Asian drama

Move to heaven / 무브 투 헤븐: 나는 유품정리사입니다

Pays: Corée du Sud

Episode: 10

Plateforme: Netflix

Synopsis: Geu Ru est un jeune homme atteint du syndrome d'Asperger. Il travaille pour l'entreprise de son père, Move To Heaven : leur travail consiste à ranger les objets laissés par les personnes décédées. À la mort de son père, Geu Ru fait la rencontre de son oncle Sang Gu, un homme froid qu'il n'avait encore jamais vu. Ancien artiste martial qui a combattu dans des matchs underground, il est allé en prison à cause de ce qui s'est passé lors de son dernier combat. Sang Gu devient désormais le gardien légal de son neveu. Tous deux en deuil, ils vont évoquer ensemble leurs souvenirs du disparu, partager leurs émotions, et comprendre encore davantage le sens des notions de la vie, de la mort et de l'esprit de famille. Ensemble ils vont diriger Move To Heaven.

Avis: Move to Heaven s'inscrit dans la liste déjà longue des kdramas qui nous parlent de thématiques et de métiers peu connus. Ici, l'histoire nous emmène dans le quotidien de Han Geu Ru (Tang Jun Sang), nettoyeur post-traumatique dans les lieux de vie de personnes décédées.

Évidemment, un tel métier ne pouvait qu'introduire une réflexion sur la mort. La série aborde le sujet à travers la chambre des gens, qui en dit finalement très long sur le locataire et est porteur de beaucoup de vie. À la manière d'un rituel, les nettoyeurs post-traumatiques excavent des couches d'existence dans la chambre des disparus et cherchent à retracer leur parcours à travers ce qu'ils ont laissé derrière eux. D'une manière générale, les morts sont encore très présents dans ce drama, qui nous montre que leur vie continue dans la mémoire de ceux qui restent.

D'un point de vue scénaristique, j'ai beaucoup aimé le fait de voir Han Geu Ru et Jo Sang Gu (Lee Je Hoon) remplir la grande boîte jaune à chaque épisode, avec respect et curiosité.

La manière dont est traitée la mort dans Move to Heaven est d'autant plus intéressante que la vie des défunts est principalement présentée à travers les yeux de Han Geu Ru, qui a la particularité d'être Asperger. Pour le spectateur, il ouvre une nouvelle possibilité de voir les choses et son sens de l'observation permet de percer les mystères des personnes disparues.

Au-delà de son travail en tant que nettoyeur, Han Geu Ru est un protagoniste très attachant. À l'inverse de son oncle, il a tout du héros dévoué, qui cherche à rendre leurs souvenirs et leur honneur aux personnes défuntes et leurs proches. C'est un personnage rempli de valeurs, qui nous est avant tout présenté à travers le prisme de sa merveilleuse relation avec son père.

La famille est la troisième thématique centrale dans ce drama. Toute l'histoire tourne autour de la manière dont nos protagonistes, Han Geu Ru et Jo Sang Gu, vont réussir à établir une relation oncle-filleul malgré tout ce qui les sépare.

Dans Move to Heaven, la famille est à la fois la source des plus grandes souffrances et des plus miraculeuses guérisons. Et au final, les membres de notre famille sont avant tout ceux que l'on se choisit.

Enfin, Move to Heaven se fait le porte-parole de nombreuses thématiques sociétales, abordées en pointillés. Est-ce encore la peine de le mentionner, au risque de les faire moi-même passer pour des sujets exceptionnels ? Au vu des changements encore timides, oui : le drama montre des violences conjugales, des sexualités LGBT+, les douloureux questionnements de la vieillesse - bref, il s'inscrit dans son temps et c'est tout à son honneur.

Par ailleurs, j'ai apprécié la manière dont les péripéties des personnages s'inscrivaient dans l'actualité du pays. J'ai été particulièrement marquée par les thèmes de l'adoption d'enfants coréens à l'étranger et l'effondrement du grand magasin Sampoong, qui sont deux faits avérés de l'histoire sud-coréenne récente. D'un point de vue d'Européenne, c'est très intéressant de voir ce qui a marqué les Coréens dans leur histoire.

Move to Heaven est donc un drama qui aborde une large variété de thématiques au cours de ses 10 épisodes. Tout ceci a été servi par une très belle esthétique, une bande-son discrète mais vraiment belle, et un jeu d'acteur convaincant.