Chapitre 11

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_ Fely , il suffit ! Ordonna Minade en tapant du poing la table .

_ C'est toi aussi ton problème ça ... Tu es là et tu regardes l'autre idiote se détruire et tu ne dis rien . s'irrita Cofely avec son accent camerounais dû à ces quelques années passées dans le pays de Paul biya .

_ Ce n'est pas parce que je me suis tue que ça veut dire que  tes imbecilités je les tolère , Cofely !

_ Oui quand c'est pour parler le gros français de molière, là tu sais ouvrir ta gorge mais quand il s'agit de cet abrutis , ce type à la chevelure inexistante , là tu deviens tout d'un coup muette ...

_ Cet abrutis comme tu l'appelles a un nom et je l'aime...

_ Pardon ferme moi ça ! Je l'aime ,je l'aime ... que tu aimes d'abord même quoi sur lui ?

_ Je crois que je vais aller marcher un peu ! Annonça Endras en poussant sa chaise .

_ Oui vas y , vas pleurer ... C'est ça tu connais ! Quand il n'y aura plus d'eau au pays on aura pas à s'inquiéter . Il suffira que l'on fasse appel à Gël  pour que ma'a fontaine nous produise de l'eau ! N'importe quoi ! Les bêtises !

Minade regarda un instant Endras marcher au loin avant de tourner son regard inquisiteur vers Cofely qui la fusilla du regard en retour .

_ Quoi ?

_ Tu y es allé un peu fort là !

_ Ne cherche même pas à chauffer mon cerveau là où je suis . Faut qu'elle se réveille. Pour l'instant tu trouves que ce que j'ai fait une mauvaise action mais c'est pour son propre bien  .  Cet Gël agit comme un homme marié ou tout du moins comme un homme ayant déjà une fiancée sûre sûre ! Il n'a pas peur de la perdre et il la traite comme un ballon de basket .

Minade sourit , Cofely avait beau feindre l'indifférence  , la basketeuse savait que son amie s'en voulait un peu d'avoir parler aussi durement à Endras mais une chose était sûr , elle n'avait pas complétement tort .

   Endras apparaissait au prime abord comme une femme  froide avec du mordant qui se montrait agressive dès qu'on bousculait un peu son monde . Un monde qu'elle avait construit elle même et où elle s'était enfermé durant des années . Mais qui peut lui en vouloir pour cela ?

*** Flashback***
***Un an plus tôt***

_ Ton vilain short là  ! charriait minade .
Elle était dans la chambre d'Endras et elles parlaient de tout et de rien ...

_ Endras ! Entendit - on crier au loin .

C'était son père qui l'appelait . Alors que quelques secondes plus tôt la jeune femme riait de bon coeur , l'expression joyeuse avait fait place à un mélange de crainte et de tristesse .

Quand elle était allé voir ce que lui voulait son père , Minade était resté caché pour espionner son amie à travers la vitre  du salon .

_ Je veux que tu choisisses un camp . Soit c'est ta mère , soit c'est moi ! Mais sache le si tu choisis ta mère tu peux me considérer comme mort à partir de ce moment ! Par contre avant que tu ne choisisses ton camp  je vais te parler de ta mère . Ta mère , mon ex femme est une femme sans pudeur sans dignité . Même quand on était marié , elle me trompait et sortait avec des hommes pour pouvoir couvrir les frais de ces besoins exorbitants de luxe ! Ta mère est ce qu'on pourrait appeler une pute .
Une femme matérialiste qui vous a abandonné pour aller vivre une vie de débauche avec un autre homme . C'est vrai elle vous parle , vous envoie de l'argent mais tu sais que c'est seulement ton frère qu'elle aime un peu ... Toi tu sais bien quelle te déteste ... Si elle t'aimait lorsque tu as été hospitalisé pourquoi même une seule visite , elle ne l'a pas fait ... tu vas me dire que c'est parce qu'elle n'était pas au pays c'est faux ma fille ... ta mère était au pays avec son mari , cet idiot . Elle savait bien que tu étais malade . Quel genre de mère ferait ça ? Pour ta mère tu n'es que ma fille pas la sienne alors choisis bien ton camp. Je suis le seul qui t'aime vraiment sur cette terre !

à travers la vitre , Minade pouvait voir qu ' Endras se retenait pour ne pas craquer mais ce jour là , elle n'y arriva pas et peu à peu les larmes se mirent à couler puis les sanglots à retentir et les spasmes s'en suivirent. 

_Je suis fatiguée ! Murmura t-elle entre deux sanglots .

_ Quoi ? Siffla son père froidement .

_ Je suis fatiguée ! Hurla Endras . Pourquoi est ce que vous me faites ça ? Pourquoi vous n'avez pas pitié de moi ?

_ Qui n'a pas pitié de toi ? moi ou ta mère ... C'est moi que ta chienne de mère à abandonner . C'est nous qu'elle a trahi ! On te demande de faire un choix de camp , tu es là et tu pleures ! Pourquoi on te fait ça ? Pourquoi on te fait ça ? répéta t-il en regardant sa fille en larmes avec mépris . Allez , dehors ! Va réfléchir au camp que tu choisiras .

Minade était retourné prestamment s'asseoir dans la chambre.
Endras était sortit en pleurs mais en rentrant dans la pièce qui lui servait de chambre , la jeune femme avait le visage sec et affublé d'un sourire aussi faux que l'affection que son père disait avoir pour elle .

_ Bon viens on va faire à manger ! Ordonna Endras faussement joviale .

***Fin du flashback***

Un an plus tard elle vivait encore le même supplice , à ça s'est ajouté la mort de Dana mais aussi cet incident ...
   Alors pour minade le caractère défensif qu'avait développer la jeune femme était plus pour éviter les abandons douloureux et les désillusions qu'autre chose .

  D'ailleurs, Elle avait été la première agréablement étonnée lorsqu'elle avait vu l'amour qu'endras portait à cet homme lorsqu'elle parlait de lui .On avait l'impression qu'elle planait , Elle semblait si heureuse que Minade en avait peur . La manière dont elle avait ouvert son coeur avait surtout effrayé Cofely qui ne sentait pas trop le Gël en question .
C'était la première fois qu'Endras s'était autant laissé aller . Elle lui avait donné sa confiance les yeux fermés et la manière dont cet homme traitait cette femme qui même lorsqu'ils étaient en froid s'inquiétait de savoir s'il allait bien où non revulsait minade au plus haut point .
Il avait compris qu'endras était une femme blessée qui se sentait en sécurité avec lui et il a fait en sorte de devenir indispensable .
Cet homme allait brisé son amie .

_ Les hommes sont tous de  sales chiens ! Marmonna Cofely avant de siroter son verre .

       Les derniers mots de son amie , la jeune étudiante en droit les entendit à peine .
Alors que dans ces oreilles retentissait une musique dont les paroles avaient l'effet d'une gifle sur la jeune femme , le vent de mer soulevait le bas de sa robe beige fleurie dont le tissu extrêmement fin laissait deviner ces formes .

*...
Je t'ai tellement aimé que j'en ai perdu mes valeurs !
A force de t'aimer je vois mon âme partir et l'amour qui se meurt !

Combien de fois j'ai pardonné ,
je suis fatiguée !
Et mon coeur ne bat plus pour toi .
Tu ne sais pas ce que ça fait de se sentir humiliée .
À trop t'aimer , je ne m'aime plus ...

Je pense vraiment que tu ne m'as jamais aimé mais ça reste mon avis .
Tu m'as tellement dégouté que je n'ai plus de sentiments .
Tu pensais que mon amour me ferait rester éternellement.

Je t'ai aimé , t'as menti ...
Je t'ai donné , t'as tout pris !
Et jamais je ne me suis dis que mon coeur arrêterait de battre par amour !...*

Sans  même qu'elle ne s'en rende compte , une larme avait roulée sur sa joue  .

Un lendemain sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant