Atelier d'écriture d'après Conduire sa barque d'Ursula Le Guin

Exercice 7 - Les adieux

 Consigne : Ecrire un paragraphe (de 150 mots, ce que je n'ai pas réussi à respecter) d'un récit comprenant la répétition d'au moins un mot trois fois.

Aurélie observait la salle qui se remplissait dans un murmure feutré. Même si la majorité des gens étaient vêtus de noir, c'était de circonstance, elle ne voyait que les couleurs, partout, pr grappes, gerbes, couronnes, et elle sourit. Elle se revit, enfant, explorant sans jamais se lasser le jardin de sa grand-mère. Ces fleurs partout où plongeait abeilles et papillons qu'Aurélie pouvait observer des heures. Elle sentit contre sa joue le toucher doux des jupes dans lesquelles elle venait se blottir quand ses cousins lui faisaient des misères. Elle en avait toute une collection, toutes différentes et toutes semblables, des fleurs dansant toujours sur le tissu, dans lesquelles le regard se perdait pour mieux apaiser. Les fleurs sur le papier-peint, les fleurs sur la vaisselle un peu fatiguée par toute une vie de famille et qu'elle ne ressortait plus, sans doute, que pour les vacances, quand les petits étaient là, pour faire fête. Les fleurs séchées et artificielles disséminées sur les gros meubles en bois. Les fleurs dans les tableaux, les fleurs dans ses jolis yeux. Les fleurs comme des amies dans cette solitude de vieille dame. Dans la petite salle où tous ces gens se pressaient pourtant aujourd'hui pour lui dire au revoir, il y avait tant et tant de fleurs qu'on ne voyait plus tout ce noir, toute cette tristesse qui flottait dans l'air, et c'est exactement ce qu'il fallait pour de jolis adieux.