Sauvage

Chapitre 2 - Forêt de Werewolf

Téa ne s'y attendait pas.

-Des loups ? Mais je pensais qu'ils vivaient dans la forêt !

-C'est vrai. Je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle ils se sont rapprochés. 

-Comment sais-tu qu'ils se sont rapprochés ?

-Je n'en sais rien, mais avant, on entendait pas leurs cris. Alors, c'est ce qui me semble le plus probable, vu qu'on les a entendus cette nuit.

-Mouais... C'est possible...

-Sinon, que penses-tu que ça pourrait être ? Si mon idée ne te convient pas.

-Je ne sais pas, avoua Téa. Le seul moyen de le savoir est d'y aller, ajouta-t-elle, les yeux brillants.

Violette frissonna.

-Tu ne peux pas y aller comme ça ! Il y a des prédateurs, dans la forêt ! Et les loups, qui sont faits pour vivre dans la forêt, ont visiblement dû la fuir ! Alors, je ne sais pas ce qui se passe, mais tu n'iras pas !

La porte de la maison s'ouvrit et la mère de Téa en sortit.

-Téa, entre, lui dit-elle. Le repas va bientôt être prêt.

Violette salua son amie avant de retourner chez elle. Téa voyait cependant qu'elle était un peu inquiète. Mais que cela plaise ou non à Violette, Téa irai.

Le lendemain matin, Téa se réveilla plus tôt que d'habitude. Il était 6 heures et quelques. Elle avait deux heures pour découvrir ce qui se passait avant que les cours commencent. Elle s'habilla, se prépara, puis, discrètement, elle descendit l'escalier et marcha sur la pointe des pieds jusqu'à la cuisine. Elle mangea une tartine faite vite fait, et sortit de la maison. La jeune fille, énergisée et impatiente, sortit dans la rue. Puis elle se rappela de quelque chose assez important : Elle ne savait pas comment se rendre dans la forêt. Tout ce qu'elle savait, c'était que c'était assez loin. Elle fut soudain frappée par quelque chose : Elle ne pourrait jamais arriver là bas en deux heures seulement !

"Bon, tant pis pour les cours, se dit-elle. C'est moins important."

Téa sortit son téléphone de sa poche et rechercha "Forêt de Werewolf". Elle alla sur google map, et trouva comment s'y rendre. Cela lui prendrait environs une heure et demi, sans faire de pause. Téa ne se démonta pas et se mit en route. 

Environs une heure plus tard, elle n'eut plus de batterie et dût continuer à l'instinct. Mais elle avait regardé suffisamment longtemps la petite carte sur son portable pour se souvenir à peu près d'où c'était.

Elle n'était déjà plus dans la ville; cela faisait un bout de temps qu'elle l'avait quittée. Elle traversait à présent des plaines et des landes où le vent soufflait très fort. Les arbres s'y faisaient rares, ce qui la faisait parfois douter de se diriger vers la forêt.

Elle s'arrêta un instant pour reprendre son souffle. Puis, elle pensa aux conséquences de ce qu'elle allait faire : Ses parents, sûrement inquiets, pourraient risquer de faire n'importe quoi, du genre appeler la police. N'ayant rien prévu d'autre que son téléphone comme objet, elle risquait de mourir de soif ou de faim. Cette idée la fit frissonner. Si ça faisait presque une heure qu'elle était partie, elle pouvait peut-être encore revenir... Sauf que non, ce n'est pas ce qu'elle fit. Elle se leva, et continua sa route, déterminée. Elle trouverait des solutions a ces problèmes quand ils se présenteront.

Téa était épuisée, et n'était même plus sûre de se diriger dans la bonne direction quand les arbres se firent plus nombreux, et la végétation plus dense. Cela faisait bien plus de deux heures qu'elle était partie, car, sans sa carte, elle avait dû faire des tonnes de détours. Elle s'assit par terre puis s'allongea, à bout de forces. Le Soleil était très bas dans le ciel. Téa resta un moment comme ça, allongée sur l'herbe, à observer le ciel. Elle pouvait entendre des oiseaux et le cours d'un ruisseau qui coulait surement non loin de là. Quand elle jugea le moment bon, elle se remit debout et commença à explorer l'endroit. Elle devait trouver ce qui n'allait pas. Ou ce qui allait. Ou juste vivre une aventure. Soudain, elle ne sut plus vraiment pourquoi elle était là. Elle se dit qu'elle aurait dû rester chez elle, sans faire ce voyage. Et tout ça pour quoi ? Pour des loups qui crient ? Sérieusement ?

Alors qu'elle continuait d'avancer en réfléchissant, elle s'arrêta net. 

Devant elle, dans une vaste clairière, se trouvait un grand rassemblement de bêtes grises ou noires. L'une d'entre elles, noire, plus grande que les autres se dressa sur un grand rocher qui surplombait la clairière et poussa un cri. Pas un simple cri. Ce cri, puissant et net, transperça les oreilles de Téa tel un éclair. Celle ci fut si surprise qu'elle tomba en arrière. Un des animaux s'approcha d'un pas souple vers elle en l'entendant. Au début, il ne bougea, la fixant de ses yeux ambrés. Téa ne dit pas un mot, tétanisée, elle ne pourrait plus bouger tant que la créature restait devant elle.

Mais au moins, elle les avait trouvés.

Et elle avait l'un d'entre eux face à elle.

Les loups de la Forêt de Werewolf.