Chapitre 1

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Une pluie forte. 

C'est tout ce que Rosie arrivait à entendre dehors. 

Le vent soufflait et empêchait Rosie de se concentrer dans sa lecture. 

Elle se leva de sa chaise et ferma la fenêtre. 

Ses pied touchèrent les quelques gouttes de pluie qui avaient réussies à rentrer dans la pièce. 

Elle poussa un soupir et alla chercher de quoi nettoyer le sol mouillé.


- Encore une bourde Rosie .. se dit-elle. 

Après avoir nettoyé le sol, Rosie se réinstalla sur sa chaise et reprit sa lecture. 

Malheureusement, le bruit du vent et de la pluie l'empêchaient de se concentrer pleinement. 

Elle poussa un cri désespéré et décida de se préparer un thé. 


Le bruit. 

La théière faisait elle aussi du bruit. 

Roșie semblait ne plus supporter ces sons qui l'empêchaient de se concentrer pleinement. Elle semblait vouloir entendre autre chose que la nature ou la théière. 

Après avoir préparé son thé, elle décida d'allumer la télévision. 

Le motel dans lequel elle séjournait était certes peu rempli, mais le bruit de la télévision pourrait peut-être combler ces bruits atroces qu'elle entendait du dehors, se disait-elle. 

Roșie s'installa et alluma la télévision. 

Elle regarda les informations. Elle se sentait plus à l'aise. Entendre le son de la voix du présentateur la rassurait ; elle ne se sentait plus seule. 

Rosie était habituée à la solitude. 

Mais elle voulait complètement s'en débarrasser. Ce déménagement dans cette nouvelle ville avait pour objectif de tout changer : plus de solitude, une nouvelle vie sociale, de nouvelles rencontres ... Rosie voulait du renouveau. 

Elle écoutait les informations et en apprenait un peu plus sur les actualités : les polémiques, les sujets d'actualités ... 

Mais Rosie voulait plus : elle voulait parler. Elle voulait qu'on l'écoute, elle voulait un vrai dialogue. 

Une vraie conversation où elle ne serait pas obligée de raconter tout et n'importe quoi ; une vraie conversation où elle pourrait être elle-même. 

En regardant les informations, Rosie se souvint qu'elle avait vu un bar près du motel. 

Elle décida de s'y rendre, afin de se changer les idées. Elle se disait que peut-être elle pourrait trouver une personne à qui parler, une personne avec qui avoir un véritable échange. Même si elle s'en doutait : le bar n'est pas l'endroit idéal pour avoir une réelle conversation. 

- A quoi bon, se dit Rosie. 

Il faisait tard et elle n'avait aucun autre endroit public où aller et rencontrer des gens. 

La décision étant prise, Rosie prit sa veste, mit ses chaussures et quitta sa chambre. 

Là, elle se retrouva face à une pluie de plus en plus violente.

Une pluie sans merci, qui ne faisait pas de cadeaux. Le vent quant à lui était instable : des vents violents et des vents doux s'unissaient et se propageaient dans toute la ville. 

Rosie, n'ayant pas de parapluie mit son manteau sur la tête et courut. 

Après avoir marché une bonne dizaine de minutes, Rosie trouva enfin le bar. 

Elle y entra, toute trempée. 

La première chose qui la frappa fut l'odeur forte de l'alcool. Cette odeur d'alcool mélangée à celle de la transpiration : deux odeurs contraires qui, en se mélangeant, proposaient une odeur pour la moins complexe et dérangeante. 

Rosie ôta son manteau et s'essuya les yeux. 

Elle entendit des rires, des disputes ... Elle entendit la vie. Elle vit des êtres humains. Des personnes aptes à lui répondre et non ces bruits de pluie et de vent. 

Elle se sentit soulagée. Rosie s'avança dans le bar, cherchant où s'asseoir. 

Après avoir repéré le comptoir, elle décida de s'y rendre. 

Arrivée, elle s'installa et chercha à capter le regard du barman. 

Cependant, ce dernier était entrain d'échanger avec certaines personnes. 

" Il doit sûrement les connaître" se disait Rosie. Ils semblaient être des habitués. 

Rosie racla sa gorge et chercha désespérément un moyen de capter l'attention du barman en levant timidement sa main. 

Soudain, quelqu'un se mit à dire : 

- S'il-vous-plaît, nous souhaiterions commander à boire. 

Rosie se tourna automatiquement vers le son de la voix qu'elle venait d'entendre. Les autres clients ainsi que le barman aussi d'ailleurs.

Tous ces regards se tournèrent vers un jeune homme. 

Il était lui aussi trempé. La pluie l'avait transformé en une sorte flaque géante car quelques gouttes continuaient de tomber. 

Ce jeune homme posa son regard vers Rosie.


- Vous aussi vous souhaitez commander à boire si je ne me trompe.



LE REGARD QUE TU ME PORTESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant