Chapitre 2 Désillusion

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        J'ai toujours cru que je finirais par m'en sortir. C'était faux et la désillusion a été douloureuse. Quand je suis rentrée à la Fac j'avais 16 ans. J'ai choisi l'université de Phoenix pour une raison bien précise : Je cherchais quelque chose et elle aurait pu s'y trouver. Résultat je me suis frottée aux mauvaises personnes. ( Ou aux bonnes, tout dépend de si vous choisissez de voir le verre à moitié pleins ou à moitié vide ) Au cours de ces trois ans, je suis devenue l'une de leur deux secondes.

Je me faufile sous le jet de la douche et quand l'eau brûlante parcourt mon corps je m'autorise enfin à expirer le souffle que je retiens depuis des semaines, des mois.

C'est fini Léo, tu es loin de tout ça . tu as réussi et aujourd'hui, tu prends un nouveau départ

Puis comme si mon propre cerveau était cruel envers moi-même, je baisse les yeux sur mes horribles cicatrices. L'une part du haut de mes côtes droites pour finalement atteindre ma hanche. L'autre commence à l'intérieur de ma cuisse gauche pour finir en son milieu.

J'ai escaladé un grillage, mais je me suis ouvert la cuisse et en retombant, je me suis empalée sur une barre en métal

Voilà c'est de ça que je parlais, c'est ce genre de marque qui montre à quel point la désillusion est violente. Si c'était seulement mon corps qui me faisait mal, tout irait bien mais vous l'aurez compris ma vie n'a jamais été un long fleuve tranquille. Même quand j'essaie d'oublier mon passé, il revient au galop dès l'instant où mon regard se pose sur ces foutues marques.

Ce ne sont pas tes cicatrices le problème

J'ai enfilé une robe noir qui est assez longue pour cacher ma cuisse mais qui dévoile mon dos. J'ai appliqué un rouge à lèvres couleur sang puis j'ai mis des talons parfaitement inconfortables. Si vous n'aimez pas ma tenue, mon maquillage ou même ma personnalité vous n'avez qu'à fermer les yeux parce que je m'empêcherais pas de vivre pour vous.

- T'es en retard, comment ça se fait que tu sois toujours à la bourre ? Demande Cameron quand j'ouvre la portière de la voiture

Parce que ma douche durera toujours un peu plus longtemps que la tienne histoire que j'ai enfin l'impression d'être propre.

- Qu'est-ce que j'y peux, j'aime me faire attendre !

- Attache toi la diva et sache que puisque que JE conduis JE choisis la musique. déclare t-il.

- Pitié non !

- pourquoi non ? Questionne innocemment Julia.

Je grimace instantanément quand les premières notes de All i want for Christma is you commencent à parcourir l'habitacle.

- I just want you for my own Ooooooh commence-t-il à chanter

- Mais mec, on est en septembre !

- Ne casses pas mon délire Julia, dit-il avant de se remettre à chanter comme une casserole

La route à était si longue que j'ai cru avoir été projetée au milieu de Santa Claus en plein mois de décembre. Nous avançons doucement au milieu d'étudiants déjà sous l'emprise de l'alcool alors qu'il est encore tôt. La lumière est horriblement tamisée au point que j'ai du mal à analyser la foule. Notre soirée de départ était mémorable enfin si on ne compte pas la partie ou je me suis réveillée avec un inconnu dans mon lit sans connaître son prénom, la fête avait été géniale.

J'ai toujours aimé danser sur la ligne fine des addictions, celle où si tu tombes tu ne te relèveras peut-être jamais. Alors ce soir, je danserais. Je danserais et je n'aurais plus peur car l'alcool a ce dangereux pouvoir d'éteindre le feu qui brûle en moi. Julia me plante un verre de gin dans les mains avant de regarder Cameron préférant se servir un verre d'eau car il conduit. Tout ce que j'espère c'est que mon carrosse et mon chauffeur ne se transformeront pas en citrouille et en rat quand les douze coups de minuit sonneront.

Enchanteresse { anciennement l'instant d'avant }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant