3. Le rêve

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L'homme qui était entré dans la clairière se tenait dans la lumière céleste, tel un dieu sortant d'une forêt sacrée. Le torse nu sous une chemise à carreaux ouverte, il était grand et élancé. Il avait des epaules larges aux muscles saillants. Ses cheveux sombres étaient coupés courts et il affichait une barbe de trois jours.

— Avez-vous besoin d'aide ? demanda-t-il doucement.

Je secouais la tête en signe de dénégation compétemment hypnotisée. Il m'observa. Je suivis son regard jusqu'à ma poitrine, exposée par mon dos-nu devenu transparent. Je n'étais même pas gênée. Il s'avança vers moi, magnifique, aussi irréel que ce lieu. Incrédule, je le vis entrer dans l'eau et tendre sa main vers moi. Ma respiration s'accéléra lorsqu'il effleura ma peau, écartant mes cheveux qui tombaient en une cascade glacée sur mes épaules.

— Alors qui êtes-vous ensorcelante inconnue ? demanda-t-il d'une voix chaude. Une nymphe ? Un esprit des lacs ? Une fée qui aurait pris forme humaine... commença-t-il tandis que ses yeux se perdaient sur mon corps puis il prit ma main et la porta à ses lèvres. Pour me tenter ?

Il déposa un baiser si doux sur mes doigts que j'en eus le souffle coupé. Il avait un charme tel que le moindre de ses mouvements me faisait fondre comme neige au soleil. J'étais incapable de bouger, de parler, prise au piège par l'envoûtement silencieux lancé par son regard posé sur moi.

Il se demandait si j'étais un être féerique, moi ? La question était plutôt qui était-il ? Une telle perfection ne saurait exister dans le monde des mortels.

Comme je ne répondais pas il retourna ma main et l'embrassa à nouveau, me faisant frissonner, mais pas de froid cette fois.

— Méfiez-vous, fée ou humaine, je ne saurais résister longtemps à votre charme, m'avertit-il avant de lâcher ma main. Et ce ne serais pas correct.

Sur ces mots, il recula d'un pas. Dégrisée par la fin de notre contact physique, je repris un peu mes esprits. Je ne savais pas qui était cet homme, si excitant soit-il, il pouvait être un malade... Mais si vite cette pensée m'avait-elle traversée qu'elle me quitta.

Il était tellement différent. Je n'étais pas une gêne pour lui, une ratée. Il me regardait avec tant de passion. Jamais will ne m'avait regardé de cette façon, ou pas depuis très, très longtemps.

Je ne voulais pas qu'il parte. Ne plus le toucher m'était difficile, le voir s'éloigner était pire encore, insupportable, impensable. Je désirais le garder près de moi, qu'il me voit.

— Admettons que je sois une nymphe, dis-je alors qu'il avait fini par me tourner le dos, que seriez-vous ?

Cela avait marché, il me regardait et je pouvais me perdre dans sa contemplation tout à loisir.

— Hum... fit-il en réfléchissant. À votre avis ?

— Un dieu, répondis-je sans une hésitation, un dieu des bois et des forêts.

— Un dieu, répéta-t-il avec un pas dans ma direction, nous serions tous deux des êtres surnaturels. Mais vous me surestimez charmante nymphe, je ne suis que l'humble mortel pris au piège de votre irréelle beauté.

Une étincelle brilla dans ses yeux, une barrière venait de tomber, il me saisit délicatement par les bras et m'attira à lui. Il planta ses yeux dans les miens, fiévreux, avides, mais il luttait pour garder son contrôle. Moi, je l'avais perdu, mon cœur battait la chamade, j'étais sa prisonnière.

Un nuage passa devant la pleine lune me cachant son visage et j'eus peur qu'il disparaisse tel un songe, mais son étreinte se resserra sur mes bras, plus réelle que jamais. Dans le noir, ses lèvres vinrent se presser contre les miennes. Ses bras se refermèrent sur moi, je m'y abandonnai.

Le goût du péchéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant