(T/p)
Avez-vous déjà pensez à tout abandonner ? Tout quitter et refaire votre vie loin de toute personne que vous avez pu connaitre. Tout reprendre de zéro, démarrer une nouvelle vie. Hé bien moi c'est ce que j'ai fait. En faite c'est un peu différent mais l'idée reste la même. J'ai déménagé. J'ai déménagé sans le dire à quiconque. Bien sur j'ai du tenir informé mon CPE et l'administration de mon lycée mais en dehors de cela personne n'était au courant. On est donc mardi matin 9h30 et je suis à bord de voiture de ma mère les écouteurs bien enfoncés dans mes oreilles. Je devrais être en cours d'espagnol à l'heure qu'il est. La voiture est bondée de cartons et de nos dernières affaires. Ma mère concentrée sur le route ne m'a pas adressé un seul mot depuis notre départ quand elle m'a ordonné de monter dans la voiture il y a maintenant deux heures. Nous n'avons jamais été de grand bavards, elle comme moi, mais le silence qui s'est installé m'étouffe. J'ai l'impression qu'elle m'en veut, car c'est de ma faute si nous quittons ma ville d'enfance. Elle a du trouvé un nouveau travail et un nouvel appartement à cause de moi. Quitter tout ses amis et ses proches à cause de moi. Vendre quelques uns de ses bijoux pour financer notre déménagement à cause de moi. Si le silence est une de ses façons de me faire culpabiliser, je voudrais lui dire qu'elle n'en a pas besoin. J'ai déjà pris pleinement conscience de ma responsabilité dans tout ceci.
C'est deux heures plus tard que nous sortons de l'autoroute pour traverser ce que l'on appellera notre nouvelle ville. Je colle alors mon front sur la vitre et l'examine de près. Elle n'est pas si différente de l'ancienne, le même gris dépriment, le même type de population aigris, et les mêmes rues angoissantes. Tout se ressemble, ou peut-être que je fais simplement une projection. Je ne sais pas, je m'en fous. Nous roulons encore 15 minutes pour enfin nous arrêter devant un immeuble. Le camion de déménagement est déjà là. Une fois la voiture éteinte je m'empresse de sortir du petit habitacle qui me semblait être une cellule de prison. L'après midi n'est que montée et descente d'escaliers je suis donc épuisé, il y a un ascenseur mais j'en ai la phobie et nous n'habitons qu'au cinquième étage. Epuisé oui mais je n'ai pas envie de rester dans l'appartement. Alors je prends mes clés et mes écouteurs pour faire une balade dans mon nouveau quartier. Après avoir prévenue ma mère que je sortais qui ne m'a soit dite en passant répondu qu'avec un hochement de tête les yeux rivés sur son téléphone, je quitte l'immeuble.
Le pas lent je prends mon temps en me baladant dans les ruelles de notre banlieue. Je ne sais pas exactement où je vais, je me contente de suivre le soleil qui se couche devant moi. La lumière orangée s'invite sur ma peau et je l'accueille avec plaisir. La chaleur de ce soleil mourant me rassure et m'apaise. C'est le même soleil, lui aussi. Je remarque quelques coins isolés où je pourrais squatter.
Bien vite, même trop vite, la lumière de l'astre de feu diminue et s'estompe pour de bon. Il est 18 heures et de poussières en ce mois de Novembre. La froideur de la nuit me surprend soudainement. Je ne sorti qu'avec un sweat, étant très frileux je commence donc à bien me les cailler. Je rebrousse donc chemin. Je n'ai pas envie de rentrer dans cet appartement de merde, je n'ai pas envie d'avoir le regard accusateur de ma mère sur moi et surtout je n'ai pas envie d'aller au lycée demain. Je traine des pieds voulu ralentir le temps et donc éloigner l'échéance. Lentement je remarque des bruits de pas qui se rapproche de moi, je n'avais encore croisé personne et j'en étais satisfait. Mon regard posé jusque là par terre dévie brusquement vers l'endroit d'où vienne les bruits. Devant moi un garçon aussi âgé que moi marche lentement. Le regard fixé sur ma personne ses yeux ne se détournent pas lorsqu'ils croisent les miens, au contraire son regard s'intensifie comme s'il m'analysait. Je ne peux que me prendre au jeu et le dévisager à mon tour. Il est beau, un jeune homme dont la beauté frappe, gifle. Le genre de garçon qui fait fureur au près des adolescentes. Un mec aux allures de dur à cuire, qui surement cache derrière ses yeux gris une tempête près à exploser à tout moment. Ce n'est que lorsque qu'il arrive juste à côté de moi pour me dépasser que notre contact se brise. C'est à ce moment là que je remarque que j'avais retenue ma respiration. Mes épaules se décrispent doucement alors que je reprends mon souffle.
Je me retourne furtivement, il marche tête levé, une main dans sa poche. Son air est si décontracté qu'il est parait faux. Ses cheveux d'un noir profond se fondent dans l'obscurité de la nuit avec facilité. Bientôt je ne le vois plus n'entendant que les bruits de ses pas réguliers qui s'éloignent.
Une fois rentré chez moi je me suis enfermé dans ma chambre et n'ayant rien à faire j'ai rangé toute mes affaires, accroché mes posters. La chambre qui m'est offerte n'est pas la mienne, pas encore. Il faut que je me l'approprie entièrement et je compte bien y consacré la nuit entière. Je veux me sentir en sécurité le plus vite possible. Je sais que je ne pourrais pas fermer l'œil de la nuit en raison de la journée d'école qui m'attend demain, l'angoisse bien trop présente en moi. J'ai peur. Peur que ça recommence. Peur de l'effet que ça aura sur moi. Peur des gens, des regards, des paroles, des poings.
Faites que demain soit le commencement de quelque chose de nouveau.
![](https://img.wattpad.com/cover/301254315-288-k484910.jpg)
VOUS LISEZ
No name (Levi x male reader)
Fanfiction(T/p) vient d'emménager dans une nouvelle ville avec sa mère. Il va très vite faire la rencontre de Levi et de ses deux amis Isabel et Farlan. Ainsi au cours de l'année les quatre adolescents vont très vite se rapprocher mais l'un deux est encore tr...