Fight For Me - bxb [ OS ]

Me

— Cody, je t'ai dit que je voulais être seul, grognai-je sans relever la tête, pensant évidemment que c'était mon frère qui revenait me chercher. Laisse-moi encore dix minutes et je te rejoins.

— J'avoue que je ne pensais pas te voir arriver jusqu'en finale, lança soudainement une voix grave qui n'avait rien à voir avec celle de mon frère. J'ai été surpris de te voir ici, et impressionné.

Je m'étais complètement figé, n'osant pas trouver le regard de la personne qui venait d'entrer. Je savais à qui appartenait cette voix, c'était celle de Rio.

— Mais tu n'étais pas prêt, pas pour gagner, rajouta-t-il. Tu n'es pas assez mûr.

Cette fois-ci je relevai la tête et lui lançai un regard noir.

— Qu'est-ce que tu fous là ? crachai-je. Est-ce que t'as même le droit d'être là ? C'est pas ton vestiaire ici, c'est pas moi ton champion je te rappelle. Va plutôt fêter sa victoire avec lui.

— C'est ça qui te fait chier, pas vrai ? répliqua-t-il avec son foutu sourire narquois qui faisait son retour. De pas être mon champion ? Tu veux toujours que je te coach. Tu n'étais pas prêt, je te dis. Et t'inquiète pas pour Zay, on a bien l'intention d'aller fêter ça après.

— Bordel, tu veux pas aller voir ailleurs ? grondai-je en me relevant. Tu vas continuer de me répéter que je suis mauvais et te vanter de ta petite victoire devant moi pendant longtemps encore ?

Tout en lui m'irritait à cet instant. Son sourire en coin, son air satisfait, la façon dont il se tenait droit, sûr de lui, les mains dans les poches et le dos appuyé contre le mur. Sa carrure musclée, ses cheveux ébènes décoiffés, ses yeux noirs qui me fixaient avec suffisance. Et sa manie de tout savoir mieux que tout le monde, surtout lorsque ça me concernait.

— J'ai jamais dit que tu étais mauvais, j'ai dit...

— Que je n'étais pas prêt, oui c'est bon, j'ai compris, le coupai-je. Pas besoin de le répéter, putain ! Peut-être que si j'avais eu un coach professionnel alors j'aurais été mieux préparé.

— Écoute, gamin...

— Je ne suis pas un gamin, bordel ! m'écriai-je. Arrête de m'appeler comme ça !

— Si tu apprenais à ne pas être constamment sur la défensive et à ne pas te dresser contre l'autorité d'un coach, peut-être que je ne t'aurais pas traité comme un gamin, gronda-t-il en décollant son dos du mur pour s'approcher vivement de moi. Peut-être que si tu ne manquais pas cruellement de maturité, j'aurais pu envisager de travailler avec toi.

Je croisai les bras contre mon torse et lui lançai un regard noir.

— Peut-être que si tu avais accepté de me coacher, je n'aurais pas agi comme ça à chaque fois que je te vois, lui fis-je remarquer platement. Et on aurait pu travailler sur ma maturité en même temps que ma technique.

— Arrête avec ça, souffla Rio. On sait tous les deux très bien que tu as un problème avec l'autorité, avec les ordres, avec toutes personnes allant à l'encontre de ce que tu souhaites, sinon tu ne te serais pas autant battu avec chaque personne que tu croisais avant de commencer la boxe. Et puis je n'ai jamais compris pourquoi tu voulais tant que je te coach.

— Parce que tu es un pro ! m'exclamai-je. Tu es le seul coach que je connaisse. Et moi je ne comprends pas pourquoi tu n'as pas voulu m'aider alors que tu es celui qui m'a suggéré de me tourner vers la boxe.

— Je ne peux pas te coacher, me répéta-t-il pour une énième fois.

— Pourquoi, Rio ? insistai-je en élevant la voix. Et ne me répète pas que c'est parce que je n'étais pas prêt, j'en peux plus de cette phrase. Et d'ailleurs pourquoi tu es là, dans ce vestiaire, si tu ne veux rien avoir à faire avec moi ?