Quand Elya, une jeune femme morte de l'intérieur apprend qu'elle a été échangée à la naissance, elle se remet en question, elle ne sait plus qui elle est. Toute sa vie est remise en cause.
Mais c'est sans compter sur Kylian, footballeur, jeune riche...
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𝐄𝐥𝐲𝐚 𝐌𝐨𝐫𝐞𝐭𝐭𝐢. 𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬. 𝐌𝐚𝐫𝐝𝐢 𝟎𝟏 𝐣𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟎.
Je pourrais te dire que je suis désolée pour ce que tu t'apprêtes à lire, et à vivre. Que je suis vraiment sincèrement désolée pour ce que je vais te faire subir, à toi, et à notre fils. Mais je ne le suis pas. Je ne suis pas désolé pour ce que je m'apprête à faire.
Bordel Kylian, tu te rends compte de ce que tu fais subir à ta propre fille ?
Moi je ne peux pas continuer ainsi, dès que je te vois agir de la sorte avec elle, mon dégoût pour ta personne augmente un peu plus. Ce n'est pas sa faute si elle est née avec une malformation. Si toi tu le vie mal, imagine elle ! Imagine-la à l'école quand elle verra tous les autres enfants normaux et qu'elle aura une jambe trop courte. Si elle a toujours cette jambe d'ici là. A mais ça, tu ne le sais pas. Tu n'es pas venu à son rendez-vous médical. Il se peut qu'on l'ampute pour lui faciliter la vie.
Merde à la fin. Vois le verre à moitié plein au lieu de le voir à moitié vide. On aurait pu la perdre ce jour-là, elle aurait pu mourir. Mais elle est toujours là, alors remercie Dieu.
Je ne sais vraiment pas comment toi tu fais. Comment t'arrives à autant la dénigrer. Cet enfant est aussi à toi, elle porte ton nom de famille. Comment tu peux encore vivre normalement quand tu as du mal à regarder ta fille. Comment tu arrives à te regarder dans un miroir juste après m'avoir dit que tu ne l'aimais pas. Que tu ne voulais pas d'elle ? Hein, comment tu fais, Kylian ? J'aimerais vraiment savoir.
Comment tu peux réussir à t'occuper de son jumeau, qui est sa parfaite photocopie, sans éprouvait une once de compassion pour elle, une once d'amour ? Depuis que tu sais qu'elle est handicapé, parce que oui c'est le terme, c'est une enfant à mobilité réduite, et elle le sera toute sa vie, tu es devenu imbuvable.
Si toi tu y arrives parfaitement, moi je ne peux pas. Si toi tu arrives à faire comme si tout était normal. Comme si toi tu agissais normalement. Moi je n'arrive pas à me faire à l'idée que ma fille grandira avec un père qui a honte de elle.
Et ça ne peut pas continuer. Je préfère que cet enfant vive sans père, qu'avec un père qui ne veut pas d'elle. Et si pour ça, je dois me faire à l'idée, que dans l'histoire je perd mon fils, c'est pas grave. Je sais qu'avec lui tu es un bon père. Je sais que tu lui trouveras une meilleure maman. Je sais que tu arriveras à refaire ta vie, ce ne sont pas les prétendantes qui manquent. Je sais que tu en es capable.
Je ne doute pas non plus que tu sauras lui donner une belle vie, que tu sauras t'en occuper et que tu y arriveras avec brio. Mais moi je veux le bien de ma petite princesse avant tout. Et si il est loin de toi, je n'hésiterais pas à partir.
A la base je n'en voulais pas de cet enfant, de ces enfants. Mais pour toi je n'ai pas avorté. Je me suis attaché, j'ai apprécié cette grossesse. J'ai été la plus heureuse des femmes à tes côtés. Tu as su me donner ce que personne n'a jamais su faire. Tu m'as aidé à guérir, à me débarrasser de mes vieux démons. Et je t'en remercie. J'étais heureuse à l'idée d'avoir deux enfants à chérir. J'étais heureuse d'avoir un fils. Mais surtout une fille, j'ai toujours voulu avoir une fille. Je ne peux pas l'abandonner comme tu me l'as suggéré hier.
Hier était la goutte de trop. Hier, comme avant-hier et vendredi et tous les autres jours depuis leur naissance.
Alors désolée pour ce qu'il va suivre. Mais je ne peux faire autrement. Je ne peux plus vivre avec un monstre. Car oui, tu es devenu un monstre. Je sors de vos vies. Je sors de ta vie et de celle de Anas. Et par conséquent, Estrela sortira de la tienne. Pour de bon. Pour toujours. C'est bien ce que tu voulais non ?
Au moment où tu liras cette lettre, j'aurais sans doute déjà quitté le pays. N'essaie pas de me chercher. N'essaie pas non plus de m'appeler, j'ai laissé ma puce chez toi. J'ai désactivé mes comptes sur les réseaux sociaux. C'est comme si je n'avais jamais existé, du moins, comme si je n'existait plus. Parce que c'est le cas, je n'existe plus pour toi. Anas me comprendra plus tard.
Avant que tu paniques, je l'ai laissé chez Carol et Marqui. Tu es censé aller le chercher à 18h.
Adieu Kylian. Je t'aimais sincèrement. Dommage que tu ais tout gâché. J'étais prête à tout pour toi, y compris t'épouser et tout lâché pour venir à Madrid, pour que tu puisses accomplir ton rêve de gosse.
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