Identité révélée

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Une fois Harry lavé et l'eau changée, Drago se précipita dans l'eau, éclaboussant autour de lui avec un rire joyeux. Harry l'observait jouer avec fascination, alors qu'il pinçait le nez et plongeait la tête sous l'eau.

Narcissa soupira pour s'approcher de Lucius. Son époux ne fit pas attention à elle, continuant de dévisager l'enfant brun. Finalement, il murmura d'une voix blanche.
— Où as-tu trouvé cet enfant ?
Elle soupira.
— Dans cette rue moldue où il y a plusieurs boutiques de luxe.
— Cissa... Cet enfant... c'est un petit sorcier.

Elle fronça les sourcils et reporta son attention sur le compagnon de Drago, essayant de déterminer ce qui avait donné cette curieuse idée à son époux.
— Vraiment ? A-t-il fait de la Magie instinctive sans que je fasse attention ?


Un ricanement nerveux secoua Lucius et il secoua la tête, amer.
— Regarde-le bien.

Narcissa fronça les sourcils et regarda de nouveau le petit Harry. Il semblait se détendre, et commençait à sourire aux facéties de Drago. Sous peu, le sol de la salle de bains serait inondé comme toujours, et elle se retint de lever les yeux au ciel.
Puis, elle reporta son attention sur Lucius.
— Je ne comprends pas.

Il se leva, mesurant ses mouvements pour ne pas effrayer l'enfant, et s'écarta, tirant Narcissa à sa suite. Il murmura entre ses dents, ses yeux prenant l'éclat de l'acier.
— Son front. Regarde son front.

Fronçant les sourcils, Narcissa dévisagea longuement son mari. Puis, elle avança vers la baignoire, souriante. Elle ébouriffa les cheveux de Drago, évitant adroitement une gerbe d'eau, avant de repousser les mèches noires de Harry en arrière, exposant son front.

Elle vit immédiatement la cicatrice, qui lui semblait si familière à force d'en avoir entendu parler. À force d'en avoir lu la description dans la Gazette.
Une cicatrice célèbre, en forme d'éclair, unique au monde.

Elle la retraça du doigt, avec douceur, et sourit à Harry pour le rassurer.
— Harry ? Comment as-tu eu cette marque ?

L'enfant resta silencieux un long moment, si longtemps que Narcissa pensa qu'il ne répondrait pas. Finalement, il baissa la tête, essayant de dissimuler sa cicatrice en plaquant ses cheveux dessus, et il murmura.
— C'est quand j'ai tué papa et maman.

Il avait juste chuchoté, dans un souffle à peine. Pourtant, ses mots firent vaciller Lucius, tandis que Narcissa blêmissait, s'agrippant au bord de la baignoire.


Narcissa lui caressa la joue et le força à redresser la tête, avec douceur.
— Harry ?

Elle laissa passer quelques secondes, pour être sûre qu'il soit pleinement attentif.
— Tu n'as pas tué tes parents, mon chéri. Pas du tout.

Il prit un air têtu, sourcils froncés, mais resta silencieux. Narcissa continua.
— Nous... Tes parents sont morts en te protégeant, tu sais. Tu n'as rien fait de mal. Ils t'aimaient très fort.
Harry sembla hésiter, mais il se ramassa sur lui-même, visiblement perdu et refusant d'évoquer le sujet.


Elle prit une large serviette moelleuse, et attrapa le petit garçon, pour le sécher. Emmitouflé dans le tissu épais et doux, il n'osait plus bouger, tâtant la serviette, incrédule. Il cligna des yeux, et Narcissa soupira. Sans un mot, elle le frictionna avec douceur. Puis, le laissant emmailloté, elle claqua des doigts.

À l'elfe qui apparut, elle ordonna d'aller chercher un pyjama chaud. Puis, elle sortit son fils de l'eau de la même façon, sans écouter un seul instant ses protestations. Elle le frictionna jusqu'à ce qu'il glousse avant de lui tendre son pyjama en levant un sourcil moqueur.
Aussitôt, Drago bomba le torse et attrapa le vêtement.
— Je suis grand ! C'est moi qui fait !


Pendant que Drago se débattait avec son pyjama, l'elfe réapparut et tendit ce que sa maîtresse avait demandé, avant de disparaître immédiatement.
Narcissa sourit à Harry.
— Tu as besoin de mon aide ou tu veux te débrouiller ?

Elle vit le petit garçon glisser un regard en coin en direction de Drago, tout en se mordillant la lèvre. Visiblement, il voulait imiter son nouvel ami, mais il avait besoin d'attention et répugnait à repousser l'aide offerte.
Face à son dilemme, Narcissa lui passa la main dans les cheveux.
— Je te propose quelque chose. Aujourd'hui, je t'aide, pour te montrer, et la prochaine fois, tu décideras ce que tu préfères. D'accord ?

Son visage s'éclaira, et il hocha la tête, tout en gardant un air sérieux contrastant avec son très jeune âge. Elle l'habilla avec douceur, prenant son temps pour ne pas le brusquer. Puis, elle passa un coup de peigne dans ses cheveux, s'assurant de masquer la cicatrice comme il semblait vouloir le faire.

Le petit garçon lui adressa un sourire plein de reconnaissance, et Narcissa lui offrit une brève étreinte, n'osant pas le serrer trop fort contre elle, ni trop longtemps pour ne pas l'effaroucher.


En pleine forme, Drago attrapa la main de Harry et sautilla sur place.
— On va jouer ! J'ai plein de jouets à te montrer !

Narcissa éleva légèrement la voix, ramenant immédiatement le calme.
— Drago. Je pense que ton ami doit avoir faim. Donc... en premier, un bon repas. Ensuite, je suppose qu'un moment de repos ne serait pas de trop pour oublier toutes les émotions de la journée, non ?

Le blondinet fit la moue, mais il ne protesta pas. Il resta cependant près de Harry en lui tenant la main, et le suivit dans la salle à manger.

Lucius retint le bras de Narcissa.
— Et maintenant ? Tu as vu qui il est ! On ne peut pas...


Elle jeta un regard glacial à son époux, furieuse.
— Admire le résultat de tes convictions, Lucius ! Et maintenant, tu vas me demander de le rendre aux moldus qui le traitent comme ça ?
Il se crispa.
— Cissa !
Elle ignora l'avertissement et plissa les yeux, visiblement prête à en découdre. Après un long moment à se fixer, Lucius grogna et abdiqua.
— Très bien. Que vas-tu faire ?

Narcissa croisa les bras sur sa poitrine et releva le menton en signe de défi.
— Ce que j'avais prévu. Tu vas appeler Severus pour qu'il le soigne. Et je vais m'occuper de lui jusqu'à ce qu'il aille mieux. Ensuite, nous verrons ce qu'il en est. Mais ne compte pas sur moi pour le livrer sur un plateau à tes anciens amis. Ni pour le laisser aussi faible qu'un nouveau-né.
— Tu ne peux pas sérieusement penser...
— Bien sûr que si. Cet enfant ne méritait pas d'être orphelin et encore moins d'être livré à des monstres ! Tu as choisi la marque sur ton bras, mais lui n'avait rien demandé. Alors je vais lui offrir la chance qui lui a été refusée, que tu sois d'accord avec moi ou non.


Sauvetage imprévuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant