Mes Mots

Dehors!

Elle est pas là la vie. La vie c'est pas les murs blancs, les chambres blanches, les blouses blanches, les mots blancs et le cocon protecteur. Je suis sortie et j'ai respirer, pour la première fois depuis des années,  comme à chaque fois. Je suis sortie, j'ai respirer, et pour la première fois depuis des années, j'ai eu le droit de respirer. J'ai eu le droit d'entendre mon cœur battre au rythme de celui des arbres, de la terre et des oiseaux. Je suis sortie, j'ai respirer, et j'ai eu peur. J'ai eu peur parce qu'il est toujours plus simple de croire que c'est trop tard pour régler la mécanique de son cœur. J'ai eu peur de la vie, peur de la vitesse à laquelle tout devient flou et nous submerge, peur de sentir, de ressentir. Peur de tout ce que j'ai refoulé, par peur. J'ai eu peur de ceux qui m'aimaient, et à qui je n'ai pas su dire que chaque jour j'oscille, et que chaque jour et parfois un jour de trop. Je n'ai pas su leur dire comme j'ai peur de les perdre, peur de leur peine si la mienne m'emmène. J'ai peur d'être aimée. Parce que j'ai peur de vivre. J'ai peur d'aimer. J'ai peur d'aimer trop, trop vite, trop mal. J'ai peur d'aimer la mauvaise personne, encore et encore comme une fatalité. J'ai peur. Et c'est pour ça que la vie est dehors. Parce que la vie c'est avoir peur, et être capable de l'écrire pour ne pas qu'elle nous tue. La vie c'est croire, oser croire et accepter que ouais, ça fait flipper. La vie c'est essayer de décrire l'indescriptible. Essayer d'aimer. Aimer les couchers de soleils même s'ils te disent :" tu est grosse et vivante. Aimer les ciels étoilés même si on préférerait être une étoile. Aimer et rester. Bien sûr que la vie n'a pas d'utilité. Ou peut-être que si. Il y a la douleur, la solitude, la foule, l'angoisse, l'incompréhension, la peur, la violence. Mais il y a la magie de certains instants au dela des mots. Il ne faut pas croire que l'on est obliger de se brûler pour avoir chaud, de se blesser pour sentir, de se mépriser pour aimer les autres.