Goy Rinto

𝚅𝙾𝙻.𝟷

𝑇𝑊 𝑉𝐼𝑂𝐿𝐸𝑁𝐶𝐸

𝙹𝙰𝙿𝙾𝙽-𝙺𝙾𝙱𝙴 𝟶𝟶:𝟶𝟶

Noir absolu.

Aucune lumière.

Néant total.

❦

- « Maman? »

Cette nuit-là à Kobe,il faisait froid.

- « Maman tu m'entends?! »

Très froid...

- « Dis quelque chose! »

Je voulais simplement te dire que...
J'aurais aimé fêter mes 13 ans dans d'autres circonstances.
Mais...il est déjà trop tard.
Ce qui est fait est fait!

Me voilà sur cette vieille voie ferrée abandonnée...
À la regarder.

Attachée soigneusement à ces railles...
Gisait le corps de ma mère.
Sans vie...

PDV Mère de Rinto:

La première chose dont je pris conscience était l'obscurité qui m'entourait. Lentement, une idée commença à émerger de mon esprit. Si j'étais consciente c'est que j'étais vivante n'est ce pas?
Mes yeux refusaient de s'ouvrir. Je ne savais que trop bien qu'aucune lueur réconfortante ne m'attendait. Mon corps était lourd.
Si lourd que la seule idée de me déplacer me semblait impossible.
Et surtout...mes souvenirs étaient toujours totalement flous.
Je sais juste que j'avais cru mourir.
Quelque part, je savais que je réagissais plus par instinct que par logique. Je me suis fait violemment agresser, j' aurais dû m'enfuir en courant.

Puis, un bruit, un reniflement sonore chargé de sarcasme me semblait de mauvais augure.
Mes idées se firent plus claires, mes muscles se raidirent et le rideau se leva enfin.

J'entrouvris les yeux dans l'état semi-comateux de celle qui émerge d'un sommeil profond. J'aperçois alors,une silhouette. Un gamin au large sourire se dressait devant moi.
La panique me paralysa encore quelques secondes, sans que je parvienne à me décider sur la conduite à tenir.

Je connaissais ce gamin...

- « R-Rinto!? »

- « ... »

Son ton calme contrastait parfaitement avec le tourbillon de sentiments qui se déchaînait en moi. J'avais peur, mais j'étais aussi intrigué.

Sous ces nuages sombres,
une agitation monochrome.
Plongée dans l'obscurité,
Je discernais à peine mes pieds,baignant dans un liquide chaud.

Instantanément!
L'effervescence monta d'un cran.
Je restais figé un instant, comme perdue dans la contemplation de ce liquide qui s'avérait être...
Ton sang.