Navillera / 나빌레라

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Pays: Corée du Sud

Episode: 12

Plateforme: Netflix


Synopsis: Sim Deok Cheol est un homme âgé de 70 ans qui tient beaucoup à sa famille et pour laquelle il s'est toujours soucié, parfois même au détriment de son bonheur. Après avoir passé sa vie à prendre soin de son entourage et avoir laissé de côté ses ambitions, il rencontre Lee Chae Rok et prend la décision d'accomplir son rêve d'enfant : être danseur de ballet.

Lee Chae Rok est un jeune homme talentueux qui pratique la danse classique depuis peu mais qui connait, au moment de leur rencontre, une phase d'hésitation dans sa profession et dans sa vie privée.

Par le biais de certains événements, Chae Rok va devenir le professeur de ballet de Deok Cheol, et ils vont ainsi commencer à se soutenir mutuellement dans les différentes épreuves de la vie.


Avis: Navillera cherche à transmettre plusieurs messages.

Tout d'abord, et c'est le plus évident, il met en scène un duo de personnages rare, celui du septuagénaire Sim Deok Chul (Park In Hwan) et du jeune orphelin prodige, Lee Chae Rok (Song Kang). Rien n'était supposé les lier, mais leur passion et leur détresse communes font naître entre eux un lien de confiance, un lien de manager et de son artiste, d'élève et de son professeur, de grand-père et de son petit-fils, d'amis.

C'est tout bonnement merveilleux de voir leur relation s'établir et se consolider, par-delà l'écart générationnel et la différence significative de quotidien. Les deux personnages brouillent les pistes dans les places que l'un et l'autre occupent dans la relation, car ils incarnent à la fois un soutien émotionnel et un modèle d'admiration l'un pour l'autre, ce qui offre une palette infinie de nuances à leur lien.

J'ai apprécié le soin évident apporté aux scènes de danse, dont le drama n'est pas avare. Même s'il est visible que des doubleurs ont été utilisés pour les chorégraphies, les deux acteurs principaux ont tout de même fait l'effort d'être crédibles dans leur costume.

J'ai aimé le regard du drama sur la danse, qui permet de s'accomplir et de casser les codes sociaux. Toute l'intrigue s'articule autour d'un vieil homme qui veut se mettre à danser à 70 ans, et un jeune homme qui s'est reconverti du foot vers la danse. Ce sont deux parcours qui brisent les codes, et ce n'est pas pour rien.

En effet, Navillera a également à cœur de mettre en scène une masculinité nouvelle, qui s'affranchit des clichés de genre.

Lee Chae Rok jouait au foot avant de se reconvertir dans la danse. Je pense personnellement que le choix du foot comme sport n'a pas été fait au hasard : c'est une discipline typiquement masculine, et la représentation qui en est faite dans la série dénonce d'ailleurs subtilement le machisme qui règne entre les footballeurs (notamment par la délinquance de Yang Ho Beom et le parcours de Lee Mu Yeong). Au temps présent de la narration, Lee Chae Rok paraît assumer sa passion pour la danse ; mais, très vite, le drama montre qu'il se fige dès que cette thématique doit être abordée face à des gens de son ancienne vie.

Sim Chae Rok, de son côté, se retrouve à commencer la danse à 70 ans parce que toute sa vie durant, il a intégré le refus de son père face à son souhait d'en faire étant petit. Il a suffi d'une interdiction dans l'enfance pour que, pour le restant de sa vie, il ait honte de vouloir danser. Lorsqu'il arrive à se lancer malgré tout, il doit cacher sa passion pour la danse à toute sa famille, et à raison.

Ces deux hommes font face à la pression sociale des clichés de genre. Et pourtant, lorsqu'ils dansent, ils sont beaux, ils sont nobles. L'une des premières scènes du drama est d'ailleurs celle de Sim Deok Chul qui, par hasard, voit Lee Chae Rok danser : il est saisi par tant de beauté et nous, spectateurs, ne pouvons que partager son émerveillement face à cette apparition.

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