I) Lutins Facétieux

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Lutins Facétieux

~~Si décembre et janvier ne font leur chemin, Février fait le lutin~~DICTON~~

Ces êtres pas plus gros qu'un crayon ni plus haut qu'une pomme piquent un somme, ils se sont invités chez moi, surtout, ne les dérangez pas !


On dit que les lutins, seraient des inventions, je ne connais pas leurs noms, mais ils existent.

Je les ai observés, tourner et virer, cachés dans les jardins, ils ne se doutaient de rien.

J'ai approché ma main, désirant les toucher, ils se sont offusqués, qu'ils dorment dans les prés !


Une petite bonne femme était endormie dans un arbre, et sur un coquelicot, un jeune lutin idiot !

Continuant mon chemin, d'un signe de la main, je leur ai dit bonne nuit et ils se sont enfuis.

Soudain, le lendemain, quand je me suis réveillée, j'en ai vu un passer, escaladant les couvertures.

Arrête de rêver ! me suis-je réprimander.

Dans les mains une mûre, le lutin a souri.


- Mais que fais-tu ici ? me suis-je écriée.

Il a dit : mon amie, je ne fais que passer !

- Où te crois-tu donc ? Cette maison, c'est chez moi ! Et il me répliqua : chez les géants, ma foi !

- Eh ! Toi qui n'es pas grand ! Sors vite d'ici, du vent !

- Qu'as-tu contre ma taille ? s'exclama le lutin de Cornouailles.

Pourquoi donc cette créature, me menait-elle la vie dure ?


Je voulus le prendre par son chapeau pointu pour le jeter dans la rue mais il courut trop vite, je tentais de l'attraper, il bondit hors de portée sans se faire prier.

- Mais où te caches-tu m'énervais-je.

Agitant un torchon, pour le faire déguerpir, je tournais en rond et il ne cessait de rire, me traitant de bourrique alors qu'il se noierait dans une barrique !

Enfin il décida d'abréger mes souffrances, c'est ainsi qu'il fila, avec élégance.


Ensuite sa famille vint dormir devant ma porte. J'ignore, sans mentir, comment je les supporte.

Un jour de mai, je trouvais mon jardin remplit de fleurs et, partout, des lutins à genoux.

Ils se mirent à parler dans une langue inconnue, puis ils s'éparpillèrent, je les perdis de vue.

Je lâchais le balai que fièrement j'agitais et observais les fleurs qu'ils avaient fait pousser, sans me demander la permission.

Mais c'était ma maison !

Ces chenapans, c'est sûr, entendraient parler de moi ! Cette fois, je n'en avais cure, ils s'en mordraient les doigts !


Huit ans plus tard, avec espoir, j'espérais les revoir.

Je regrettais leurs sourires, leurs danses, leur frimousse.

J'aurais dû le leur dire, mais j'avais trop la frousse.

Je n'oublierai jamais ce jour où mon jardin devint merveilleux grâce à eux !

Méprisante, je m'étais moquée de leur taille effilée, ils m'avaient accepté, je les avais rejeté.

Aujourd'hui j'observe les nuages, je crois y voir leurs visages, j'ai perdu toute ma rage, ils avaient du courage, tentant de sympathiser mais je les ai blessés...

Alors si vous doutez de la véracité de ce récit, l'été, tous...sortez dans les prairies !

Ouvrez les yeux et si vous êtes chanceux, vous apercevrez leurs danses au clair de lune, louant dame fortune.

Ne faites pas comme moi, il n'y a pas de quoi les repousser très loin, de toute façon, ils reviendraient au matin.

Ces lutins malins sont devenus des amis et ça n'a pas de prix ! Pour tenter de les appâter, de regagner leur confiance, je laisse de la nourriture. Avec un peu de chance...


Je ne les ai plus jamais revus, les ai-je vraiment vus ? Je n'en suis plus très sure...mais tout ce que je sais, c'est que le pain dur et le lait frais déposés à l'entrée, disparaissent toujours, avant que vienne le jour !


- Qu'est-ce qu'un lutin m'a t-on demandé une fois ?

C'est un être libre...qui n'a aucune loi !

Contes OubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant