Swan's Shelter écrit par SwanQueenUK

Chapitre 1-La Fuite-

La porte se referma brusquement et elle laissa échapper un soupir de soulagement, comme elle le faisait tous les matins. Sauf qu'aujourd'hui c'était différent. Elle se tenait au milieu du grand hall d'entrée, figée, attendant d'être sûre qu'il était parti. Le moteur de la voiture rugit quelques instants plus tard. Il tourna doucement au ralenti alors qu'il roulait en arrière, le gravier crissant sous les pneus et se balançait dans la rue tranquille de la banlieue. Et puis le bruit du moteur augmenta, prenant de la vitesse alors qu'il accélérait, l'échappement inutilement bruyant.

Elle est passée à l'action alors que la voiture s'estompait à portée de voix. Tournant sur place, elle monta les escaliers quatre à deux. Dans la chambre principale, elle tendit la main vers le haut du placard et tira une grande valise noire, grimaçant au coup de douleur que le mouvement déclencha. Mais elle ignora le tiraillement de ses côtes et continua. Elle ouvrit le dressing et tira la valise à l'intérieur, souleva le couvercle et se leva pour inspecter les étagères devant elle. Le temps et l'espace étaient limités. Elle en sortit quelques-uns de chaque vêtement, les pliant rapidement en les plaçant à l'intérieur de la mallette. Une poignée de sous-vêtements atterrit dessus. Quelques paires de chaussures ont suivi, en particulier ses baskets de course et ses escarpins plutôt que les talons qu'il insistait pour qu'elle porte.

Avant de passer à sa tâche suivante, elle enleva la robe moulante qu'on lui avait dit de porter ce matin-là. La matière restrictive de ses tenues la faisait toujours se sentir claustrophobe, resserrée. Elle l'enleva, la laissa sur le sol et attrapa un vieux jean qu'elle portait rarement. En les associant à un simple pull crème, elle sorti la mallette à moitié pleine et se déplaça vers la salle de bains.

Profitant de l'occasion pour attacher ses cheveux, elle rassembla les longues mèches brunes et les écarta de son visage. Il n'aimait pas ses cheveux relevés, alors elle les portait toujours vers le bas. Mais cela l'irritait et la gênait, surtout depuis qu'elle avait grandi maintenant. Cheveux soignés, elle s'est mise au travail. Shampoing, revitalisant, brosse à dents, dentifrice, brosse à cheveux, produits sanitaires. Elle n'avait besoin de rien d'autre. 

Elle s'arrêta, se regardant dans le miroir immaculé au-dessus du vaste meuble-lavabo à double vasque. Sa peau était plus pâle que d'habitude et des rides d'inquiétude s'étendaient du coin de ses yeux, généralement masquées par son maquillage. Les doigts se levèrent pour toucher la cicatrice guérie pendant un moment, la peau picotant légèrement alors qu'elle caressait la gouge qui marquait sa lèvre et menait vers son nez.

Et puis elle était de nouveau en mouvement; la trousse de toilette jetée dans la mallette qu'elle traîna hors de la chambre et dans le couloir. Poussant la porte de la chambre, sur laquelle cinq lettres en bois épelaient le nom de l'occupant, elle fit glisser la valise à l'intérieur. Debout, elle inspecta la chambre de son fils pendant un moment avant de jeter un coup d'œil à l'espace encore disponible. Certains de ses biens devraient être abandonnés. Elle ne pouvait que prendre son préféré et s'excuser pour tout ce qu'elle avait oublié. Tout était remplaçable, se rappela-t-elle alors qu'elle commençait à sortir un certain nombre de tenues de sa commode. En plus des vêtements ont été ajoutés quelques livres, certains de ses jouets préférés et l'éléphant en peluche, nommé sans imagination Eddie.

Combien de temps avait-elle ? Elle jeta un coup d'œil à l'horloge sur la table de chevet de son fils, et calcula qu'il lui restait au moins sept heures avant le retour de son mari. Mais elle avait encore plus à faire. Fermant la valise, elle la souleva et la fit rouler dans le couloir avant de la faire tomber dans les escaliers. Laissant le sac emballé près de la porte d'entrée, elle retourna dans la chambre principale avec son sac à main. Atteignant le fond de l'armoire, elle fouilla dans l'obscurité jusqu'à ce que ses doigts se referment autour de la boîte qu'elle y avait cachée.