Épilogue

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« Dépêche-toi on va être en retard !
- Oui oui j'arrive ! »

Des cris résonnent dans le petit -mais douillet- appartement de notre très cher couple.

Oikawa Toruu dévale les escaliers à toute vitesse -en manquant de se casser deux ou trois fois la gueule- et cours rejoindre son copain dans leur voiture.

Le jeune sportif, Hajime Iwaizumi l'attendait patiemment -c'est-à-dire à deux doigts de partir sans lui- au volant.

Le journaliste -oui journaliste, plus précisément sportif, centré sur le volleyball parce que, je cite « je sais pas cuisiner comment je vais faire quand Iwa-chan sera en déplacement ?! » - jette ses affaires sur les sièges arrière de la voiture.

« Mais du con t'as pris le siège bébé ?!
- Oops, j'y vais Iwa-chan j'en ai pour deux secondes ! »

Le jeune couple se dirige, après quelques péripéties, quelques « débile » et quelques claques à l'arrière de la tête, vers la maison des Oikawa.

Le châtain sonne à la porte et une petite fille se jette sur lui en criant comme une sauvage.

« Papaaaaaa, Papouuuuuuuuu !!!!!!!! »

Toruu fait voler dans les airs la petite fille -aux cheveux noirs et aux yeux bleus- avant de la reposer au sol.

« Alors comment c'était chez Mamou et Mamie ?
- C'était très bien même que Mamou m'a offert des bonbons !
- Rohh elle a fait ça ?!
- Oui ! »

La petite famille entre dans la maison, deux femmes d'âge mûr viennent les embrasser.

« Bonjour mon chéri, bonjour Hajime
- Bonjour Maman, bonjour Aiko !
- Bonjour tout le monde »

Iwaizumi prend la petite fille dans ses bras et elle s'accroche à son cou. Les adultes -jeunes et moins jeunes- commencent à discuter.

Après deux petites heures et un café, le couple et leur fille retourne dans la voiture, en oubliant pas d'embrasser une dernière fois leurs hôtes.

« Papa, Papou, on va où ?
- Nous on va chez Tobio-chan ! Tu sais c'est un de nos ami de l'école. Il a organisé un petit repas avec tous nos anciens amis, du coup on va te poser chez ton amie avant d'y aller.
- Je vais chez Li-chan ?
- Oui, mais pas chez Matsun et Maki, chez sa grand-mère »

La voiture s'arrête devant une maison, de style traditionnel. Une petite fille coiffée de deux couettes ouvre la porte et saute sur la petite fille

« Hanaaa-chaaaan »

Les deux petites filles rentrent avec de quoi passer la nuit ici. Le couple salue la vieille dame, ne voulant pas s'attarder, et remonte aussitôt dans le véhicule.

Ils se dirigent vers une villa -assez grosse avec piscine, et oui un couple de volleyeurs de l'équipe nationale du Japon rapporte assez d'argent- appartenant à Shôyô et Tobio Kageyama. Shôyô avait entre-temps changé de nom -il y a quelques semaine- et ce rassemblement était pour célébrer tout ça.

Bien que les rapports entre Toruu et Tobio soient un peu -légèrement beaucoup- tendus, Shôyô avait tenu à inviter le grand roi et le râleur qui lui servait de conjoint.

Le repas –'fin la fête- était assez gros, toutes leurs connaissances -de près ou de loin- avaient étaient invités, soit environ la moitié des équipes de leur dernier tournoi inter-lycée. Et c'était peu comparé aux fêtes de l'ancien copain de Nekoma au temps du lycée, maintenant il a trois enfants en bas âge -les miracles de l'adoption- et est marié au pire des asociaux, pour les fêtes de dingues, c'est pas le top...

A peine sorti de la voiture le châtain cours comme un enfant vers un petit groupe de personne composé de ses meilleurs amis, Issei et Takahiro Hanamaki-Matsukawa -qui c'était aussi mariés et oui la dramaqueen d'Aoba Josei avait fini par demander la main de la Christina Cordula de l'équipe- qui discutaient avec Yachi et Shimizu, les anciennes manageuses de Karasuno.

La soirée se déroulait plutôt bien et vers 20h30 je me dirige vers Oikawa -qui d'ailleurs semble bien s'amuser.

Mes amis écartent les gens avec qui il discutait et il tire sa tronche de je-n'y-comprend-rien.

Je pose un genou au sol et sort une petite boite bleue marine de ma poche et commence à parler :

« Je sais que c'est pas forcément le bon moment, certains vont dire que c'est trop tôt parce qu'on a à peine trente ans, certains vont dire que c'est pas le bon endroit... Mais comme ça si tu refuses je pourrais toujours aller me saouler au bar. Donc je voulais te demander, Toruu Oikawa, est-ce que tu accepterais de partager ta vie avec moi jusqu'au bout ? »

J'ouvre la petite boite. Dedans se trouve une bague en argent, simple, avec gravé à l'intérieur « de ton Iwa-chan ». Simple mais qui referme tant d'amour...
Et qui a couté une blinde, nan mais c'est vrai, je sais que je gagne assez pour ça mais ça fait au moins six mois que j'économise. C'est pas de la gnognote !

« Attend Iwa-chan, que je me goure pas, c'est bien une demande en mariage ? »

Je deviens tout rouge, oui c'en est une mais j'ai de plus en plus peur qu'il refuse. J'acquiesce de la tête lentement.

« Roh merde alors »

Je relève la tête subitement, on est d'accord qu'il vient de râler sur le fait que je le demande en mariage ?! Bon benh preparez la vodkaaaaa. J'ai les yeux qui piquent, les oreilles qui bourdonnent et une forte envie de partir en courant.

Quand tout à coup il sort lui aussi une petite boite de sa poche, il détourne le regard gêné. J'avais pas remarqué mais la plupart des gens se sont tus et nous regardent.

« Je crois bien que tu m'as devancé Iwa-chan... »

Il ouvre la boite et dedans se trouve aussi une bague, un peu plus large mais tout aussi simple.

Il me regarde avec un sourire amoureux -assez idiot je dois dire- et il reprend la parole, assez ému.

« Oui, Iwa-chan, j'accepte de devoir te supporter tous les matins, tous les jours de toutes les semaines de nos vies. »

Et il me saute au coup à moitié en larme.

Je n'entends pas les applaudissements de nos amis tout autour de nous, je n'entends pas les sifflements de Matsun et Maki, j'entends juste ses « Je t'aime » à moitié murmurés.
Je ne vois pas les gens qui trinquent, je ne vois pas dansent, je vois juste son visage baigné de larme mais plus rayonnant que jamais.

Et c'est à ce moment-là que je me suis rendu compte d'une chose. Une chose qui, pourtant, je savais depuis bien longtemps.

Putain, je l'aime.

Plus que tout. Plus que hier, tous les jours un peu plus. C'est vrai que je lui râle assez souvent dessus, mais c'est notre façon à nous de s'aimer.

Je le regarde dans les yeux.

Et dépose doucement un baiser sur ses lèvres. En 13 ans de vie de couple, jamais je ne me suis lassé de ses lèvres.

C'est dur d'être banal.
Surtout quand tu sais que tu vas passer le reste de ta misérable vie à côté de la personne qui ébloui le monde.
Mais il y a une chose qu'il faut garder à l'esprit.
Cette personne ébloui ton monde et tu ébloui surement le sien.
Si elle t'a éclairé pendant tout ce temps, c'est peut-être parce qu'elle est toujours restée près de toi.
J'ai appris à aimer cette lumière, j'ai appris à tendre le bras vers elle, j'ai appris à espérer l'atteindre.
Et maintenant, cet astre m'entoure de sa lumière avec toute la douceur et tout l'amour du monde.

"C'est la nuit qu'il est beau de croire en la lumière"
~Edmond Rostand

Les étoiles brillentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant