Moi, Ophélie Aurélia Roy, fille d'Éthienne et Victoire Roy, je suis une fille tout bonnement extraordinaire! Enfin, c'est ce que mes parents veulent me faire croire. En vérité, j'ai tout d'une fille banale; j'ai un physique ordinaire. Quand je dis que j'ai un puisque ordinaire, je veux dire que j'ai les yeux bruns avec des cheveux de la même couleur. Je suis ni petite ni grande, ni maigre, ni obèse, ni belle, ni laide. En plus de cela, je n'ai rien d'extraverti, j'ai horreur des bals et des fêtes, je préfère rester seul avec un bon roman ou bien discuter tranquillement avec une ou deux personnes. Je ne vais guère vers les autres et je déteste parler de mode ou de prétendants. En fait, je suis plutôt l'antonyme de ce que les hommes de la haute société cherchent à notre époque. Cependant, ces détails ne m'ont malheureusement pas épargné des soupirants. Fort heureusement, ils ne sont que deux; Odon et Cédric.
Odon vient d'une famille très fortunée. Il est toujours vêtu des vêtements de la dernière mode. Il est arrogant et ne cesse de se vanter. Je l'ai entendu parler à mon père et lui dire que les femmes ne sont bonnes qu'à porter les enfants. Je ne suis pas certaine d'avoir complètement compris le sens de ces mots, mais j'ai au moins compris que ce qu'il disait était odieux! Et mon père, qui j'en suis sûre, a compris la signification de ces paroles, veut tout de même me marier avec cet écervelé (pardonnez cette impertinence). Il me dégoûte, je ne peux supporter sa présence.
Cédric, lui, quoi que moins fortuné, est beaucoup plus agréable. Avec lui, je suis Ophélie Roy et non pas juste une femme à marier. Il est plutôt sympathique, mais il est comment dire, un peu trop empathique. C'est limite il voit un rat mort et il se met à pleurer. Et Dieu seul sait combien il y en a beaucoup à Paris. Je sais ce que vous allez dire et vous avez raison, c'est plutôt rare un homme aussi émotif, mais ce n'est visiblement pas impossible puisqu'il en est la preuve vivante. Mais bon, je lui pardonne ces défauts parce qu'il a des nombreuse qualités. Il est attentionné, souriant, beau de surcroît et plutôt intelligent. Seulement, personne ne veut comprendre que je le vois juste comme un ami.
J'aimerais juste pourvoir rester comme je suis, une femme ayant encore un tant sois peu de liberté. Malheureusement, ce n'est pas comme ça que fonctionne notre société, une demoiselle doit se marier, elle ne peut rester seule. Mais Dieu seul sait combien je n'aime pas comment notre vie est faite! Cependant, comme à chaque fois, nous, les femmes, devons nous plier à leur volonté. Seulement, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour retarder le moment où je devrais me fiancer, mais je sens que mes parents s'impatientent. Alors, je profite au maximum de ces derniers moments de liberté. En vérité, « liberté » est un bien grand mot pour décrire ma situation. Je me sens comme enchaînée par les principes de la noblesse. La clef de la liberté est juste devant moi, je tends le bras, mais je ne peux atteindre la clef de ma libération. Bien sûr, tout cela n'est que métaphore, mais je ne peux m'empêcher de laisser libre court à mon imagination.
Bien souvent, je me sens comme si je n'étais pas à ma place ici et m'évader dans de longs songes m'aide à me sentir mieux. Dans ma tête, tout est possible et je trouve cela rassurant. Il n'y a aucune limite ni règle et j'aimerais tellement que ce soit aussi le cas dans ma vie.
Tout d'un coup, mes longues réflexions furent interrompues par la voix de ma mère.
- Ophélie, viens ici. Nous devons discuter.
- J'arrive, attendez un instant.
Je descends l'escalier en colimaçon et me dirige vers le salon de thé, où je trouve ma mère, comme à chaque fois qu'elle veut me parler. Seulement, cette fois, mon père se trouve aussi dans la pièce. Ce n'est pas de bon augure. Décidant de casser ce silence pesant, je prends la parole.
- Que vouliez-vous me dire?
- Avec ton père, nous croyons qu'il est temps pour toi de te choisir un époux. Nous t'avons laisser amplement de temps et c'est le moment pour toi de décider avec qui tu passeras ta vie. Cela sera bénéfique pour toute la famille. De plus, tu as maintenant vingt ans, tu ne voudrais tout de même pas devenir vieille fille, non? En fait, c'est non-négociable. Nous avons longtemps cédé à tes caprices, mais c'est maintenant révolu.
- Tu es déjà chanceuse que moi et ta mère te laissions le choix de ton époux.
- Je vous en suis fortement reconnaissante. Je me plierai à votre désir. Si vous voulez bien m'excuser.
Suite à cette discussion, je monte dans ma chambre pour aller réfléchir à tout cela. Je pensais qu'il me restait plus de temps avant mes fiançailles, mais je m'étais visiblement trompée. Je n'ai plus qu'une seule question en tête : « Qu'est-ce que l'avenir me réserve encore? »
Salut! Ça fait longtemps que je n'ai pas écrit cette histoire (enfin sur Wattpad) et je viens avec la suite. À la base, c'était supposé être juste un OS, mais suite à des demandes, j'ai écrit la suite. En fait, c'était pour un concours d'écriture québécois auquel je participe, mais je me suis dit « Pourquoi privez les gens de mon histoire » et la voici. J'espère que vous avez apprécié. Tous les commentaires sont permis (même les commentaires constructifs) s'ils sont respectueux. De retour bientôt avec la suite!
Salut!
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Lorsqu'il suffit d'un mot
Short StoryL'histoire se passe au XVIIIe siècle dans une famille de l'aristocratie. Les parents d'Ophélie veulent à tout prix la marier, mais ne sont pas d'accord avec qui le faire. Le choix revient alors à Ophélie, qui n'en aime aucun des deux. Décidera-t-ell...