La crise de la trentaine... et demi

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« C'est un café près de l'Arc de Triomphe. Je suis presque toujours assise à la même place. Et c'est justement dans ce café, à cette place, qu'il y a un an, ma vie basculait... » Je me suis interrompue et l'ai regardé. Il m'a fait un signe de tête et m'a encouragée à continuer... alors, je lui ai expliqué...

Je m'appelle Cerise... Magnifique nom choisi par mes parents botanistes de formation. Ils ont longtemps hésité entre Marguerite et Pétunia... Finalement, j'ai eu de la chance. J'ai 35 ans depuis quelques mois. Il y a un an, j'étais mariée, sans emploi et sans besoin d'en avoir un. Mon mari, un homme d'affaires brillant, m'avait bien fait comprendre que mon diplôme de marketing ne pesait pas très lourd face aux merveilleux voyages impromptus qu'il pouvait offrir à une femme au foyer. Donc, j'étais diplômée mais sans travail, j'étais mariée et sans enfant. Pas de place pour les enfants ! Je n'avais pas à m'enfermer dans une nurserie alors que mon cher époux avait besoin de ma présence lors d'un cocktail ou un séminaire. Au bout de treize ans de mariage, je me demandais parfois si j'avais bien fait d'accepter cela... je ne creusais pas trop la question. Je me laissais porter de fêtes en voyages, de cocktails en séminaires... et c'est justement en revenant d'un séminaire auquel je n'avais pas pu assister que Jacques, mon mari, avait trébuché malencontreusement sur le ravissant pied entouré du magnifique escarpin Louboutin de sa secrétaire stagiaire. En gentleman, il l'avait invitée à dîner pour se faire pardonner et trois jours plus tard, il m'annonçait dans ce café, à cette place, qu'il me quittait pour une fille de vingt ans sa cadette, majeure depuis deux ans à peine et stagiaire dans son entreprise depuis deux mois. Puis, tout a été très vite... trop vite. Je me suis retrouvée dans un appartement de 50 m², entourée des vieux meubles de mon trousseau et du contenu de mon dressing que mon ex, dans sa bonté, avait consenti à me laisser. Ma reconnaissance s'est tarie néanmoins, au moment où j'ai appris que Lisa, sa nouvelle chérie, portait des vêtements deux tailles en dessous de la mienne et donc qu'elle ne savait que faire de mes affaires... Anorexique en plus ! Du 34 à vingt ans, c'est maladif !

Un an plus tard, j'étais toujours dans le même appartement. J'avais trouvé un boulot de secrétaire médicale à l'hôpital du centre ville et j'avais commis la plus grosse gaffe de toute ma vie ! Ce matin-là, emmitouflée dans mon peignoir en pilou avec rien en-dessous, affalée sur mon lit, venant de me faire enguirlander par ma concierge hystérique, je me demandai comment j'allai me sortir de cette situation. Le pire dans cette histoire, c'est que je m'étais mise toute seule, comme une grande, dans cet imbroglio.

Après mon divorce, j'avais décidé de m'éclater ! De faire tout ce que je n'avais pas fait étant jeune vu que j'étais déjà fiancée à l'âge où les autres vont en boîte de nuit. Aussi, avec mes copines de toujours, nous avons fréquenté tous les endroits branchés. Et puis, un soir, Patricia, mon amie d'enfance, est entrée... elle était accompagnée...

-Je ne savais pas que Patricia avait un fils si âgé, ai-je chuchoté à Julie, mon autre amie.

-Ce n'est pas son fils, m'a-t-elle répondu sur le même ton, c'est son mec !

-Quoi ? Tu veux dire que Patricia est une... cougar, repris-je avec une moue de dégoût.

-Une MILF plutôt...

-MILF ?

-Mother I'd like to fuck... Nous sommes trop jeunes pour être des cougars !

Je restai un peu bête devant Julie mais ne tardai pas à me ressaisir.

-Bon, va pour MILF alors...

-Sauf que toi, des enfants, t'en as pas ! S'exclama Julie.

Je la dévisageai avec stupéfaction, puis, je me mis à rire. Un grand rire tonitruant que rien ne pouvait arrêter. Elle n'avait pas tort, Julie ! Et c'est au beau milieu de ce fou rire que mon plan machiavélique est né ! La MILF Cerise allait faire son entrée fracassante dans le beau monde ! Et pas avec n'importe qui ! J'avais beaucoup espionné miss Louboutin et je connaissais tout de ses petites habitudes, ainsi que sa famille... un frère de vingt-deux ans ! L'occasion était trop belle, à moi la vengeance ! Je pris mes renseignements et découvris que le jeune et célibataire Sébastien se rendait chaque vendredi soir dans un bar chic... C'était trop beau pour être vrai !

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 11, 2022 ⏰

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