5 semaines plus tôt :
Je papillonne légèrement des paupières, j'ai l'impression d'avoir dormi une éternité. La lumière dans ma chambre est éblouissante. Je garde les yeux fermés.
Ma bouche est pâteuse et ma tête douloureuse, j'ai comme l'impression d'avoir pris une cuite hier soir.
Je tends le bras pour attraper le verre d'eau habituellement posé sur ma table de chevet. Mais une douleur me fait immédiatement regratter mon geste.
J'entrouve une de mes lourdes paupières et remarque de nombreux fils et tubes sur chaque partie de mon corps.
J'ouvre subitement mon œil fermé, m'habitue à la lumière et aperçois rapidement un lit d'hôpital, une attelle à mon autre bras, mais également à mon genoux droit relevé par un cousin.
Alors que je ne ressentais rien de prime abord, une douleur atroce me traverse le corps. Une sorte de décharge électrique qui y reste emprisonnée. Je sers les dents, referme les yeux. Même respirer devient difficile. Pour la première fois de ma vie, je prends conscience de mes côtes et de chaque centimètre de ma peau.
Ma respiration s'accélère, faisant biper un peu plus vite une machine à ma gauche.
Alors que je commence à voir flou, une infirmière arrive en courant.
- Tout va bien Cassie, tu es as l'hôpital, je vais te donner des médicaments pour calmer la douleur. Essaye de respirer profondément.
Je me concentre sur sa voix rassurante et respire comme je le peux. Quelques minutes plus tard, la douleur bien que toujours présente, a diminué.
Maintenant, une seule pensée me traverse l'esprit : Que s'est-il passé ? Qu'est-ce-que je fais à l'hôpital ?
Quand mes parents arrivent enfin, le visage inquiet, je les regarde, insistant, leur faisant comprendre mon incompréhension. Un peu tendus, ils m'éclairent vaguement :
- Cassie, tu as glissé dans les escaliers de la maison et tu as dévalé les marches. On a eu très peur.
Mon père s'écarte mal à l'aise. J'ai comme l'impression qu'ils ne me disent pas tout. Un je ne sais quoi sur leurs visages et sur celui de l'infirmière remet en doute leur explication.
- Tu es restée inconsciente pendant une semaine. Ta tête a cogné lourdement les marches, ils ont préféré te mettre dans un coma artificiel en attendant de faire des examens poussés.
Une semaine ? Cette information me fait un choc. J'ai pourtant eu l'impression de me réveiller d'une simple nuit. Je ne comprends pas comment une chute d'escalier a pu me mettre dans cet état. J'ai beau essayer de me rappeler ce que mes parents tentent de me cacher, je reste dans un flou total, un noir d'encre. Cela commence à m'inquiéter. Je cherche encore et encore, mais rien ne me vient. Je ne me souviens plus des jours précédant ma chute.
J'essaye tant bien que mal de parler, la voix légèrement éraillée, la gorge abîmée par l'intubation que les médecins ont dû faire pendant mon coma.
- Maman... je ne me rappelle pas des dernières semaines. Quel jour on est ? J'ai loupé ma rentrée à la fac ?
Mes parents se lancent des regards, semblant encore plus inquiets, ma mère se tourne vers l'infirmière qui a cessé son travail et m'écoute attentivement. Elle chuchote finalement à mes parents :
- Je vais appeler le médecin, ne vous inquiété pas, ça arrive parfois.
Ma vision se trouble à nouveau. Quelque chose ne va pas, je le sais.
Quelques minutes plus tard, l'infirmière revient accompagnée d'une de ses collègues et d'un homme barbu. La première examine mes pupilles, l'autre me demande de tendre mon bras pour me faire une prise de sang. Le médecin discute à l'écart avec mes parents.
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Souviens-toi
RomanceEt si vous ne vous rappeliez plus des derniers mois que vous avez vécus ? Et si en vous réveillant, vous vous rendiez compte que des moments fards de votre vie ont disparu de votre mémoire ne laissant que le vide. Cassie vit dans l'espoir de retrouv...