La journée des miracles

279 22 126
                                    

- LES FILLES !

Les concernées se retournèrent ; cela ne faisait même pas dix secondes qu'Aizawa-sensei avait annoncé la fin des cours de la matinée, que Minoru s'était déjà précipité devant la gente féminine.

- Qu'est ce que tu veux, Minoru ? demanda Momo, suspicieuse.
- Vous savez ce qui se passe, demain ? questionna le raisin, surexcité.

Devant leurs mines interrogatives, il annonça :

- C'est la Saint Valentin !

Les filles se regardèrent, étonnées. Pour une fois qu'il leur donnait une information intéressante ! Elles avaient complètement oublié cet évènement. Alors qu'elles s'apprêtaient à dire quelque chose, Tsuyu sortit de la salle d'un pas vif, bousculant le garçon au passage.

- T'aurais pas pu être un peu plus discret ? s'énerva Ochaco. Parler de Saint Valentin devant Tsuyu, sérieux !
- Bah quoi ?
- Pour ton information, Fumikage l'a quittée il y a deux semaines. Donc elle est pas super bien, là...
- Ah... Mais j'savais pas ! Et puis, on s'écarte du sujet, là ! On parlait de demain !

Ochaco regarda son amie s'éloigner avec tristesse. Cela lui brisait le cœur de la voir dans cet état.

- Et en quoi ça nous concerne ? demanda Toru.
- Tu connais pas la tradition ? s'étonna t-il.
- Mais de quelle tradition tu parles ?
- Eh bien, intervint Mina, la tradition, au Japon, c'est que chaque fille doit offrir une boîte de chocolats au garçon qu'elle aime.
- Sérieux ? J'étais pas au courant !
- Eh bah maintenant, tu l'es ! s'exclama Minoru. Vous êtes obligées d'en offrir, les filles ! C'est la tradition !

Et il s'éloigna en ricanant.

- On dirait qu'il a l'espoir d'en recevoir, constata Kyoka.
- Ça on sait que ça n'arrivera jamais, sourit Mina. Mais n'empêche, il a raison ! J'avais complétement zappé...

Elle se retourna vers ses amies, et les pointa du doigt l'une après l'autre.

- Je vous ai à l'oeil ! Chacune de vous, là, vous allez respecter la tradition !
- Mais j'ai aucune idée d'à qui les offrir... informa Momo.
- Rien à faire ! s'entêta la rose. Après les cours, vous venez avec moi, et on va toutes acheter une boîte !

Elles savaient bien qu'elles ne pouvaient contester une décision de leur amie si têtue, et que toute tentative d'y échapper était vaine. Alors elles soupirèrent d'un même souffle, et s'y résolurent.

- Vous avez de la chance d'être au Japon, vous savez !

Yuga avait déclamé ça à la cantine, s'étant pour une fois résolu à y manger. À sa table, Izuku, Tenya, Ochaco et Shoto le regardaient étrangement, se demandant ce qu'il voulait dire par là.

- Je m'adresse à vous, les garçons ! Vous avez de la chance d'être au Japon. En France, par exemple, toutes les filles s'attendent à recevoir quelque chose à la Saint-Valentin. Un restaurant, un bijou, un bouquet, il faut forcément marquer le coup ! Alors qu'au Japon, ce sont les filles qui s'en chargent. Vous n'avez rien à faire, à part espérer recevoir une boîte de chocolats.

Ils sourièrent. Il n'avait pas tort : au moins, ils n'avaient pas à se préoccuper de cela. Cependant, le sourire d'Izuku était tremblant. Il aurait aimé, comme tous les autres garçons de sa classe, passer sa journée du lendemain à espérer recevoir des chocolats. Mais malheureusement pour lui, la seule personne dont il aimerait en recevoir n'était pas concernée par la tradition.

- Enfin, bien sûr, toi ça ne t'arrange pas, Ochaco, finit-il.

L'interpellée sursauta à l'entente de son nom. Il est vrai, à cet instant, être japonaise ne l'arrangeait pas vraiment. Elle aurait bien voulu ignorer cette tradition, mais elle préférait largement affronter un Nomu que de se confronter à Mina quand elle avait une idée en tête. Elle soupira ; elle était forcée d'en acheter. Mais aura t-elle seulement la force de l'offrir ? Bien sûr, qu'elle avait quelqu'un en tête. Mais elle rougissait à la simple idée de lui faire part de ses sentiments.

La journée des miraclesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant