Version 2

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Coucou les gros ! Après intense relecture, voici la deuxième version de Nous Sommes Éternels ! J'espère qu'elle vous plaira plus que celle d'avant (même si c'est toujours chiant de relire un truc xD) En tout cas n'hésitez pas à souligner les fautes d'orthographes genre...


Tic-tac.

L'horloge de la vie est en réalité une montre à cinq aiguilles qui n'indique pas l'heure. Une petite montre en plastique, le genre que l'on trouve au Décathlon à deux pâtés de maisons, qui orne le poignet de chaque petit être humain qui a la chance d'ouvrir les yeux, et dont les aiguilles sœurs tournent à l'envers, comme un compte à rebours particulièrement difficile à lire.

La cadette indique les secondes. Tictac tictac, petite trotteuse sautille, avide de découvrir, de toucher, de sentir. Petits pieds, petites mains, elle est toute en finesse, en gravure et en tressaillement. Elle court à toute allure, enchaine les tours de cadrans. Sa grande sœur a beau essayer de garder le rythme – tic-tac, les minutes défilent – elle est incapable d'aller au même rythme que sa cadette. Tic-tac. « Attends-moi », crie-t-elle. La trotteuse la dépasse à nouveau. Elle tente de la suivre du regard, mais la voilà qui disparait à l'angle suivant. Alors elle se résigne, se disant qu'elle la retrouvera dans moins d'une minute.

Elle se tourne alors vers sa grande sœur, au sourire doux, presqu'effacé. Enfant du milieu, elle a toujours été plus réservée que les autres, presqu'hésitante. Pas aussi rapide que la trotteuse, mais pas aussi lente que l'ainée. Un peu fade, mais elle veut bien faire, alors elle continue de tourner, et de saluer la trotteuse à chaque fois qu'elle la dépasse. Tic. Tac. Une heure, deux heures, trois heures. Ni trop long ni trop court. Un laps de temps impossible à définir. Des cinq aiguilles, celle des heures est la plus douce.

Tic... Tac... Leur grande sœur marque les jours. Le temps qu'elle repasse à sa place d'origine, le trotteuse a déjà fait des millions de saut. Un peu trapue, il lui faut tout un an pour faire le tour du cadran, et au moment où elle l'achève, l'ainée avance d'un cran. Elle est si grande et si large qu'elle en fait trembler la montre entière – où est-ce le monde ? –.

Tic...

Tac...

Une année de moins à vivre. Le temps s'écoule lentement, et pourtant tellement vite. Trop vite. Il glisse entre les doigts des êtres humains qui passent des vies et des vies à chercher une façon de ralentir le temps, sans jamais remarquer les rouages à leurs poignets. Tic-tac. Fragile, fébrile, l'horloge de la vie est invisible aux yeux de ceux qui auraient tant besoin de la voir.

Tic...

Tac...

Un ans, deux ans, trois ans, dix ans. On ne se bat pas contre une destinée, et même si, un beau jour, par hasard, quelqu'un découvrait l'existence des rouages et décidait de les attaquer avec un tournevis, jamais il ne parviendrait à ralentir la course effrénée de la trotteuse, qui entraine à sa suite ses quatre ainées. Tournez, tournez, petites aiguilles, vous qui un jour ne tournerez plus. Tournez, avant que vos rouages ne s'emmêlent et vos mécanismes ne se brisent.

Annabelle a sept ans et de longs cheveux bruns qui s'emmêlent au creux de son cou – juste à la lisière entre son crâne et les cols roulés que maman lui enfilent de force. Un jour, alors qu'elle passe difficilement sa tête dans l'orifice, elle lui demande pourquoi les aiguilles de papa font tellement de bruit. Tic-tac, comme un tremblement de terre à chaque saut de la trotteuse. Tic-tac, de plus en plus fort, jusqu'à ce qu'Annabelle doive se boucher les oreilles avec ses petites mains.

-Arrête de faire l'intéressante, lui répond maman.

Elle lui coiffe les cheveux en une tresse un peu trop serrées. « Papa ne porte pas de montre », ajoute-t-elle, mais Annabelle n'écoute plus. Elle a sept ans et pour elle, les adultes ont toujours raison. Si maman disait que papa ne portait pas de montre, alors c'était son imagination qui lui jouait des tours. Tic-tac. Les mains enfantines d'Annabelle sont trop petites pour cacher complètement de ses tympans, les crissement des aiguilles dorées et de leurs mécanismes rouillés.

Nous sommes éternelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant