Yen

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Si on m'avait demandé quand je pensais être choisit j'aurais rapidement répondu "En dernier franchement!" et ce peu importe à quel âge on m'aurait posé la question. Ça à été vite très clair dans ma tête que j'étais celui qui avait le moins de chance de plaire en t'en qu'oméga. Sincèrement il ne fallait pas être bien intelligent pour le comprendre!

Dès le début j'étais le plus têtu, le plus énergique, le plus fonceur, le plus bavard, le plus colérique, le plus bruyant... bref le plus tout ce qui ne fait pas partie des attributs caractérisant les omégas. Nous sommes supposés être calme, doux, sage, contemplatif et blabla et blabla... rien de cela ne me ressemble.

Le médecin à dit que j'étais récessif car mon niveau de phéromone est très bas et que mes chaleurs ne se sont pas déclarées du temps que j'étais au couvent. Dans les dernières semaines un nouveau docteur venait me voir chaque trois jours pour faire des tests de n'importe quoi. Je devenais de plus en plus intraitable lors des visites, ne me laissant plus faire et allant jusqu'à les mordre pour qu'ils me lâches.

- Ce cas mérite un article scientifique, que j'ai entendu près de la salle des professeurs.

- On doit l'étudier de plus près, disait un autre. Il restera ici pour encore un moment vu son caractère alors nous aurons le loisir de l'observer.

Mon sang a bouilli dans mes veines. Je n'étais donc qu'un sujet de recherche? Pas assez bien pour être choisit, trop bizarre pour être aimé? Samaël essayait de me rassurer, mais j'arrivais pas à me calmer. Dès que je croisais un adulte j'avais envie de le frapper.

La nuit je mijotais mon plan. Lorsque Sam partirait j'allais m'enfuir loin et ne plus jamais voir de médecin. Rien d'autre me retenait au couvent et sans chaleurs ni phéromones odorifiques je me fondrais facilement dans la masse de bêta.

Comme de fait en janvier 2102, Samaël fut choisit et emmené loin de moi. Le soir même j'enfile mes vêtements les plus chauds et sombres. Silencieusement, je me suis glissé dans les conduits d'aération comme dans les dessins animés d'espionnages. Au fil des années j'avais fait un plan mental du chemin pour quitter par ce moyen.

Malheureusement mon plan rate magistralement. J'avais réussit à atteindre le local d'entretient et à enfiler un uniforme du personnel. Je me suis rendu jusqu'au hall où on m'a intercepté.

- Toi! a crié la réceptionniste. 

J'ai laissé tombé mon balais pour courir vers la sortie en une tentative désespérée de fuir les médecins chercheurs. Dans ma course folle je frappe de plein fouet une fille.

C'est une jeune alpha qui trainait dans le hall pour je ne sais pas trop quelle raison. Elle ne doit pas être bien plus vieille que moi. Ses yeux s'ouvrent grands comme des soucoupes en voyant mon visage et sa bouche pousse un cri de surprise.

Je ne me préoccupe pas davantage d'elle car je me débat comme un diable entre les mains de la sécurité. Malgré tout ils réussissent par miracle à me ramener dans ma chambre non sans y gagner des ecchymose et griffures. Je pense même avoir cassé une dent.


Après cela je m'attendais à être confiné durant plusieurs jours, alors lorsqu'on m'a sorti j'ai été surpris. Ce sont trois professeurs qui m'escortent jusqu'à la salle de rencontre.

La porte s'ouvre et je trouve... la fille qui a gâché ma fuite.

- Encore toi? que je siffle en reculant.

Les professeurs bloquent ma retraites en me poussant en avant pour refermer les panneaux dans mon dos. La fille se lève et m'approche avec un grand sourire. Je gronde entre mes dents serrées plisse le nez. Je dois avoir l'air d'un chat effarouché mais je m'en fiche. Je ne veux pas être près d'elle!

- Ne soit pas comme ça Yeye! dit-elle.

- Je ne m'appel pas Yeye.

- Non, mais moi je t'appel comme ça. C'est le surnom que je te donnais à l'époque! Tu ne t'en souviens pas?

Je contourne une table et ses chaises pour mettre quelque chose entre nous. Son sourire ne me dit rien qui vaille et son odeur de persil est trop fraîche, trop délicieuse, trop proche de quelque chose de j'adore. C'est dangereux. Cette fille est dangereuse. Je veux m'éloigner d'elle.

- Je suis Lauriane, Lauriane Champagne. Tu ne te rappel vraiment plus de moi?

- Non, lâche moi! que je crache de mon abri derrière le dossier d'une des chaise.

- Sérieusement? Nous étions voisins avant que tu sois envoyé ici. Tu habitais dans l'appartement de l'autre côté du palier et on jouait souvent ensemble lorsque ta mère me gardais.

- Je n'ai aucun souvenir de ma vie avant le couvent et puis qu'est-ce que tu veux que ça me fasse que toi tu t'en rappel?

- Je suis certaine que nous sommes partenaires destinés. 

Je me fige et recule encore. Elle crois encore à ce truc des âmes sœurs? Franchement même moi qui a été élevé dans un cocon d'innocence pur au creux du couvent n'y crois pas davantage qu'au vampire!

- Sans blague? que je demande, incrédule. Je veux dire... qui y crois de nos jours?

- Oui! Tu es gravé en moi depuis toujours!

Elle s'avance et je fais quatre pas en arrière. Elle fait un pas encore en avant et je recule de dix. Mon instinct me cri de ne pas la laisser m'approcher. Soudainement la fille se met à courir et je pousse un hurlement en détallant comme un lapin vers les portes.

Les professeurs ouvrent et me laissent enfin sortir. Je ne m'arrête qu'une fois dans ma chambre. Mon cœur bat follement, ma respiration est laborieuse et son odeur obsédante ne quitte mon nez.


Après plusieurs rencontre je finis par réussir à rester assit devant elle. Audrey est seulement deux ans plus vieille que moi et est en voie de devenir une grande artiste. Elle est déjà reconnue comme pianiste et peintre par-delà les frontières canadienne. L'argent que lui rapportent ses œuvres lui permettra de déménager et mener une vie confortable dès la fin de ses études en art visuel. Pour l'instant elle vit toujours chez ses parents.

Même lorsque je n'ai pas a supporter son horrible présence je reste fixé sur sa chevelure brune frissée, ses yeux noisettes au cœur fondant et sa voix douce... je la déteste!

Le moment où je commence à l'apprécier c'est lorsque je déménage chez lui en laissant derrière moi le couvent vide mes amis et les médecins déçu de ne plus pouvoir m'étudier.


Ses parents sont très gentils. Ils habitent un appartement classique, car ce sont des bêtas. Les deux font extrêmement attention à moi lorsque Audrey est à l'école, tout particulièrement sa mère qui me demande toutes les cinq minutes si j'ai besoin de quelque chose.

Progressivement je suis forcé d'admettre que je m'attache à eux de plus en plus. Et le point définitif de non retour fut la dixième nuit que je passa chez elle, lorsque j'ai eu mes premières chaleurs.

Je me suis glissé dans sa chambre en silence, attiré par ses phéromones magnétiques. J'ai fermé la porte et suis grimpé dans son lit me mettre sur mon alpha.


À cause de ma récessivité nous avons eu de la difficulté à avoir Tamia. Mais ce n'est pas grave, un enfant c'est très bien.

ABO: Oméga - BonusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant