Une page, un univers.

Le repaire du dieu

Si je devais choisir  la difficulté la plus importante à surmonter dans l'écriture, c'est de s'y mettre, de trouver et de garder cette habitude d'écrire.
J'avais trouvé une boite à outils lors d'un voyage qui est parfaite pour se donner une idée et s'entraîner. Je l'ai utilisé à quelques reprises et ce texte fait partie de ceux qui en sont sortis. Je devais simplement associer un personnage avec un but, un obstacle et une manière de réussir.

Quand je relis aujourd'hui ce que j'ai écrit grâce à cet outil, je trouve quelque chose de similaire à chacun de ces textes, qui ne ressemble pas à des productions plus longues ou pour lesquelles j'avais un objectif plus précis en tête au moment de les écrire.
Mais je voulais varier un peu pour les premières œuvres de ce recueil, alors je vous offre un peu de calme avant le chaos que je vous réserve ensuite.

***

Dans une ville pleine de gratte-ciels, la meilleure vue est simple à trouver : au dernier étage du plus grand des bâtiments.

Dans cette ville, seuls les plus grands ont le droit à cette vue. Et les plus grands sont, comme à l'ancienne, la crème des sportifs de la ville.

La victoire dans une compétition était récompensée par une nuit à l'Olympe, un hôtel qui surplombait tous les autres bâtiments pour offrir une vue incomparable, digne des êtres exceptionnels qui venaient y loger.

Frank, artiste de son état, en a assez de peindre des rues bondées, pleines de voitures et sans même un coin de ciel bleu. Il souhaite voir le ciel de sa ville et l'immortaliser.

Pour cela, une seule solution : dormir à l'Olympe.

Pour cela, une seule solution : gagner une compétition sportive.

Pour cela, une seule solution : l'entraînement.

Pour cela, un seul trajet : le complexe sportif.

Pour cela, pendant le trajet, passer devant le Starbuck.

Et comme seule commande possible, un double cappuccino-chantilly aromatisé spéculoos avec son muffin à la myrtille.

Attends... DOUBLE cappuccino-chantilly aromatisé spéculoos avec SON muffin à la myrtille ?

C'est pas diet, ça colle pas à ton régime, c'est pas bon, surtout avant un entraînement de deux heures, reprends toi Frank !

Comment ça, t'as le temps que pour une heure ? À moins d'y passer aussi au retour t'as la marge...

T'as pensé à faire sumo ?

Il est si bon que ça ce cappuccino ? J'ai bien envie de vérifier et nous ne pourrons juger qu'une fois sur place...

Ah ? OOOh... Oui, un vrai régal, un vrai délice, il a l'air succulent...Ça s'appelle comment déjà ?

Oui, « Ça », avec un grand Ç. Il est divin, parfait, doux, musclé, on ne voit que lui quand on entre, il en est éblouissant.

Mais... Frank ! T'as vu comment il te regarde ? Vas-y, fonce, t'as une touche.

Deux ans plus tard, Frank peindra son chef-d'œuvre. Un nu, intitulé« Mon Dieu », d'un certain serveur, seulement vêtu d'une alliance.