Chapitre 1 - L'oublie

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Salut, moi, c'est Aya Shizu. Récemment j'ai vécu un événement terrible qui m'a marqué à vie, aussi bien mentalement que physiquement. J'ai décidé d'en parler ici, sur ce carnet vierge qui traîne dans l'un des tiroirs de ma chambre depuis longtemps, pour me libérer, en quelques sortes, de ce traumatisme.

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Je recoiffai une dernière fois mes longs cheveux brun avant de placer mon casque audio autour de mon cou. Mes yeux croisèrent le regard sombre de mon reflet vêtu d'un sweat et d'un collant noir ainsi que d'une d'une jupe violette prune. D'une main en m'élançant dans le couloir qui menait à l'entrée je saisis mon sac et de l'autre mon bracelet que j'affectionnait tant. Je lançai un "J'y vais !" qui resta sans réponse comme chaque matin. Enfin je fermai à clé la porte derrière moi et couru jusqu'à l'arrêt de bus où m'attendait ma meilleure amie.

- Aya ! m'appela-t-elle en faisant un large signe de la main pour me saluer. Dépêches, le bus est là !

J'accélérai alors qu'elle montait déjà dans le véhicule en me pressant de son regard bleu clair. Adorable. Pensai-je en contemplant son sourire narquois qu'elle arborait sans cesse. En tentant de ralentir devant mon bus je glissai sur le sol mouillé et manquai de m'étaler ridiculement mais je me retint à une barre métallique et me précipita pour gravir les quelques marches qui me séparaient de Kaya. Essoufflée je dis bonjour au conducteur puis suivi mon amie qui avait repéré une place.

- Vas-y je te la laisse.

- Merci, mais t'es sûre ?

Je hochai la tête pas encore tout à fait remise de ma course matinale, bien trop matinale à mon goût. Kaya s'assit en soupirant et plaça son sac sur ses genoux. J'observai du coin de l'œil ses cheveux clairs relativement court bouger au rythme des arrêts et accélérations du bus qui roulait vers le lycée. Puis, mon attention dériva par dessus les sièges, et je regardai défiler le paysage automnal dehors.

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A partir de là, je ne me rappelais de rien, c'est à ce moment que tout commence réellement, les cris, la solitude, le combat intérieur contre des souvenirs douloureux.

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Je me réveille lentement et en constatant que je suis dans un lieu qui m'est inconnu, alors je me mets à réfléchir à l'endroit où je pourrais être en essayant de me remémorer ma journée précédente, mais rien ne me vint. En essayant de me lever je sens que ma jambe gauche est lourde et me fait mal, je soulève vivement la couverture et vois ma jambe, plâtrée. Je m'immobilise. Comment ne pas se souvenir d'un incident comme celui-ci. C'est là que, ayant retrouvé mes esprits je sens que quelque chose recouvre mon œil. J'approche ma main.

- Stop ! M'interrompit la vois d'une femme qui m'était inconnue. N'enlevez pas votre cache œil.

- Pourquoi j'ai la jambe dans un plâtre et ce truc ? Rétorquai-je en pointant mon œil.

Dans un élan de désobéissance, j'arrachai le tissus qui couvrait une partie de mon visage mais ne remarquai pas d'amélioration de mon chant de vision, je compris avec horreur que mon œil gauche était aveugle et ne pus m'empêcher de pousser un cris affolé qui fit de toute évidence réagir mon père au quart de tour car il entrait déjà dans la pièce pour me serrer dans ses bras, visiblement extrêmement soulagé de me voir.

Quelque minutes après m'être calmée, je repérai les béquilles qui m'étaient sans doute destinées, posées à ma portée près de mon lit hôpital, sur un coup de tête je me levai, les attrapai et me jetai dans le couloir. Depuis la mort de ma mère, je ne peux plus supporter ce genre d'endroit, et je crois que le fait de m'y retrouver m'a un peu fait paniquer, je comprends moi-même mal ma réaction impulsive de m'enfuir comme ça. Je voulais juste sortir de là.

J'entendais des pas précipités résonner quelque part dans les couloirs et des vois étouffées se rapprocher, des infirmiers étaient à ma recherche. Je m'étais très vite habituée à marcher en béquille étrangement, et quand enfin on me retrouva, on mit un certain temps à m'attraper. Une fois de retour dans ma chambre l'infirmière qui s'était occupée de moi un peu plus tôt et dont je ne me souvient plus du nom, m'indiqua que le médecin voulais me parler, qu'il arrivait bientôt.

- Mademoiselle Shizu, dit-il en s'asseyant après un bref regard pour les documents qu'il tenait dans ses mains. Vous êtes restée une semaine dans le coma après votre accident du 28 novembre. Je conçoit que cette annonce peut-être un peu brutale, cependant, je vais être très honnête avec vous, vous êtes la seule survivants de cette accident.

- Kaya, ou est elle ? Je commençai à trembler, ma gorge se serra alors qu'un sentiment que j'eus du mal à identifier montait en moi. Après coup, je pense que j'essayais de ne pas penser à ce que signifiait ce que venait de dire le médecin. Je savais parfaitement où était Kaya, elle était, une semaine plus tôt, dans le bus, avec moi.

Mon père vint alors pour m'expliquer ce que j'avais parfaitement compris mais ne voulais pas accepter. Kaya était morte, elle n'avait pas survécu.

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Après m'avoir annoncé cette terrible nouvelle, on me laissa me reposer. Durant cette nuit, je ne pu pas vraiment dormir, la lumières des phares des voitures qui passaient dans la rue glissaient sur les murs blancs autours de moi me rappelant les cris de terreur ancrés dans mon esprit, cela me donnais mal à la tête.

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Tôt le lendemain, je sorti de ma chambre pour aller prendre l'air. Je n'arrivais pas à accepter la mort de kaya et pourtant je me sentais coupable de sa mort, pourquoi était-elle est morte et pas moi ? De plus, sans que je puisse expliquer pourquoi, ma jambe plâtrée me donnais l'impression que je ne serai plus la même personne qu'avant.

Un infirmier vint me chercher pour me dire que le médecin voulait me parler à nouveau. Nous sommes retourné à mon rythme dans ma chambre. Le médecin de la veille arriva à son tour.

- Avez-vous des souvenirs de l'accident ?

Je ne me souvenais de rien, ce qui me perturba.

- Non je... ne me souviens pas. Mais j'aimerais rentrer chez moi. je chuchotai, Je n'aime pas les hôpitaux, je les déteste même.

- Désolé vous ne pouvez pas rentrer pour le moment, nous avons des tests à faire. Ensuite, tout dépendra des résultats.

C'est sans doute l'idée de supporter des tests après avoir apprit la mort de ma meilleure amie qui créa dans mon esprit la pensée que j'aurais voulu mourir moi aussi.

My AccidentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant