- « Qu'est-ce que tu fais? »- « UGH!? »
Je retiens un cri de stupeur. Je faillis avoir une attaque, coupée dans mon élan par une voix que je connaissais que trop bien. Je me retourne vivement aux abois, sans plus faire attention à celle qui se tenait déjà à quelques mettre de moi.
Son index se mit à glisser le long de son couteau dans un geste lent qui me fit involontairement frissonner. Elle en tâta la pointe, sans me lâcher des yeux, comme pour me lancer une menace silencieuse.
- « Franchement, j'avais peur de m'ennuyer horriblement avec toi. Mais je crois que je me suis trompé. Tu as du cran et j'aime ça. »
Mon rythme cardiaque augmentait. J'avais l'impression de transgresser un interdit. Elle semblait ravie de ma résistance. Mais une alarme silencieuse au fond de moi me hurlait de ne plus bouger.
- « T'APPROCHE PAS DE MOI TU M'ENTENDS! DÉGAGE! »
La colère avait porté ma voix qui résonna dans tout le bois.
- « Tu peux t'enfuir si c'est ce que tu veux. Mais sache que quoiqu'il arrive, je te rattraperai, et je te tuerai. »
C'est vrai, elle n'a pas tout à fait tort. Je ne suis pas en position de force. Sa méfiance était loin d'être endormie. Si je m'enfuis maintenant elle me rattraperait avant même que j'atteigne la ville. Elle connaît les routes et les bois mieux que moi. Et si je passe en force, je n'obtiendrai rien. Le seul moyen de partir c'est qu'elle me laisse tranquille!
Nous restâmes encore à nous défier du regard quelques instants. Je me figeai, surprise de la colère qui transparaissait dans son regard. Je me retrouvais piégée de nouveau. Prisonnière de ce regard possessif.
J'étais tendue, son regard était devenu pesant. Elle me dévisageait, me parcourait tout entière du regard, scrutait chaque partie de mon corps. Son sourire s'accentuât, dévoilant ses dents. Je serrai mes bras autour de moi par réflexe. Elle me me met vraiment mal à l'aise! Puis, aussi soudainement qu'elle s'était mise en colère un sourire revint éclairer son visage, et son air carnassier remplaça la menace qui émanait d'elle.
- « Je te vois trembler. » me dit-elle « Je vois comme tu es en train de lutter. Il faut faire quelques choses. Et vite. »
L'image de Rinto penchée sur moi apparut brutalement dans mon esprit. Je me reculai immédiatement, dans un réflexe de peur incontrôlée. Mais celle-ci ne fit qu'émettre un ricanement. Et je pouvais voir une lueur d'amusement dans ses yeux.
- « LAISSE-MOI TRANQUILLE! »
La décharge d'adrénaline qui électrisa mon corps me fit me retourner si brusquement que je faillis trébucher. « Merde!!! » Il y avait une longue course à faire jusqu'à la ville. Plus vite je serais hors de cet endroit, mieux je me sentirais. Dans le cas contraire, je vais devoir faire preuve de sang-froid.
Mais une poigne de fer m'avait attrapée par le dos de ma robe à une vitesse ahurissante. Rinto me projeta au sol avec une force inouïe,m'envoya rouler sur l'herbe en même temps que des myriades d'échardes s'enfonçaient dans ma peau. Je tendis les bras pour ramper et me remettre debout, mais Rinto s'était rué sur moi pour me maintenir. Piégée au sol, je sentis une déchirure au niveau de mon cou, suivie d'un torrent humide qui dégoulina le long de ma gorge et de ma poitrine. Je me mis à hurler, sans que rien ne puisse m'arrêter une puissante odeur métallique teintée de sueur emplît mes narines. Je me débattais, ruais, essayais de repousser le corps de Rinto qui me bloquait contre le sol. J'avais la vision brouillée et plus je bougeais, plus la douleur augmentait. Rinto me fit retourner vivement, mon cœur battait à une vitesse folle. J'étais de nouveau piégée.
- « Je pensais que tu avais assez de jugeote pour lire entre les lignes. Je t'avais mis en garde. » me dit-elle d'un ton acharné
C'est à ce moment, où ma conscience s'évanouissait, que j'avais réalisé que toute fuite était impossible. Mais il avait fallu que j'essaye pour m'en convaincre. La peur me fit fermer les yeux, comme ci ce qui m'attendait pouvait être moins réel, peut-être même...moins douloureux si je ne voyais pas le plaisir meurtrier sur le visage de Rinto. Puis le déchirement vif que j'avais ressenti au début fut remplacé par une brûlure lancinante, presque...enivrante. Ma vision se troubla et je sentis ma tête osciller de droite à gauche.La douleur pulsait comme un coeur battant refusant de se calmer. J'y plaquais ma main haletante,en nage,tremblant de tout mes membres.
- « ALLER VAS-Y ,QUEST CE QUE TU ATTENDS!? TUE MOI! C'EST CE QUE TU VOULAIS NAN?! ALORS POURQUOI TU ME REGARDE COMME ÇA?QU'EST CE QU'IL YA? TU REGRETTE DÉJÀ?! »
- « C'est juste un avant goût. Je prends le temps d'admirer une dernière fois ce que j'ai sous les yeux. J'aime te regarder te vider de ton sang. J'aime te voir dans tout ces états. C'est...satisfaisant .»
- « Tu n'est qu'un monstre! Tu me dégoûtes! »
- « Oui, et je vais faire en sorte que tu meures dans d'atroces souffrances. »
- « Ne va pas croire que tu vas t'en tirer aussi facilement après ça... »
- « Ne t'en fais pas pour moi,Je sais ce qui m'attend. Je suis quelqu'un de très indépendante Et la solitude n'est pas quelque chose qui m'effraie,au contraire... »
Elle me parlait d'une voix calme et posée, et en même temps qu'elle me parlait elle s'avança de quelques pas, et s'assied sur moi. Elle leva brusquement son bras vers le ciel avant de me poignarder en plein cœur.
La douleur me transperça. Je pensais que j'allais hurler mais seul un halètement de surprise m'échappa. Les coups se succédèrent, et s'enfoncèrent de plus en plus dans ma peau déjà meurtrie. j'avais ressenti le choc dans le moindre de mes os, mon coeur puis mes bras, et enfin tout mon corps s'enflammèrent.
L'écarlate venait éclabousser son visage qui contrastait avec la blancheur de son teint blafard. L'endroit où était planté ce couteau était l'épicentre d'un séisme qui faisait trembler tout mon corps . Je sentais peu à peu mon sang quitter mon corps. Elle ne me regardait même pas, insensible aux humeurs de sa proie je sentis le désespoir me gagner. Je n'étais rien.Quelle étrange sensation de paix, après tant de violence. Et alors même que j'avais encore si mal mon coeur s'enrobe d'un sentiment de bien-être...je me sens plus légère. J'ai l'impression que tout va au ralenti...la nuit est belle...les étoiles...la lune...les feuillages des arbres ondulant sous le vent. Je ne savais pas que la nuit pouvait être si vivante....
Quelques minutes passèrent ainsi, dans une demi-conscience où j'essayai, en vain, de ne pas penser à ce qui était en train de m'arriver. Le son lointain des voix tout juste perceptible, une douleur aigüe, puis tout s'arrêta.
❦❦❦
À suivre...
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Goy Rinto
Action𝙲'𝚎𝚜𝚝 𝚊̀ 𝙺𝚘𝚋𝚎,𝚞𝚗𝚎 𝚟𝚒𝚕𝚕𝚎 𝚍𝚎 𝚕𝚊 𝚋𝚊𝚒𝚎 𝚍'𝙾𝚜𝚊𝚔𝚊,𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚕𝚎 𝚌𝚎𝚗𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚞 𝙹𝚊𝚙𝚘𝚗,𝚚𝚞'𝚎𝚜𝚝 𝚗𝚎́𝚎 𝚁𝚒𝚗𝚝𝚘 𝚞𝚗𝚎 𝚎𝚗𝚏𝚊𝚗𝚝 𝚎𝚡𝚝𝚛𝚎̂𝚖𝚎𝚖𝚎𝚗𝚝 𝚍𝚎́𝚛𝚊𝚗𝚐𝚎𝚛. 𝙽𝚎́𝚎 𝚍'𝚞𝚗𝚎 𝚖𝚎̀𝚛𝚎 𝚙𝚛𝚘𝚜�...