Partie 2 : Tout est vrai

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Mardi 2 octobre

Le matin même, Anaïs se présenta dans ce collège glauque peu avant 11 h 05. Néanmoins, elle se sentait moins inquiète que la veille. À cette heure-là, beaucoup de monde circulait dans les couloirs et la cour ou étudiait en classe. En passant devant l'accueil, elle salua la secrétaire, laquelle lui répondit avant de la retenir un instant. Elle lui tendit un post-it coloré. Sur son recto, quelques mots étaient notés à la main : Bonjour Anaïs, pourrais-tu m'attendre dans le hall à midi s'il te plaît ? J'aimerais qu'on déjeune ensemble. Sandrine L. Anaïs trouva cette attention adorable. Cette invitation à déjeuner prouvait que Mme Louvois ne lui en voulait pas, ou pas trop, d'être partie sans lui dire au revoir la veille.

― Si vous la voyez d'ici la fin de matinée, vous pourrez lui dire que j'accepte sa proposition avec plaisir ? pria-t-elle la réceptionniste en souriant de joie à l'idée de passer un peu de temps avec elle.

― Aucun problème, acquiesça-t-elle avant de reporter son attention sur son écran de PC. Aujourd'hui, vous êtes avec les 3e D, c'est bien ça ?

― Oui.

― Ils vous attendent dans la salle 12 située au rez-de-chaussée du bâtiment F. Vous pouvez y accéder par la cour.

Tandis que son sourire s'envolait définitivement, Anaïs tombait des nues. Le bâtiment F était celui qui contenait LA fameuse salle informatique qui l'effrayait encore à cet instant, même si elle pensait avoir trouvé des explications rationnelles aux phénomènes étranges qui s'y étaient déroulés la veille. Il était aussi celui dans lequel elle s'était promis de ne pas remettre les pieds. Ne pouvaient-ils pas avoir sélectionné un autre bâtiment où assurer sa présentation ? Malheureusement, elle n'avait pas le choix. En tant qu'invitée, elle ne pouvait pas se permettre d'imposer ses conditions.


Après avoir remercié la secrétaire en camouflant son angoisse, Anaïs s'engagea dans la cour quasiment vide. Trois professeurs passaient à pas rapides en discutant.


Elle n'eut aucune peine à retrouver le bâtiment F. Elle s'arrêta devant sa porte vitrée avant de balayer son regard nerveux sur toute la hauteur de sa façade. C'était le même crépi noir. Il ne la rassurait pas vraiment. Elle se rappela alors que dans cette salle 12, elle n'allait pas se retrouver seule. Cette simple pensée lui donna le courage de franchir son seuil.


Peu tranquille malgré tout, elle entra. La lumière à la fois naturelle et artificielle inondait le couloir et les escaliers. Au moins, son imagination ne risquait pas de lui révéler des ombres mouvantes puisque cet éclairage les avait chassées.


Plus confiante, elle traversa l'unique allée du rez-de-chaussée jusqu'à la salle F12. La porte était fermée, si bien qu'elle patienta un peu. D'après son mobile, il était 11 h 01. Les cours se terminaient à 11 h 05.


Quatre minutes plus tard, la sonnerie retentit à l'extérieur. Peu après, une professeure d'anglais qu'elle avait eu l'occasion de rencontrer la veille quitta la salle. Elles se saluèrent. L'enseignante poursuivit aussitôt son chemin en direction de la sortie du bâtiment.


Par simple politesse, Anaïs préféra attendre dans le couloir que le professeur de français arrive, au milieu des élèves en transit entre deux salles. Déjà, ce n'était pas celle qu'elle avait connue durant ses années scolaires puisqu'elle lui avait donné rendez-vous plus tard.


Il s'agissait cette fois d'un cinquantenaire, M. Hamel. Après les présentations coutumières devant les élèves, Anaïs enchaîna sur son exposé.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 07, 2022 ⏰

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