"La reine est morte, vive la reine !"
Tel fut l'annonce que l'on fit à Otïs, héritière de la tribu nomade des
Saath, à la mort de sa mère, la Reine Nomade.
Ce fut donc pour reprendre le trône, qu'elle quitta son initiation au sein de la tribu des Nagars, comme le veux la coutume.Le cortège avançait tranquillement à l'ombre des canyons, malgré les paysages époustouflants de par leur magnificence, une tension palpable se faisait sentir. Déjà la veille, une tentative d'assassinat avait été évité, et dans la journée, des poursuivants avaient été repéré. Tous ne voyaient pas d'un bonne oeil l'ascension de Mäat, et elle en était consciente.
Quatre jours plus tard, alors que la troupe montait le camp, l'attaque eu lieu. Foudroyante et d'une êxtreme violence, les assassins allaient vite, trop vite, et ils ne tardérent pas à atteindre la tente royale. Sans attendre, ils se jetèrent dessus, mais il était trop tard, déjà Mäat les avaient encerclés. La tente était un leurre, très peu de soldats montaient le camp, et la quasi-totalité du régiment attendait les tueurs, avec Otïs parmis eux.
Ce fut un carnage, les poursuivants étaient acculés, et tous furent massacrés, jusqu'au dernier.
Cependant, cette victoire écrasante ne rassura pas pour autant L'héritière, les assassins n'étaient pas des nomades, quelqu'un d'autre désapprouvaient son ascension.
C'est avec encore plus de précautions que le convoi repartit, ne s'arrétant que très rarement, faisant de longs détours pour éviter les embuscades potentiels.
Malheureusement, cette perte de temps consomma leur dernière rations, et ils durent s'arréter dans la ville la plus proche pour faire le plein de provision. Erreur, ses ennemis l'attendaient. Des soldats sortirent de tout les côtes, tel une marée verte. A peine on en abattait un qu'un autre le remplaçait. Ils étaient en surnombre, ils n'étaient pas épuisés par des journées de voyage, Otïs n'avait aucune chance.
Tétanisée devant ce spectacle, cette horrible comédie, elle n'osait bouger. Ses amis, ses camarades, se faisaient massacrer sous ses yeux, ils tombaient les uns après les autres.
Et comme dans un rêve, un ennemi s'approcha, leva le bras, et abattit sa lame sur le commandant du cortège.
Le sang gicla, le commandant se tourna vers Otïs et la regarda. D'un regard plus expressif que n'importe quelle mot, un regard d'espoir, de compassion, un regard solennelle.
Ce fut un déclic, Otïs ne contrôlait plus son corps, c'était tout seul qu'il courait à travers la mêlée, frappant sur son passage de sa longue cimeterre ornementé.
Quand elle reprit ses esprits, elle était sortie de la bataille, ses soldats s'étaient réorganisés et faisaient preuve d'une farouche résistance. Ses habits étaient imbibés de sang, mais ce n'était pas le sien. Et ce fut pour accomplir la volonté du défunt commandant qu'elle abandonna son bataillon à son sort.
Devenir la Reine Nomade.
Dans la nuit elle courut, avec pour seul bagage sa fidèle lame.
À l'aube, à l'heure où les ombres s'étirent, elle eu parcourut plus de 16 kilomètres, et se trouvait encore à deux jours de marche de l'Oasis.Perdue, Otïs était perdue, afin de gagner du temps, elle était passée par le cirque des êtres de brumes, un sanctuaire naturel protégé par des forces supérieurs, afin de trouver la force, mais rares étaient ceux qui l'avaient traversés.
De hauts pilonnes granitiques, enveloppés d'un brouillard permanent, tel était la résidence des êtres de brumes. Pour l'instant ces êtres ne faisaient qu'observer Otïs, elle les sentait la suivre du regard, ou qu'elle aille. Ils la jugeaient, seul les êtres autorisés peuvent traverser le cirque des êtres de brumes.
Voyant qu'aucune sortie n'existe en ce lieu, elle s'assit et ferma les yeux, alors elle ouvrit son esprit au forces étrangères. La négociation dura l'éternité et un instant, les êtres voulaient une preuve de Otïs, quand à sa légitimité en sa présence dans le sanctuaire.
Ils ne la voyaient pas comme une reine, pas comme une guerrière, juste comme une humaine, un être de boue, car ils sont "eux" et "lui", dans leur multitude ils ne forment qu'un.
L'épreuve fut rude, mais à sa sortie du sanctuaire, Otis avait obtenue la bénédiction des brumes.
Elle filait comme le vent, invisible comme l'air, et c'est alors que personne ne l'attendait à l'Oasis qu'elle arriva, digne et fière, dans ses yeux brillait la sagesse des Anciens Rois et la combativité des Hommes-venus-des-mers. Se dressant de toute sa hauteur, elle emplit la salle de sa présence, et personne n'hésita, elle était désignée, elle était la Reine Nomade.La cérémonie eu lieu un soir de pleine lune, le doyen des sables lui fit prêter serment, ses attributs lui furent apporté, et alors qu'elle s'apprêtait à s'en saisir, elle relâcha sa garde.
Il ne fallut qu'un instant à la tueuse déguisée en servante, la servante déguisée en tueuse, la traîtresse, pour enfoncer son long poignard dans la poitrine de Otïs.
Elle s'effondra, doucement, comme un papillon à qui ont aurait arraché les ailes. Elle avait survécu aux assassinats, aux embuscades, au cirque des êtres de brume, et c'est alors qu'elle avait atteint son but, que la dernière épreuve eu raison d'elle.
La tueuse arbora un large sourire et montra son véritable visage, celui de l'Emir, il était le commanditaire, le lâche.La foule, encore stupéfaite, se rapprocha du corps sans vie de leur reine, alors, d'un millier de mains, ils la portérent fredonnant un requiem, triste et magnifique, promesse d'une vengeance sanglante.
L'Emir avaient pris peur de la monté en puissance des tribus nomades.
Ils voulaient les priver de leur reine.
Ils leur avaient donné une martyre.
Il le regrettera
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Chroniques des Terres Arides
Paranormal5000 ans se sont écoulés depuis la fin des Temps Anciens, et l'âge des épices touche à sa fin. L'influence des seigneurs-marchands se fragilise et la stabilité politique maintenue pendant presque une ére semble à nouveau dérisoire. Les rumeurs de la...