Mary attendait sagement son amie en haut de la colline. Il faisait doux et les rayons du soleil venaient doucement chatouiller le bout de son nez. Elle souriait, heureuse. Sa mère l'avait laissée porter sa robe la plus belle et elle avait discrètement emprunté l'ombrelle de sa sœur. Les ombres de la dentelle formaient de magnifiques mandalas sur sa peau pâle, et le jaune pastel de son vêtement la faisait ressembler au soleil.
— Mary !
Elle se retourna vers Addie qui venait de la rejoindre. Ses cheveux roux volaient de manière irréelle, tout son corps semblait flotter à quelques centimètres au-dessus du sol. Sa robe blanche se gonflait à cause du vent, la rendant encore plus angélique. Elle souriait, elle aussi.
Elle finit de rejoindre Mary en courant, maintenant sa jupe d'une main et son chapeau en paille orné d'un ruban bleu de l'autre. Un rire franchit la barrière de ses lèvres lorsqu'elle se planta enfin à côté de son amie.
— Tu es absolument magnifique, aujourd'hui, lança-t-elle.
— Tu peux parler, riposta Mary. Ta beauté est tel que l'on dirait que tu reviens du Paradis.
La petite rousse attrapa la main frêle qui était posée contre le tissu jaune et exerça une pression affective.
— Regarde-moi.
— C'est ce que je suis en train de faire.
— Non. Regarde-moi vraiment.
Mary osa finalement poser le regard sur Addie dont le coin des lèvres étaient relevés jusqu'aux oreilles. Elle baissa les yeux vers ses pieds nus, Addie n'avait pas pris soin de mettre des chaussures et les coquelicots venaient directement caresser sa peau. Sa robe à l'origine blanche avait subi le sort de quelques taches rouges.
— Tu as encore mangé des fraises sans faire attention ?
— Non, j'essayais de faire un collier de fleurs.
— Avec des coquelicots ?
— Évidemment.
Mary ne souriait plus. Si Addie rentrait dans cet état chez elle, elle était sûre de ne pas passer un bon quart d'heure.
— Ne fais pas cette tête, lui dit-elle. J'ai une bonne nouvelle.
— Dis-moi.
— J'ai réussi à finir le collier.
Addie sortit sa main gauche de derrière son dos, dévoilant une couronne de coquelicots. C'était beau, Mary ne pouvait le nier. Et elle lui sourit à nouveau.
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Le vent se lève sur la colline aux Coquelicots
Short Story« Ta beauté est tel que l'on dirait que tu reviens du Paradis. » Mary et Addie, deux jeunes filles amies depuis le berceau, se retrouvent en haut de la colline aux Coquelicots comme lorsqu'elles étaient toute petites. Elles discutent, se remémorent...