Chapitre 2

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Alejandro

Ce n'était pas la première fois qu'il voyait son père. Bien sûr il avait déjà vu cet alcoolo plusieurs fois à la télé ou sur les réseaux sociaux. Cela ne pouvait empêcher qu'à chaque fois qu'il le voyait, il se sentait couvert de honte. Comment se faisait-il que sa mère ait accepter de coucher avec cette chose pitoyable qui allait être son patron. Beurk ! Il l'écœurait à un tel point qu'il se demandait s'il allait être capable de travailler pour ce gros tas de merde drogué. En plus il le faisait attendre et c'était une chose que détestait Alejandro. Il se passa une main dans ses cheveux noirs pour masquer le doute qui le rongeait. Au fond, il se demandait si c'était le bon choix. Après tout, il pourrait aussi attendre que son connard de père se fasse descendre pendant la prochaine Purge mais cela ne serait pas assez amusant. En fait, il voulait confronter son père à la réalité. Lui faire comprendre qu'il était temps qu'il règle sa dette envers lui.

Pour faire passer le temps en attendant que le roi du film porno vienne le voir, il sortit une photo de sa poche. Celle-ci représentait une démone à la peau rose claire avec des cheveux blond. Sa mère. Elle lui avait offert sa photo avant de le laisser à l'orphelinat afin qu'il puisse garder un souvenir de sa mère. Celle-ci avait disparue peu de temps après l'avoir abandonné. Malgré tout, Alejandro comprenait son geste. Sa mère, qui avait été une chanteuse à succès pendant des années était suivie de près par les médias. Sa carrière aurait été gravement mise en danger si on avait pris qu'elle avait eu un fils en cachette et qui plus est avec un homme  qu'elle n'avait pas revu depuis des années. Alejandro n'avait pas beaucoup de souvenirs d'elle mais les seuls qu'ils conservaient précieusement étaient tous heureux et teinté d'amour. Il savait qu'elle l'avait aimé de tout son coeur que et si les circonstances avaient été plus avantageuse, elle l'aurait gardé avec lui. Comme elle pouvait lui manquer. Il entendit des bruits de pas dans le couloir et rangea précipitamment la photo.

-Salut Alejandro, lança Valentino en entrant dans la pièce, alors c'est toi le morveux qui va devenir mon nouveau chauffeur.

Alejandro avait son couteau qui le démangeait. C'était pire que tout ce qu'il croyait. Même sa façon de parler était exaspérante.

-Il parait que vous en cherchez un, répondit Alejandro en serrant les dents pour se retenir de lui dire ses quatre vérités, je pensais que ce serait une belle occasion pour moi de trouver du travail.

-Belle occasion hein, dit Valentino en le détaillant du regard, une occasion qui ne peut pas être aussi intéressante que toi.

Il lui adressa un sourire narquois qui donna envie de vomir à Alejandro.

-Dis- moi Jandro, tu permets que je t'appelle Jandro ? Je me demandais si tu avais une copine ? A moins que tu préfères les hommes ?

-Ni l'un ni l'autre, je suis quelqu'un de solitaire et je suis très bien seul.

-D'accord je vois, tu résistes hein ?

-La seule chose que je veux, c'est que vous me donniez un travail. Alors vous m'embaucher ou pas ?

Valentino réfléchit une seconde avant de répondre :

-Mais tout dépend de ce que tu veux comme travail gamin.

-Ce que je veux c'est juste conduire votre limousine, être payé pour ça et...rien...d'autre.

Il avait accentué sur chaque mots afin de bien faire passer le message au pervers de service qu'il ne pourrait pas le toucher.

-C'est dommage, fit Valentino, tu as un grand potentiel.

Sur ces mots, il attrapa le poignet d'Alejandro qui eut tout de suite une réaction. Il le repoussa si violemment que Valentino faillit perdre l'équilibre avec ses bottes à talons. Il finit par se rattraper juste à temps sur une table proche, non sans faire tomber quelque bouteille d'alcool.

-Ne me touchez pas ! tempêta Alejandro la main sur son couteau, prêt à s'en servir.

-Oh, calme-toi Jandro ! répondit Valentino avec les mains en l'air comme signe de son innocence.

Alejandro finit par se calmer et éloigna sa main de son arme.

-Tu ne voudrais pas tuer ton patron alors que je ne t'ai pas encore fait le coup « du retard de salaire », reprit Valentino comme si il calmait une bête enragée, tu sais je pense que j'ai compris là : il ne faut pas te toucher.

-Désolé, dit Alejandro à contrecœur, je crois que je me suis un peu emporté.

-C'est le moins qu'on puisse dire mais si ça peut te rassurer : je te prends !

-C'est vrai ?

-Parfaitement, j'aime beaucoup ton tempérament.

Alejandro n'aurait su exprimer sa joie.

-Dis- moi Jandro, demanda Valentino en commençant à fumer une cigarette, c'était quoi que tu allais sortir de ta poche tout à l'heure ?

-Un couteau, répondit Alejandro, j'en ai toujours un sur moi. Je ne sors jamais armé.

-Et ben, on peut dire que toi, on n'a pas intérêt à te contrarier.

-Oui je confirme, répondit Alejandro en lui jetant un regard lourd de sens.

Valentino sembla gêné par cet affront car il déclara :

-Bon, euh...il faut que j'aille travailler, la limousine est dans la cour et les clés sont sur le contact, alors tu viens me chercher ce soir à 18h 30 pour commencer ton service. Je te dirais ensuite où nous irons alors ne sois pas en retard ok ?

-Ne vous inquiétez pas, j'y serais, répondit Alejandro avec un sourire sadique qui révéla ses dents roses.

Valentino s'empressa alors de quitter la pièce laissant Alejandro seul. Cette fois, Alejandro allait enfin pouvoir se venger. Oui, ce soir, son plan commencera. 

Quand le passé refuse de passer !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant