epilogue ✧ "couleurs„

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Lundi
07:23
« - Aitor? Oh Aitor?? Heho debout. »

Un beau soleil, une légère brise, une grosse migraine, la gueule de bois et un dieu grec ressuscité m'accueille en même temps pour le réveil. Gabriel est là. La soirée chez l'autre imbécile n'était donc pas un des tours tordus de mon petit cerveau. Je passe mes doigts dans ses cheveux fraîchement coupés. J'aime l'allure fière et sûre d'elle que lui donne sa nouvelle coupe. Elle me donne envie de le couvrir de petits bisous partout.

« - On est censés aller en maths là.

- ..........Tu gâches tout. »

Il rigole et sort tranquillement du lit, se pose devant mon armoire afin de trouver une tenue pour aujourd'hui. Le mec est installée ici depuis deux ans? Est-ce qu'il paye bien le loyer? N'empêche, mon t-shirt 21 pilotes lui va à ravir. La journée d'hier fut aussi mémorable que notre entrée en pleine nuit: Gabriel est resté toute la journée d'hier à l'orphelinat, et s'est donc retrouvé à jouer au Qui-est-ce avec Brenda, écouter Manhatan Kaboul avec Dawson, et d'enchaîner un jeu d'alcool avec tous les zigotos de notre célèbre école du soleil — comme si on avait pas assez bu comme ça — : le fameux SOS Ouistishots: un ouistiti de qui tombe, un shot, ect.. et tout ça avec le sourire jusqu'aux oreilles malgré sa défaite écrasante — d'ailleurs Gabriel rejoint Hannah dans les rangs des joueurs les plus éclatés — Moi qui m'attendait à une ambiance bien gênante, je ne fait que de l'entendre rire depuis vingt-quatre heures. Et bon sang, son rire est une vraie thérapie qui devrait être remboursé par la sécurité sociale.

Une fois sa tenue toute trouvée et enfilée sans mon consentement, il se tourne vers moi.
La fenêtre est ouverte, Gabriel s'assoit sur le rebord pour s'allumer une cigarette. Je me redresse malgré toute la flemme du monde réunie en mon corps et l'observe quelques minutes, sans un mot. Le soleil tape sur mes draps, ses yeux ont la couleur de l'océan. Il vit, il revit.

« - Merci d'avoir enchanté ma vie. »

Je ris « - C'est moi le magicien? Le culot, tu m'as lancé quel genre de sort toi?

- Non, c'est moi le magicien, toi tu es une méchante sorcière.

- Wesh quoi? »

Je lui lance mon oreiller en pleine face, ma sublime taie d'oreiller Petit Poney avec. Il rit, et je le regarde rire en écrasant son mégot, et le voilà qui s'avance vers moi dangereusement, le regard joueur, prêt à écraser cette pauvre Apple Jack sur ma frimousse. Mais me voilà à nouveau armé, mon deuxième oreiller et sa taie d'oreiller Spiderman prêt à entrer en guerre. Ce fut une grande bataille à marquer dans les livres d'histoire, essoufflés et recouchés, il se pourrait qu'on est, peut-être, abandonné le plan d'être à l'heure en cours.

Tant pis pour les deux heures de maths.

•••

Lundi
08:23
« - Monsieur Garcia, monsieur Cazador.

- Bon bah merde. »

Ouverture de porte sans bruit fait, longer les murs du fond sans bruit fait, faire signe à Arion de fermer sa grande bouche fait, poser son sac au sol sans bruit fait, tirer sa chaise sans bruit fait, s'assoir et se ramasser complètement la gueule en cassant l'un des pieds de chaise, tout ça dans un boucan pas possible.. fait.

« - Jusqu'à preuve du contraire vous n'êtes pas James Bond messieurs.

- Ah non moi je suis Spiderman.

傀儡 | ᵖᵘᵖᵖᵉᵗOù les histoires vivent. Découvrez maintenant