𝓑𝓾𝓽𝓽𝓮𝓻𝓯𝓵𝔂

XII

Ce chapitre ce passe du point de vu de Mitsuya

Il ne devait pas être plus de 4 heures du matin lorsque Mitsuya fut réveillé par la sonnerie de son téléphone, mais il finit par décrocher sans mêler regarder qui l'appelait, encore à moitié endormie

- Ouais...

- MITSUYA VIENS VITE !

Il sursauta, manquant de tomber de son lit alors que sa fatigue avait été totalement effacé par la voix paniquée de Ran

- Qu'est-ce qui se passe ?

- T/p est à l'hôpital

Mitsuya se releva rapidement, attrapant les premiers vêtements qui lui tombaient sous la main et commença à s' habiller en gardant le téléphone à l'oreille

- Il s'est passé quoi !?

- Elle a fait une overdose, on sait pas si c'est volontaire ou pas

- Elle va bien ?

- Elle est dans le coma, dans un état critique

- Putain elle m'avait promis de-

- Eh mec, t'y est pour rien, nous aussi elle nous a dit qu'elle ralentirait sur la drogue

- Oui mais je-

- Au lieu de te lamenter dépêche-toi de venir ! J't'envoie l'adresse

Et Ran raccrocha.
Une fois habillé, il sortit rapidement et démarra sa moto. Jamais il n'avait roulé aussi vite ignorant les limitations et manquant d'avoir plusieurs accidents.

À l'hôpital, il eût du mal à se retenir d'agresser la pauvre secrétaire qui n'arrivait pas à trouver la bonne chambre, mais une fois qu'il l'eu eu, il partit en courant, bousculant les gens qu'il rencontrait jusqu'à entrer dans la fameuse pièce. Les Haitani était tout kes deux là, Rindo dormant, la tête posée sur le rebord du lit et Ran fixant l'extérieur à travers la fenêtre, sa jambe droite tremblant légèrement, mais ce qui attira surtout le regard de Mitsuya ce fut le lit blanc trônant au milieu de la pièce, elle y était installé, plongé dans le sommeil, branché à des machines bruyantes et une perfusion planté au milieu de toutes les cicatrices de son avant-bras.

- Comment elle va…? Murmura-t-il comme pour signaler sa présence à Ran

Le plus âgé des frères se tourna vers lui, il avait l'air épuisé

- Elle a connu mieux.

- J'm'en doute...

- Les médecins disent que si tout va bien elle devrait bientôt se réveiller

- C'est-à-dire "si tout vas bien" ?

- Bah y'a toujours un risque d'arrêt cardiaque

Silencieux, il s'assit près du lit, caressant la joue de la jeune fille, sa peau était humide, elle suait à grosse goûte et sa respiration était d'une lenteur presque inquiétante

- Il s'est passé quoi ?

- Aucune idée... c'est sa mère qui nous a demandé de venir parce qu'elle pouvait pas rester

- C'est sa mère qui l'a retrouvé ?

Les lèvres de Ran se plissèrent un peu et il baissa les yeux

- C'est sa petite sœur...

Une sorte de mal-être envahi le corps de Mitsuya qui sentit sa jambe trembler un peu

- Fait chier... Murmura-t-il

- Elle a pas vraiment compris ce qui se passait, c'est pour ça que sa mère est pas resté longtemps à l'hôpital

-...

- N'en veut pas à T/p ou à toi, le seul coupable c'est cet enfoiré de Sanzu qui a continué à lui ventre alors qu'on lui avait clairement demandé de lui refuser

Il resta silencieux, fixant le visage immobile de la jeune fille, y guettant la moindre paupière frémissante ou le moindre tremblement de lèvre en priant intérieurement tous les dieux qu'il connaissait pour qu'elle se réveille

- J'ai hésité à t'appeler. Fini par avouer Ran en s'asseyant dans un fauteuil dans un coin de la pièce

- Pourquoi ?

- Elle m'a appelé en fin d'après-midi pour me raconter s'qui lui était arrivé au lycée, la fiche sur la porte, les regards posés sur elle, les mots cinglant de cette fille dans ton club, ce type qu'elle a failli tuer et Hanma. J'ai jamais autant regretté d'avoir séché les cours et je te parle pas de la réaction de Rindo, j'espère pour toi que vous ne vous retrouverez pas seul à seul dans les prochains jours, il serait capable de te tuer

- J'ai rien avoir avec ça, c'est pas moi qui ai écrit ce mot

- Même, tu aurais dû veiller sur elle, quand elle nous a dit qu'elle voulait reprendre les cours plus sérieusement on s'est dit que c'était sûrement une bonne chose et qu'il fallait qu'on te fasse confiance pour la garder à l'œil, voilà le résultat

Mitsuya entre-ouvrit les lèvres mais Ran reprit, lui coupant net la parole

- T/p n'est pas comme toutes les filles que tu as pu fréquenter, elle a vécu des choses terribles par ma faute, tu ne connaîtras jamais la douce T/p, celle qui nous engueulais quand on fumait ou que hésitait pas à grimper aux arbres pour aider un chat à descendre, on a grandi ensemble, elle est comme notre sœur...

La voix du Haitani commença à trembler et ses yeux devinrent humide

- Elle a vécu l'enfer à cause de nos conneries mais ne nous en jamais voulu... si elle meurt maintenant...

- Elle ne mourra pas !

Mitsuya sursauta un peu et leva les yeux vers Rindo qui s'était réveillé, fixant maintenant son frère, ne laissant transparaître aucun doute, serrant la main de la jeune fille dans la sienne

- Depuis combien de temps t'es réveillé…? Murmura Ran en séchant ses yeux, ne voulant sûrement pas que son frère le voit ainsi

- Juste le temps de t'entendre penser qu'elle n'allait pas survivre, T/p est la personne la plus forte que je connaisse, c'est pas un peu de drogue qui va nous l'enlever !

Le jeune Haitani baissa les yeux vers Mitsuya, le fusillant du regard mais ne fit aucune remarque, son regard s'illuminant légèrement lorsqu'un médecin entra dans la pièce

- Bonsoir messieurs...

L'homme en blouse blanche commença à vérifier la perfusion, prenant en même temps quelques notes

- Comment elle va ? Demandèrent en cœur Rindo et Mitsuya

Le blond jeta un nouveau regard mauvais à son "rival" mais le médecin répondit calmement

- Son état est stable, il n'y a ni amélioration ni dégradation

- Quand est-ce qu'elle se réveillera ? Questionna à son tour Ran

- On en sait rien, autant elle pourrait se réveiller dans une heure autant elle pourrait ne jamais se réveiller

- Vous êtes rassurant c'est bien. Souffla le jeune Haitani

- Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que votre ami s'en sorte

- Et c'est pas suffisant

- Si vous étiez vraiment ses amis vous l'auriez empêché de se droguer !

Un silence pesant retomba dans la pièce, seulement brisé par le bip incessant des machines mais à la surprise générale, ce fut Mitsuya qui repris, les poings serrés

- S'il y a quelqu’un ici qu'il faut blâmer, c'est moi, pas eux, elle avait presque réussi à arrêter mais sans le vouloir mon comportement l'a fait rechuter

Le médecin fronça un instant avant de hausser les épaules et de sortir, laissant de nouveau les trois jeunes hommes subir seul avec leur culpabilité face au coma de cette jeune fille.