Nous sommes parfaites

Introduction.

J'observe Marie, dans le reflet du soleil, elle ressemble à un ange. Appuyée sur le dossier du divan, au coin de la fenêtre, elle étudie le plateau d'échec disposé devant elle.
Ses nattes blondes nouées par de jolis noeuds tombent librement dans son dos. Il y a quelques jours elle à perdu une dent mais la sourie ne passe pas, elle ne passe plus. En fait, elle n'est jamais passée, nous ne sommes plus des enfants. Si seulement un jour nous en avions été, se serait dans un souvenir lointain.
Soudain, son visage s'éclaire d'un sourire édenté. Elle à trouver la solution. Ses grands yeux verts expriment une avidité grandissante envers la compétition. De ses doigts fins et gracieux elle déplace une pièce puis me regarde avec un air défiant. Je devine tout de suite sa combinaison, futile. Je la déjoue d'un seul coup. Elle me regarde désemparée, bouche-bée.
-Ce n'est pas juste. Dit-elle, d'une voix aiguë.
Je me contente de l'écouter bouder tout en rangeant les pièces sur le plateau. Marie observe les arbres au dehors puis me demande:
-Quand est-ce que père rentre t'il à la maison ?
Je m'efforce de rester calme en lui rappelant qu'il est en voyage et ne rentre pas avant Noël.
En effet notre père est très pris par son travail. Néanmoins, il nous couvre de cadeaux. Nous savons bien que la culpabilité de ses absences prolongées l'y pousse.
Je suis Emilie Debonville, j'ai quinze ans. J'aime énormément la lecture et les échecs. J'apprécie aussi le dessin et pratique le piano, « une grande virtuose » d'après mon père.
Mathilde, dix ans est très dégourdie. Elle pratique le violon même si elle ne veut pas l'admettre elle est très douée. Elle aime le bridge et la botanique. Plus tard, elle voudrait être fleuriste ou directrice d'une roseraie.
Nous avons de bonnes manières et sommes d'excellentes élèves. Notre vie semble parfaite. Nos amis sont merveilleux et nous avons un entourage des plus nobles.
El définitive, 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒔𝒐𝒎𝒎𝒆𝒔 𝒑𝒂𝒓𝒇𝒂𝒊𝒕𝒆𝒔.
Je m'appelle Emilie Debonville et voici mon histoire.