tourner vers son père et continua à monter les marches. Hadrian le prit alors par le bras pour l'arrêter et le tourner vers lui.

- Nico, je ne te laisserai pas tant que tu ne répondras pas !

-Laisse. Moi. Tranquille.

La voix du noiraud avait tremblé. Hadrian desserra sa poigne sur le bras de son fils, inquiet. Nico le regardait dans les yeux, plein de colère puis alla s'enfermer dans sa chambre. Une fois la porte fermée, il se laissa tomber contre et une larme s'échappa, roulant sur sa joue. Ça faisait un an, jour pour jour, et la douleur était toujours aussi forte, aussi pénétrante.

Il resta peut-être quelques minutes, quelques heures contre cette porte, il n'en savait rien. Il regardait simplement dans le vide. Il revint brusquement à la réalité en entendant timidement toquer à la porte. Il ouvrit en pensant voir Hazel. À la place, il se retrouva en face de son père. Un sentiment de colère monta alors en lui et il s'apprêta à lui claquer la porte au nez mais Hadrian la bloqua avec sa main.

- Je peux entrer ? Demanda-t-il d'une voix qu'il essayait douce.

- Non, Répondit froidement Nico.

Hadrian soupira et jetta un regard dubitatif sur la chambre du petit italien.

- Tu devrais ranger, c'est dégueulasse dans ta chambre.

Nico s'assit sur une chaise, puis ouvrit la bouche :

- Comment peux tu me dire ça aujourd'hui ?

- Aujourd'hui est un jour comme les autres, aucune différence avec hier, répliqua sèchement le père de l'italien.

- Ah oui ? Pour toi c'est un jour comme les autres aujourd'hui ?! Comment peux-tu dire ça ? Aujourd'hui, ça va faire un an ! Un an qu'elle est morte ! Un an que tu te comportes comme un inconnu avec Hazel et moi ! Un an que je me traîne dans cette maison de merde sans aucun goût à la vie ! UNE PUTAIN D'ANNÉE !

- Du calme jeune homme ! Intima Hadrian. Tu as raison, cela fait un an. Tu devrais avoir tourné la page depuis bien longtemps.

Nico s'offusqua, choqué des dires de son père.

- Je devrais me remettre de la mort de la femme qui m'a fait naître, m'a élevé, éduqué, aimé ?! Me remettre de la mort de ma mère, celle qui a toujours été là pour moi lorsque que TU partais en voyage d'affaire, participais à des diners à la con ou voyais d'autres femme dans son dos ? Ha dovuto sostituirti per anni dato che non ti comportavi nemmeno da padre! COMMENT VEUX-TU BORDEL DE MERDE QUE JE ME REMETTE DE LA MORT D'UNE PERSONNE AUSSI IMPORTANTE QU'ELLE ?! JE NE POURRAIS JAMAIS M'EN REMETTRE, PAS APRÈS L'HÔPITAL, PAS APRÈS BIANCA !

- En anglais je te prie et je te défend de parler de Bianca sur ce ton !

- BIANCA, BIANCA ! MA TRÈS CHÈRE BIANCA ! CELLE QUI AURAIT DÛ VIVRE À MA PLACE !

Nico avait les larmes aux yeux. Il serra les poings, vaine tentative de contenir sa colère. Sa mâchoire était tellement contractée que ça lui en faisait mal. N'arrivant plus à parler, il se contenta de reprendre sa veste et son téléphone.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Je vais chez Jason, au moins maintenant tu sais où je suis, si tu t'en inquiétais vraiment.

Hadrian se leva pour l'arrêter mais Nico lui avait déjà claqué la porte au nez.

Une fois dehors, il alluma son téléphone.

Gosht.king_nda : J'arrive chez toi dans 30 minutes.

Jason.grc : Ok ! Tout vas bien ?!

Nico sentit une vague de soulagement en lisant le message de son cousin. Il monta dans le premier bus menant à son appart', alla s'asseoir dans le fond, mit sa capuche et ses écouteurs puis posa la tête contre la vitre, se laissant bercer par la route.

Embrasse-moi et je te castreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant