La Légende d'Élizia et Lëon

22 1 0
                                    

Partie 1 : L'Ermite de la Colline Éternelle

Élizia était une jeune Aëlide au pelage châtain et avec des yeux et des cheveux couleurs charbon. Elle était gérante de la Taverne DuBoutDuMonde et malgré son jeune âge elle était autoritaire et savait maîtriser les pulsions animales des Aëlides mal élevés. Élizia était tout de même très distinguée. Elle aimait se faire belle et savait être délicate. De nature empathique, elle adorait écouter les voyageurs lui raconter leurs histoires et pouvait débattre de tous les sujets jusqu'au lever du soleil.

Pour l'aider dans sa petite affaire, elle avait engagé un jeune Aëlide comme cuisinier, Lëon, il était grand, gringalet et particulièrement timide. Il avait des yeux aussi bleus qu'un ciel d'été, et ses cheveux châtains, à l'inverse d'Élizia, était plus clair que son pelage. Lëon avait la fâcheuse habitude de ne jamais prendre soin de lui. Son pelage était hirsute et ses cheveux se coiffaient à l'image de ses nuits. Il s'habillait toujours avec un col roulé sombre à manche longue, un tablier blanc de cuisine et des grands gants blancs qui lui arrivait après les coudes. On raconte qu'il gardait tout cet attirail que ce soit pour dormir, pour travailler, pour faire du sport, qu'il pleuve ou qu'il neige.

Une nuit, alors qu'Élizia balayait l'auberge suite à une soirée bien arrosé où étonnement aucune chaise n'avait été cassée, un Aëlide ensanglanté passa la porte d'entrée et s'effondra au sol après avoir murmuré dans un dernier souffle « il arrive ». Élizia se précipita vers l'inconnu en appelant Lëon. On voyait dans son regard qu'elle était agacée de voir tout ce sang qui salissait son entrée, mais elle ne partagea pas ce problème et essaya de se concentrer sur le visiteur.

Lëon entra dans la pièce puis ressorti instantanément. Il savait quoi faire. Il retourna dans sa cuisine chercher un remède de sa création, des bandages ainsi qu'un saut d'eau tiède et deux torchons propres. Il alla s'assoir en face d'Élizia, au côté de l'inconnu. Le duo avait l'habitude de s'occuper des comas éthyliques, ils savaient comment gérer une situation similaire sans communiquer autrement qu'avec les yeux. Élizia mit un coussin sous la tête de l'inconnu et commença à nettoyer les plais avec un des torchons propres, pendant que Lëon plaça l'autre torchon tiède sur le front du visiteur et lui fit boire le remède. Puis ensemble, ils se rejoignaient pour panser les plaies.

Élizia aimait beaucoup Lëon car même s'il était très timide et introverti, quand il faisait quelque chose il se donnait à fond, et elle le trouvait mignon quand il était concentré.

Le visiteur se réveilla en crachant un peu de sang et de remède. Il se moucha dans le torchon qu'il replaça sur son front juste après. Il reprit hasardeusement son souffle puis bafouilla « Gropik... Retour... Détruit... ». Lëon, redevint timide, s'effaça et laissa la place à Élizia. Cette dernière, beaucoup plus patiente avec les Aëlides, rassura l'inconnu avant de l'inviter à expliquer calmement ce qui c'était passé. Après deux bonnes minutes et un verre d'eau cul sec qu'était partie chercher Lëon, l'inconnu dit :

- Le Gropik est énervé. Un groupe de chasseurs a voulu obtenir un trophée de chasse mais ils ont fini embrochés. L'un d'entre eux est encore empalé sur le Gropik.

- Ils ont eu ce qu'ils méritaient, marmonna Lëon.

Personne ne releva et l'inconnu continua :

- Vous devez aller chercher l'Ermite en haut de la Colline Éternelle, c'est le seul qui peut tuer ce monstre.

Lëon roula des yeux, agacé. Il ne tenait pas haut en estime les Aëlides, Lëon est un amoureux de la nature. Il préfèrerait être avec ce terrifiant Gropik plutôt que de soigner un abruti d'Aëlide. Élizia accepta sans trop réfléchir et demanda à Lëon de garder l'auberge le temps qu'elle fasse l'aller-retour. Il la regarda un long moment en silence. Il était tellement gêné de prendre la parole qu'il se mit à rougir. Élizia le trouvant beaucoup trop mignon, oublia un instant qu'elle devait aller chercher l'Ermite. Lëon serra les poings, puis se mit à parler à une vitesse hallucinante un drôle de charabia que l'on peut résumer par « tu es la seule Aëlide que j'apprécie je ne veux pas me séparer de toi pour m'occuper d'ivrognes ».

Contes et Légendes AëlidesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant