Adossé à un arbre, il se cachait dans l'obscurité de la nuit, se demandant ce qui avait pu mal tourner. Comment avait-il pu en arriver là ? Il savait qu'il avait ses raisons, que ses actions n'avaient pas été aléatoires. Peut-être était il en train de rêver ? Qu'était-il arrivé à ce petit garçon... ce petit garçon qui ne rêvait que d'amour et de joie. Un petit garçon dont le seul souhait était de vivre de la même manière que les autres enfants de son âge. Une lumière s'alluma au loin éclairant ainsi le garçon. Il se mit à courir sans s'arrêter, sans se retourner. Son corps lui faisait signe de s'arrêter mais la peur était telle qu'il ne pouvait s'empêcher de courir.
Cours. Plus vite. Dépêche-toi putain. Pl... Merde ! Je suis... mouillé ?! Un ruisseau ? Ça y est je vais mourir ici. Ils vont me tuer, c'est certain. Qu'est-ce que je dois faire ? Je ne veux pas mourir... Boo... Le jeune homme leva les yeux au ciel. Boo. Qu'est-ce que je dois faire maintenant ? S'il te plaît... Le garçon était incapable de se concentrer. Des larmes se mirent à couler, baignant ses joues et il ne put les arrêter. Le jeune garçon se tenait toujours dans la petite rivière, il avait le souffle court, ses oreilles sifflaient et sa tête tournait. Un. Deux. Trois. Jambe gauche. Bras droit. Abdomen. Alors c'est comme ça ? Respire, tout va bien se passer. Le jeune garçon s'écroula dans le ruisseau, l'eau s'assombrissait petit à petit, se colorant de son sang. Dans un moment de désespoir, il se tente de respirer une dernière fois. La douleur le submergeait, sa vision se brouillait lentement. La lune si mit à disparaître lentement. Boo, pardonne-moi.
- Pars ici ! Je crois qu'on a trouvé le dernier.
***
Une chambre blanche. Des néons qui clignotent. Le doux soleil de l'hiver. Lui. Juste lui. Il faisait face à cette fenêtre, assis dans des draps tout aussi blancs que la pièce où il se trouvait. Il avait dormi durant trois longues semaines, trois longues semaines de cauchemars incessant. Le temps passait, les inspecteurs parlaient, les infirmières travaillaient. Mais pour lui tout était en suspens. Il ne faisait que subir le train quotidien de cet hôpital, incapable d'aligner un mot, incapable de s'alimenter, incapable d'être maître de son propre corps. Il voyait pourtant le monde autour de lui, l'agacement des inspecteurs, la douceur du personnel médical. Pourtant tout ce dont il avait en tête c'était ces quatre années passées dans cette maison.
Les jours passèrent, se transformant en semaines puis en mois pour finir en année. Le jeune homme fêta sa seizième année en sa seule compagnie face au petit ruisseau traversant le grand jardin de sa nouvelle demeure. Il sourit bêtement en voyant son reflet dans l'eau. Il tendit doucement sa main, caressant délicatement la surface de l'eau, brouillant doucement l'image de son visage.
- Monsieur Fall.
Le jeune homme sursauta.
- Le personnel d'évaluation est arrivé.
Il se releva, essuya sa main dans son vêtement, se mit à regarder en direction du ciel tout en laissant échapper un petit soupir quelque peu satisfait.
- Vous savez, il faisait aussi beau qu'aujourd'hui. Le jour où je suis mort.
Il se tourna face à l'infirmier un sourire arborant un sourire resplendissant. Il se mit alors à marcher en direction du grand bâtiment hospitalier dépassant un homme en état de choc.
Ash Fall venait de prononcer ses premiers mots.
