Subjectif

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Mes pensées jaillissent et ma main tremble d'écrire ses mots qui s'agitent.

J'arrache ces petits bouts de chair comme une lettre que l'on déchire de colère.

Parce que j'ai passé des heures à me regarder dans la glace, assoiffée par mon regard, lui qui me trouve détestable.

J'ai fini par le croire, par le voir à mon tour.

Ce que je n'aurais jamais voulu être est resté bloqué en moi,
Comme cette boule au ventre d'effroi lorsque mon reflet devient mon double maléfique.

Son regard pesant et noir rend en moi le moindre recoin détestable.

Mais toi, tu as lu tellement plus que ça, tu m'aimes pour ce que mes pupilles ne peuvent contempler, ce qu'elles ne peuvent pas lire.
M'admirer un jour comme au passé est le souhait que je réalise en éteignant la lueur
des bougies chaque année.

Me voir à travers vos yeux miroitant est devenu une envie honteuse,

Ma tête repasse en boucle les images de ses tableaux imparfaits, inachevés, incomplets.

Pourtant lui, il sais écarquiller ses grands yeux ronds aussi noirs que la nuit,
Pour s'arrêter et admirer la beauté des consciences qui n'ont pas été troublés par le collectif blâmeur.

Je me trouve détestable il me trouve admirable,
Seulement à travers ses yeux je suis jolie,
Maintenant il ne me reste que les gouttes que déversent les miens pour peindre mon triste visage.

La beauté c'est subjectif.

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