Je rentrai dans le bâtiment, le cœur battant à tout rompre. Dans ma tête, les souvenirs défilants à vitesse folle me remémorant certains moments peu agréables. Ça me faisait toujours ça quand je rentrai dans un réfectoire ou un endroit bondé. Je restai immobile lorsque je vu le nombre de personnes présentes à chaque table. Chelsea me regarda et me pris par la main, je repris mes esprits surpris par son geste. Chelsea me connaissait plutôt bien. Elle savait que je faisais souvent des crises de panique lorsqu'il avait beaucoup d'inconnus au tour de moi et elle me protégeait, si on veut. Je me souviens d'un soir.
- Un jour de printemps -
Je courrais sans m'arrêter dans les rues. Seul le bruit de mes pieds me parvenait tandis que je sentais l'odeur de la pluie. Je continuai à courir, encore et encore. Mes poumons me brûlaient et ma gorge s'asséchait peu à peu. Ma vue devenait trouble mais je ne m'arrêtai pas. Je ne savais pas où je courrais. Le bruit de la pluie contre le bitume brouillait mes pensées. Ma respiration devenait saccadée et je manquais de trébucher plusieurs fois. Des panaches de vapeur s'échappaient de ma bouche. Elle était là devant moi. Elle me vit elle aussi. Je basculai avant de m'écrouler. J'eus juste le temps d'entendre son cri :
- Holly !
Encore. Je suis si faible. Les autres me voient toujours pleurer. Je ne suis qu'un faraud, un poids mort. Mes pensées défilaient dans ma tête, des têtes masquées me hurlant de m'accrocher. Je ne les entendais pas. Je ne voulais pas. Les portes blanches sur les côtés du couloir, passaient à toute vitesse. Ma vision devint encore plus trouble et les voix ne furent plus que des échos. Je me relevai en sursaut. J'étais sur le lit de Chelsea, c'était ce que j'en avais déduit. Elle était assise à mon chevet et me regardait. Son visage était déformé par l'inquiétude. Une larme perla sur sa joue. Elle inspira.
- Il faut vraiment qu'on parle. Tu t'es encore évanouie et e sais que ça ne va pas, et... et je m'inquiète pour toi... je ne peux pas supporter de te voire comme ça. Ça ne peut pas continuer comme ça, Holly... je tiens vraiment à toi. Se précipita-t-elle.
J'éclatai en sanglot. Elle aussi à son tour, puis nous restâmes longtemps, m'accrochant à elle pour que son étreinte ne se finisse jamais. Quand je relevai ma tête, il y avait une grande tâche d'eau sur son épaules, causé par mes larmes qui ne s'étaient pas arrêter. Elle me regarda un long moment dans les yeux et je lui dis alors :
- Je suis pas hétéro.
Elle resta un court instant sans voix.
- Je pense que je le savais un peu. Avoua-t-elle.
Silence. Elle me prit la main. Le contact de sa paume douce et chaude me rassura.
- C'est... pour ça que tu te fais harceler... pas vrai ? Souffla-t-elle.
- Oui.
-Putain d'homophobe de merde. C'est Lisa ? Elle va morfler, je te le jure. Gronda-t-elle.
- Non, non elle n'a rien fait. Ce sont ses amis, pas elle.
- Elle ne fait rien et te regarde te faire humilier. Siffla-t-elle, sale garce. En déduit-elle par mon silence.
Elle tira mon bras pour le poser sur ses cuisses et caresser ma main de gestes doux et réguliers. Son visage se crispa, je su alors qu'elle l'avait vu. L'ecchymose sur mon bras. Je ne bougeai pas tandis qu'elle remonta ma manche de sweat. Elle ne parla pas, le regard rivé sur la tache bleu violacé présente sur mon avant-bras.
- Holly, je-
- C'est à moi de régler ça. Tu n'as pas t'en faire. La coupai-je en retirant mon bras brusquement.
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Dear Rose
Lãng mạnHolly est une lycéenne tout ce qu'il y a de plus normal, et pourtant elle a beaucoup de secrets. Les décisions douteuses qu'elle a pu faire... en plus de son accident. Elle a bien changé et n'a plus rien à voir avec la petite fille jouant à cache-ca...