Chapitre 4

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Les semaines passaient, et Megumi semblaient s'épanouir. S'étant faite un nouvel ami avec qui parler et partager pleins de choses, elle vivait dans la joie et le bonheur. Mais ce n'était pas le cas de son père, Kensuke qui ce jour-là avait une discussion avec non seulement le député Fujimura mais aussi, le premier ministre et bien sûr des représentants d'entreprise en robotiques se frottant les mains en ayant apprit la nouvelle: Le député avait dévoilé non seulement au premier ministre mais aussi à des entreprise partenaires aux travaux et recherches du scientifique que Megumi était une androïde. Et comme on le savait dans ce monde, avec le progrès venait la cupidité. Et cela, Kensuke ne le vit pas d'un bon œil, lui qui privilégiait ses recherches avant le profit:

- Monsieur le premier ministre, vous n'y pensez pas. Ce que vous me demandez là est vraiment impossible. S'expliqua Kensuke.

- Ecoutez-moi Shinozaki-san, je vous rappelle que c'est moi qui supervise vos recherches qui voient le jour dans la société et je vous demanderai de convertir votre androïde en robot domestique. Décida le premier ministre.

- Mais Megumi n'est pas un robot comme les autres, monsieur le premier ministre. Rétorqua le scientifique. Je l'ai créé dans l'unique but de remplacer ma fille décédée. Elle est capable d'exprimer des émotions qu'elle découvre chaque jour, elle est capable de grandir physiquement et mentalement, la transformer pour cet usage serait un crime.

- Cela suffit ! s'exclama le député Fujimura, un robot reste un robot et j'ai demandé personnellement au premier ministre que celui-ci soit apte à travailler. Ce n'est pas à vous de me dire ce que vous devez en faire, transformez-là immédiatement en outil de travail.

Kensuke ne pouvait se résoudre à se séparer de sa fille. Même si elle était une androïde, elle n'en restait pas moins une personne vivante. Elle avait une identité, une vie scolaire, un cerveau, un cœur, en sommes tout ce qu'un humain possédait. Mais le scientifique n'avait pas dit son dernier mot, il avait encore une carte à jouer, et plutôt que d'abdiquer, il fit remarquer ceci:

- Dans ce cas, pourquoi avez-vous fait venir des représentants d'entreprises en robotique ?

- Mis à part le fait que vous nous avez caché que vous aviez conçu un androïde, ce qui est déjà un exploit en soi, comment pouvez-vous cacher au monde entier la possibilité pour notre civilisation de permettre à des robots à l'apparence humaine de nous servir ? Demanda le député Fujimura avec convictions.

- Vous êtes en train de me dire que vous allez cloner ma fille ? Demanda Kensuke peu fier de lui.

- C'est exactement cela. Répondit le député Fujimura. Imagiez les profits que pourrait générer cette entreprise ? Les gens voudront leur propre androïde pour gérer par exemples les tâches ménagères, gérer des services que les humains ne veulent pas, révolutionner le monde. D'où la présence de ces représentants qui sont près à signer un contrat d'une valeur de 5 000 milliards de dollars ce qui équivaut à des économies pour le Japon garantie sur près de deux décennies sans compter les profits que vont réaliser les entreprises soustrait aux impôts que nous leur taxeront.

- Si je puis me permettre, Shinozaki-san, cela vous assurera des revenus conséquents jusqu'à la fin de votre vie, vous n'aurez pas à vous priver de quoi que ce soit. Rassura un des entrepreneurs.

- Dans ce cas, j'aurai une contre-proposition à vous faire. Proposa Kensuke.

- Il n'y a rien à négocier...Commença le député.

- Laissez-le parler Fujimura-san. Interrompit le premier ministre.

Kensuke ne savait pas dans quoi il s'embarquait, mais s'il avait une chance de limiter les pertes et de s'assurer une bouée de sauvetage, tout les moyens étaient bons. Il dit alors:

- J'accepte que ma fille soit clonée, mais ce sera sous certaines conditions. Voilà ce que je demande: un, ma fille reste avec moi quelque soit le prétexte. Je tiens à ne pas la perdre une deuxième fois. Deux, je demande à ce qu'un protocole d'urgence soit installé sur chaque copie d'androïde que vous ferez. Il s'agira de limiter leurs volontés. Je vous explique: dans l'esprit de la technologie lorsque l'homme a créé une intelligence artificielle, il y avait un risque majeur, celui que l'IA prennent le contrôle sur le monde humain et impose sa doctrine. Il faut éviter d'en arriver là. Si un jour quelqu'un en prenant le contrôle pour les reprogrammer ou bien que les IA se rebellent d'elles-même, il faudra bien un protocole d'urgence pour les désactiver. Et c'est non négociable. Je suis prêt à vous fournir les plans qui ont servi à la création de ma fille et vous former pour créer des copies, mais que ma fille reste avec moi et que le protocole soit installé sont mes seules conditions, vous pouvez décider du reste, et je m'y plierai. Conclu Kensuke.

- Qu'en pensez-vous monsieur le premier ministre ? Demanda le député Fujimura qui ne semblait pas se réjouir de cela.

Le premier ministre ferma les yeux un bref instant, inspira puis expira, ouvrit les yeux et dit alors:

- J'autorise ces conditions. Je demanderai l'établissement du contrat et j'attends les plans de votre fille dans les prochains jours. Ceci conclu notre entretien. Décida le premier ministre.

Puis la vision-conférence se coupa. Kensuke avait sauvé sa face, mais il se doutait bien que des choses terribles pourraient se produire. Même si sa fille, ne courait presque aucun risque, il fallait se montrer prudent.


Megumi, la Fille sans émotionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant